- Que pensez-vous du thé, aujourd'hui ? demanda le comte Braun.
- Il est très bon, répondit son ami, le comte Hoover.
Ils buvaient dans leurs petites tasses ornées de peinture bleutées, très élégantes. Le comte Braun les avait fait rapporter lors de son dernière voyage en Italie. Le château était une montagne de luxures en tous genres.
- Aujourd'hui, j'apprécierais de vous présenter la nouvelle épée que je viens d'offrir à mon grand fils.
- J'en serais ravi, Monsieur.
Le vieux blond se redressa dans son fauteuil et plaça ses mains en porte-voix.
- Reiner ! beugla-t-il avec fermeté. Viens montrer ta nouvelle arme, fils !
- Oui, père ! répondit une voix depuis les hauteurs de la demeure.
Par le grand escalier apparut un jeune homme plein de vie, habillé d'un vêtement de soie rouge, qui répondait au doré de ses iris. A sa taille était fixée un très grande épée décorée de pierres précieuses de beaucoup de couleurs.
- Je l'ai faite forgée à la taille de ses mains, a fièrement annoncé le père. N'est-elle pas magnifique ?
- Elle est très belle, répondit poliment l'autre comte en prenant une nouvelle gorgée de thé.
Le jeune tenait l'arme de sa poigne puissante, l'exposant aux regards sous tous les angles, comme on lui avait appris à le faire.
- Père, je serais très heureux de montrer ce bijou de forge au fils du comte Hoover. Puis-je m'y rendre à cheval aujourd'hui ?
- Soit, vas-y. Tâche d'être revenu pour le souper.
Content de lui, le garçon s'élança dehors et courut à l'écurie. Le domaine des Hoover n'était pas loin, mais il préférait s'y rendre à cheval, le trajet serait plus rapide. À sa demande, un des palefreniers harnacha donc Solfège, son destrier favori.
Les collines s'étendaient à perte de vue. Perché sur l'une d'elles se trouvait le château qui était sa destination. Galopant à bride abattue, il arriva dans la cour de la forteresse en environ vingt minutes. L'endroit était désert.
- Bertholdt ! appela-t-il en mettant pied à terre.
Il vit que la fenêtre de son amant était ouverte. Il mourrait d'envie de le voir, voilà au moins deux semaines qu'il ne s'étaient pas rencontrés et qu'ils communiquaient par pigeons voyageurs.
Le grand brun au regard précieux apparu à la fenêtre, ne portant rien d'autre qu'un mince pantalon de fine laine.
- Eh bien, Reiner. Que me vaut le plaisir de ta visite ?
- Je me disais que j'allais profiter de l'absence de ton géniteur pour te faire la sérénade, grand fou.
Il vit son compagnon lui faire un clin d'œil, et se retirer du balcon improvisé. Sans plus attendre, il attacha sa monture dans l'étable, et s'infiltra dans la grande bâtisse.
Quand il poussa la lourde porte de bois de la chambrée de son ami, il le découvrit couché sur l'immense lit, la mine féline.
- Quelle excuse as-tu trouvé, cette fois-ci ? demande le brun avec amusement.
- J'ai dit que je venais te montrer ma nouvelle épée. Mon père a une fois de plus exposé sa richesse au nez du tien, je déteste ça.
Il retira ses hauts de chausse, sa tunique et balança l'épée sur le sol de pierre, elle s'écrasa dans un grand fracas métallique. Il ne portait plus qu'un bas de tissu fin.
- Je connais déjà ta plus belle épée.
Comprenant son sous-entendu appuyé, le blond s'installa à califourchon sur le corps plus gracieux et doux que le sien. Il goûta la peau frêle et blanche, qui fleurait bon la fraîcheur. Le garçon allongé lui rendit son étreinte en lui agrippant fermement le dos, y plantant ses ongles courts.
- Ta dernière lettre était très bien écrite, mais aussi très explicite, informa le grand en mordillant le lobe de l'oreille, y laissant quelques gouttes de salive. L'as-tu imaginé seul ?
- Bien sûr, bien sûr. Je suis très heureux qu'elle t'ai plu, j'ai pris grand bien à lui donner corps.
Sur ces mots, il lui arracha sauvagement son vêtement. Son corps était tendu, montrant l'atout dont la nature l'avait doté.
- Sais-tu que nos pères ont décidé d'aller chasser ensemble cette après-midi ? Ils ne seront sans doute pas de retour avant que la nuitée ne soit tombée.
- Tu veux dire par là, que nous avons tout notre temps ?
Il s'attaqua à l'endroit sensible du brun, qui soupira bruyamment. Sa langue en parcourut la base jusqu'à la pointe où elle s'attarda quelques instants, et refit ce même chemin plusieurs fois. Le jeune Hoover ne se laissa pas gâter longtemps et reprit bientôt le dessus sur son visiteur.
Installé sur lui, il lui maintint les poignets au dessus de sa tête et lui dégusta la poitrine. La cage thoracique se levait et s'abaissait rapidement, traduisant une grande excitation. Plus bas, son bassin semblait en demander d'avantage, et les jambes du blond s'écartèrent franchement, repliant ses genoux autour de la taille de son assaillant.
Il lui libéra les bras et plaça ses mains de part et d'autre du visage d'or qui se trouvait sous le sien. Il était légèrement rosé, comme s'il avait bu un peu trop de vin.
Lorsqu'il entra en lui, Reiner eut une réelle exclamation de plaisir. Il continua quelques minutes, durant lesquelles ils échangèrent une longue déclaration dépourvue de mots. Quand l'extase fut la plus grande, leurs élixirs se mélangèrent en même temps. Le brun, à bout de forces, s'écrasa alors sur son amant qui, de ses lèvres, lui marqua le creux du cou.
Un bruit dans la cour les tira du sommeil dans lequel ils avaient sombré. Lovés l'un contre l'autre, ils s'observèrent avec étonnement.
- Je vais voir ce qu'il se passe, assura Bertholdt en allant à la fenêtre.
Quand il lança un regard paniqué à son compagnon, ce dernier comprit.
- Ce sont nos pères, avec leurs trophées de chasse ! Vite !
Ils s'habillèrent plus vite que la lumière, et le blond rattacha son fourreau à sa ceinture.
Leur ajustement fut parfait. Pile au moment où les vieux entrèrent dans le grand salon, ils venaient de prendre place autour de l'échiquier.
- Tiens, vous voilà, père ! fit Reiner en feignant d'être surpris comme un tragédien grec. Pardonnez-moi de ne point vous avoir prévenu de mon retard, mais il se trouve que Bertholdt m'a appris à jouer aux échecs, et cela a pris du temps !
- Bien, fils. Nous ne saurions tarder à présent, le repas du soir sera sans doute bientôt servi.
Il tendit la main à l'autre homme présent afin de le saluer, qui était si grand qu'il fallait lever les yeux au plafond pour croiser son regard.
- Ce fut une bonne journée, Hoover. Nous saurons aisément remettre ça dimanche prochain.
- Avec grand plaisir, Braun. Je me suis bien amusé à courser ses sangliers, mes vieilles articulations n'avaient pas autant bougé depuis belle lurette !
- Reiner, dit au revoir à ton ami, et en route !
Bertholdt se leva le premier et accompagna son ami jusqu'à la sortie. Ils eurent une longue poignée de main, où la peau du brun paraissait réclamer la chaleur du blond qui ne put s'empêcher de rougir.
- Reiner, j'ai été ravi de ta visite, et j'ai été heureux de t'apprendre à jouer. Reviens dès que le coeur t'en dira.
- Je n'y manquerai pas.
Le père et le fils Hoover regardèrent s'éloigner les Braun, jusqu'à ce qu'ils disparaissent à l'horizon.[Encore un petit OS plus court que d'habitude, que j'ai fait en vitesse dans le bus à vrai dire ! J'avais envie de revenir à une époque un peu plus moyenâgeuse, peut-être un peu plus proche de la renaissance ? Enfin? Je voulais m'éloigner du cadre lycéen, avec l'ambiance « jeunes qui découvrent leurs sentiments » même si j'adore en lire !
Je vous souhaite un bon dimanche soir et une bonne semaine ! Attaquez bien votre lundi ! N'oubliez pas : vous êtes génial, vous allez tout déchirer, que le Reibert soit avec vous les amis !]
VOUS LISEZ
[REIBERT] Recueil d'OS divers. [SNK]
FanfictionRECUEIL D'OS REIBERT Suite à ma fanfiction Reibert terminée, je me suis dit que je n'en avais pas tout à fait fini avec Reiner et Bertholdt ! Voici donc une sorte de recueil où je posterai les aventures que je leur imagine ! Il n'y a pas de "thème"...