Chapitre 5 : L'invitation

7.3K 404 76
                                    

Un elfe arriva et lui annonça qu’Astoria l’attendait dans son petit jardin. Il demanda si elle était seule. L’elfe lui répondit que Daphné était là. Il avait eu le nez creux en achetant les deux bouquets. Il se dirigea d’un pas alerte à travers le manoir pour rejoindre le petit jardin d’Astoria qu’elle avait aménagé dans une véranda. Elle riait avec sa sœur et quand elle le vit arriver, elle cessa de rire et le regarda les sourcils froncés.
-J’ai appris que tu t’es comporté comme un véritable butor envers Daphné !
-J’ai empêché Daphné de finir quelques heures en garde à vue pour corruption. Mais il est vrai que j’aurais dû me montrer beaucoup plus courtois. Veuillez accepter ce bouquet en gage de ma rédemption votre Altesse sérénissime.  

Il lui tendit le bouquet en mimant une révérence et donna le sien à sa femme avec un baiser sur les lèvres. Elle ne réagit pas pendant quelques secondes avant de lever les yeux au ciel.
-Il est splendide Drago.
-Oui c’est vrai, ajouta Daphné. Alors que se passe-t-il pour mon fils ? Cette vieille radasse de Sang de Bourbe a décidé de l’envoyer à Azkaban pour montrer sa supériorité ? Il est tellement déplorable que le Ministère soit tombé aussi bas ! J’ai toujours pensé que..
-Il n’aura rien du tout, commenta-t-il d’une voix montrant son ennui profond pour la pensée de sa belle-soeur.
-Ce garçon est une plaie Drago, son père lui a toujours tout passé. Il fait tout pour me déplaire au plus haut point. Il prend un malin plaisir à faire tout ce que je lui interdis. C’est son côté français qui ressort. Tu sais à quel point les français ont la révolte dans les veines.
-Je vais lui envoyer une beuglante histoire qu’il arrête de ce comporter comme une tête brûlée, et un Rapeltout, histoire qu’il s’en souvienne. Et si ça ne suffit pas, je me déplacerais à Poudlard.
-Ne te donne pas autant de peine.
-C’est mon filleul et je m’en suis porté garant. Sais-tu ce que cela signifie ?
Il se pencha vers sa belle-soeur et la regarda avec insistance, pour qu’elle n’oublie pas cet instant.
-Si ton fils recommence ses écarts de conduite indignes, je l’enverrais tellement loin que tu ne te souviendras même plus de son existence, compris ?
-Voyons, tu n’y penses pas Drago ! s’exclama Astoria choquée par de tel propos
-Ce n’est pas à moi que tu dois le dire, mais à lui, rétorqua Daphné d’un ton froid et condescendant. Peut-être que ça le fera réfléchir sur la place qu’il doit tenir dans notre famille. 

Drago se repoussa sur sa chaise ahuri, même s’il ne le montra pas. Il n’avait que rarement rencontré des femmes qui avaient aussi peu d’amour pour leurs enfants. Il s’attendait à une réaction comme celle d’Astoria mais pas comme celle de Daphné. Il pouvait faire n’importe quoi à Ashton, jamais elle ne bougerait le petit doigt pour le défendre. Et quand elle prenait sa défense, comme dans le bureau de Granger, elle se trompait lourdement sur la marche à suivre. Il comprenait mieux pourquoi son mari ne la laissait pas gérer ce genre de problème. Sa mère à lui n’aurait pas laissé quiconque lui faire du mal, elle se serait battue bec et ongles pour son avenir…  Elle avait refusé qu’il aille à Durmstrang et elle avait trahi Voldemort par amour pour lui.. D’ailleurs, il n’avait pas été voir sa mère depuis longtemps. Il faudrait qu’il aille la visiter. Il appela un de ses elfes pour qu’il lui amène son courrier. Il écoutait d’une oreille distraite sa femme se moquer de Lady Dashwood et il ouvrit son courrier, dont la fameuse invitation pour la promotion Potter comme disait Parkinson.
-Tiens j’ai vu Pansy Parkinson, ce matin au Ministère. Je tenais à te prévenir qu’elle a pris 1 kg chaque année depuis Poudlard dont 3 dans chaque joue. La prochaine fois que tu la verras tu ne seras pas surprise comme j’ai pu l’être.
-Ah bon ?
-Je pense que cette harpie de Milicent Bulstrode doit avoir une taille mannequin comparée à elle désormais. Je pense que je vais l’appeler Rumen Parkinson désormais.
Il faisait ainsi référence à la panse des ruminants et sa femme éclata de rire. Tant et si bien qu’elle posa sa main sur la cuisse de Drago et la serra. C’était un geste qu’elle faisait pour lui signifier qu’elle trouvait la personne en face d’eux ridicule ou stupide selon l’occasion. Daphné tourna la tête vers lui et le vit avec le carton doré dans la main. Elle leva les yeux au ciel et lui fit un signe pour lui signifier qu’elle avait compris pourquoi il avait parlé de Parkinson de manière aussi brusque.
-Moi aussi j’ai reçu cette invitation. J’ai cru que je n’allais jamais m’arrêter de rire. Une réception pour la promotion Potter, histoire de revoir tous nos vieux camarades ? Je pense que nous allons avoir de quoi rire pendant au moins la prochaine décennie.
-Quand est-ce ? s’inquiéta Astoria.
-Le 18 septembre ma chérie. Dans le Sussex. Mais je pensais que ce n’était qu’une soirée alors qu’apparemment ce serait un Week-end ? Il n’y a que ce crétin d’illuminé de Potter pour se réjouir de passer un week-end avec d’anciens camarades.
-Comment ça ? Tu n’es pas content de revoir ton acolyte… Goyle ?  
-Tiens j’avais oublié ce gorille. Il ne viendra pas.
-Comment tu peux le savoir ?
-Parce qu’il devrait déchiffrer l’invitation, ce qui relèverait déjà du miracle, et même si il y arrivait, il ne pourrait pas venir, il est Azkaban.
-Goyle est à Azkaban ? Mais… pourquoi ?
-Il a fait parti de la Résistance Mangemort cet imbécile. Vous vous souvenez ce groupuscule qui a continué à torturer des moldus à la fin de la guerre ? Il a été condamné pour acte de barbarie y’a quoi.. 14 ans ? J’ai assisté à son procès. Je pense qu’il n’a pas compris ce qui lui arrivait. Par contre, tu aurais dû voir la tête de Potter… il jubilait littéralement. C’était insupportable.
-Ce serait amusant d’y aller, approuva Astoria comme pour changer la teneur de la conversation. Même si il n’y aura pas beaucoup de mes amis. Il faudrait y réfléchir et voir si nous n’avions rien de prévu bien sûr. Tu as des nouvelles d’Enguerran ?
Drago cessa d’écouter et se leva même prétextant une soudaine envie de se balader. Il se rendit dans le jardin et vit la balançoire de son fils. Ça ne lui faisait pas encore étrange de ne pas voir Scorpius mais il savait qu’en le revoyant pour Noël, il remarquerait au combien il lui avait manqué. Il retourna précipitamment dans son manoir et se dirigea d’un pas allègre vers son bureau. Il devait répondre à son courrier et il avait perdu trop de temps. Daphné resta dîner chez eux. Il aurait préféré qu’Astoria ne l’invite pas. Il l’avait beaucoup trop vu dans la journée et avec ce genre de femme, il fallait une exposition à petite dose pour arriver à garder son sens commun.  

La vie secrète de Drago MalefoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant