Chapitre vingt-sept.

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« Retour à la normale, enfin presque… »

6 avril 2011, 03h27, dans la voiture de Walid, Marbella.

Un spasme violent secoua le corps de Leila, elle convulsait, le sang ne cessait de couler et de nouveau elle respirait. Elle gémissait des propos incongrus, des cris de souffrance. Elle ouvrit les yeux et regarda Samir qui ne savait pas comment réagir, devait-il être heureux qu’elle respire de nouveau ou bien malheureux de la voir souffrir et trembler de cette façon ? Il posa sa main sur son front chaud et essaya tant bien que mal de la rassurer. Walid roulait à toute vitesse, regagnant le centre ville de Marbella où ils pourraient trouver un hôpital. Liza était silencieuse, bien trop silencieuse. De nature timide et réservée elle n’avait jamais eu à voir ce genre de choses, certes elle vivait avec des hommes de mafia mais jamais elle n’avait vu quelqu’un se prendre une balle. Comment réagit d’autant plus que c’était quelqu’un à qui elle tenait beaucoup. Walid la regarda du coin de l’œil, puis observa Samir dans le rétroviseur. Il ressemblait à un linge blanc, les couleurs de son visage l’avait quitté, cédant à la panique et la peur. La peur de la perdre, elle, qui souffrait en silence, une balle dans l’abdomen et une autre dans le bras. Les secousses que produisaient la voiture n’arrangeaient rien à son état qui se dégradait à chaque seconde. Elle tournait de l’œil, devenait de plus en plus pâle et surtout perdait de plus en plus de sang.

- Leila, ferme pas les yeux, supplia-t-il.

- J’ai… mal, dit-elle dans un gémissement.

- Omri, reste avec moi, on est bientôt arrivés.

- Je veux dormir, lâcha-t-elle d’une traite dans un souffle.

- Non tu dors pas, Leila lâche pas, ferme pas les yeux.
- Mmh.

[…]

Quelques minutes plus tard ils arrivèrent à l’hôpital, par chance les urgences n’étaient pas bondés et Leila était de loin la blessée la plus grave, ils la prirent en charge directement. Samir ne pouvait pas les suivre, il demanda à l’infirmière de les prévenir lorsqu’ils auraient des nouvelles. Il rejoignit Walid et Liza, assis tous deux dans la salle d’attente. Il s’assit près de Walid, la tête dans les mains. Walid posa sa main sur son dos, pour le réconforter.

- Elle va s’en sortir, elle est forte.

- J’espère.

[…]

- La señorita Bouzzidi ? demanda un médecin.
- Si, dit Liza.

Ils se levèrent tous les trois en direction du médecin, il commença à parler avec un ton grave, presque solennel, Liza hochait la tête, Samir et Walid ne comprenait rien à ce qu’ils se racontaient. « Dos cientos sententa y quatro ». Voici ce qu’il avait réussi à retenir, le numéro de chambre dans laquelle elle avait été placée. Une fois le médecin partit Liza se retourna vers eux.

-  Elle s’en est sortie, ils ont enlevé les balles, au niveau du bras c’est pas très grave mais à l’abdomen c’est pas la même chose. Il a dit qu’elle avait été placé sous analgésiques puissant, apparemment grosse dose de morphine pour qu’elle ne ressente pas la douleur. La balle n’a pas touché d’organes importants si ce n’est le gros intestin, ils l’ont opérée et normalement avec beaucoup de repos et sans gestes brusques elle devrait s’en remettre assez rapidement, un mois environ ou un peu plus, dit-elle.

《 À la Bonnie and Clyde 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant