La vie secrète de Drago Malefoy

Chapitre 15 : Réaction paternelle

Lucius s’était redressé et ses yeux semblaient lancer des flammes. Si Drago avait eu 13 ans de nouveau, il en aurait été terrifié mais après avoir vu le Seigneur des Ténèbres en action, il avait perdu toute considération pour les colères de Lucius Malefoy. Sauf les fois où il lui avait lancé sa canne en travers de la figure pour lui apprendre ce qu’était un homme, ou quand sa mère essayait de s’interposer et qu’il la rejetait violemment au sol. La dernière fois que c’était arrivé devant lui, c’était l’avant-veille de son mariage avec Astoria. Il avait dit à son père qu’il avait changé d’avis, qu’il ne voulait plus se marier juste pour restaurer l’honneur et le rang de la famille Malefoy et qu’il avait un autre moyen d’y parvenir sans pour autant unir son sang à celui des Greengrass. Son père lui avait bel et bien envoyé sa canne par la figure sauf que Drago ne s’était pas laissé faire, il avait saisi son père par les épaules et l’avait secoué pour lui faire comprendre qu’il ne lui faisait plus peur. Il ne savait plus vraiment comment tout cela avait commencé mais ils en étaient venus aux mains, sa mère avait essayé d’intervenir et Lucius l’avait giflée alors qu’il pensait atteindre son fils. Elle était tombée au sol. Si il en avait été tétanisé, il ne l’avait pas laissé paraitre. Il avait juste dit à Drago : “tu vois dans quelle extrémité ton comportement nous entraine ? Tu épouseras Astoria Greengrass de gré ou de force. Sinon, je te renie et si tu crois que tu récupèreras l’argent qui te revient, n’y pense même pas. Sans argent et sans nom, que deviendras-tu ? Tu es incapable de faire quoi que ce soit tout seul. On te laisse quelques mois te débrouiller par toi-même et tu es sur le point de finir en prison, alcoolique et dépravé.” Drago avait relevé sa mère encore sous le choc qui se tenait la joue. “Elfes. Faites sortir mon fils du salon et enfermez-le dans sa chambre.” “Je ne suis plus un gosse qu’on peut enfermer.” “De toute évidence, tu l’es si tu te rebelles encore devant ton père qui t’a mis au monde” “Sauf preuve du contraire, c’est ma mère qui m’a mis au monde, à moins que tu ne sois un tran..”. Sa mère l’avait regardé avec tellement de chagrin qu’il avait ravalé cette dernière réplique et il avait obéit. Il avait épousé Astoria Greengrass. Mais il s’était fait la promesse de ne plus jamais rien laisser passer à son père. 

Son attitude avait fait remonter à la surface des choses qu’il aurait préféré oublier. Non pas quand son père le frappait avec sa canne parce que Hermione Granger était meilleur que lui mais d’autres qui faisaient qu’il bouchait ses oreilles le soir pour ne pas entendre ce qui se passait dans l’aile ouest du manoir Malefoy où se trouvait les appartements de ses parents. Il avait oublié tout ça avec le temps parce qu’il vouait un véritable culte à son père qu’il trouvait si fort et si malin. Et un jour il avait compris la véritable nature de son père. On lui avait répété depuis son enfance : tu honoreras ton père et ta mère. Et durant son périple post Poudlard, il avait compris que la véritable traduction de cette phrase en hébreu était : tu remettras ton père et ta mère dans leur juste valeur. Il l’avait fait. Et pour son père, le résultat n’était pas glorieux. 

Il était donc là assis dans son propre salon et il jaugeait les forces de son père comme si il avait s’agit d’un ennemi.
-Je ne me donne pas en spectacle. J’accrois le nombre de mes fans. Et plus je fais ça, plus je deviens intouchable. Bon d’accord c’est Sorcière hebdo et non la Gazette du Sorcier mais il valait mieux vu la tenure du dossier.
-Arrête immédiatement ce ton insolent, mon garçon, ça ne passera pas.
Drago se leva et chercha dans sa cape qu’il avait lancé sur le canapé une pastille à la menthe. Au lieu de sa boîte de pastilles, il tomba sur sa tabatière en argent du 17è siècle. Il se l’était achetée quelques années plus tôt en Espagne. Il avait trouvé la boîte absolument magnifique avec ses gravures. Drago n’était pas du genre à fumer ou encore priser. Il trouvait que c’était une perte de temps et depuis son mariage, il n’avait plus jamais consommé de joint comme il le faisait auparavant. Il ne voulait pas que sa descendance en porte les séquelles. Pourtant, certains de ses partenaires aimaient priser et il s’était fait des amis le jour où il avait tendu sa propre boîte sans lui-même en prendre. Ses partenaires avaient pris cela pour une prise en considération de leur personne, alors que Drago voulait juste racheter leurs entreprises au prix le plus faible possible.
-Et lâche immédiatement cette tabatière, continua d’un ton froid son père.
-Je suis dans ma maison au cas tu aurais oublié. Alors tu vois, si j’ai envie de priser du tabac, de chiquer ou de fumer la pipe, je fais ce que je veux. C’est ce qu’on fait quand on est dans sa propre maison, non ? On impose les règles que l’on veut.
-Tu es mon fils et je préfèrerais que tu ne meurs pas avant l’âge. Pose cette tabatière.
Il la reposa, non pas parce que son père lui avait demandé mais parce qu’il n’avait pas envie de priser juste pour embêter son père.
-Tu préfèrerais seulement ? Wow. Tu me tiens en haute estime. Maman aurait dit..
-Je ne suis pas ta mère au cas où tu n’aurais pas me remarquer et cesse de toujours la ramener dans une conversation père-fils c’est particulièrement impoli.
-Aaaaah ! s’exclama-t-il,  parce que c’est une discussion père-fils maintenant ? Je pensais que tu allais me reprocher d’avoir déshonorer la famille Malefoy.
-C’est exactement ce que je compte faire.
-Il faut que tu m’expliques en quoi c’est déshonorant pour la famille d’avoir accordé une interview exclusive. Parce que là, je suis complètement largué. Elfe ! Doulou ! Apporte moi du cognac. Pas un verre mais une bouteille. Je pense que je vais en avoir besoin.
-Tu bois énormément, remarqua son père. Peut-être que tu devrais aller consulter.
-C’était une plaisanterie. L’elfe d’Astoria ne le fera pas. Il sait pertinemment qu’il ne doit pas m’apporter d’alcool à chaque fois que je l’appelle. Regarde, il ne t’en a pas apporté quand tu es arrivé. Doulou ! Apporte moi du thé vert par contre. Je t’écoute.
-Tu sembles prendre tout cela avec une grande désinvolture.
-Je t’écoute, répéta-t-il en prenant la tasse tendue par l’elfe de sa femme et le remerciant par réflexe.
Son père fronça des sourcils mais ne dit rien pendant un long moment.
-Tu ne comprends vraiment pas où est le problème ?
-Je ne vois pas du tout ce qui a pu te choquer dans ce papier. C’est romancé, certes, mais il y a pas mal de vérité là-dedans. Ce papier n’est insultant ni pour toi ni pour Maman.
Lucius saisit le papier et se remit à le lire à voix haute. Du moins, certains passages soigneusement sélectionné par lui. Drago savait qu’il allait faire ça mais contrairement à ce qu’il croyait, il ne buta pas sur sa description de boute-en-train mais sur une autre.
-“Drago m’a fait comprendre qu’il ne comptait pas monter au créneau. Je crois qu’il a dit quelque chose sur le fait que j’avais tellement fait pour le monde en essayant d’arrêter V. et que c’était mon heure de gloire et le moment de commencer ma carrière politique”. Il faut vraiment que je continue Drago ? Ou tu ne comprends vraiment pas ? “ça ne l’a pas empêché de préparer le discours avec moi en réalité. Il était mon nègre sur ce coup là »Son nègre !!! rugit Lucius furieux.! Comment as-tu pu te rabaisser de la sorte Drago Malefoy !? Te mettre au service d’une.. une…
-Camarade de Poudlard ?
-Sang-de-Bourbe !! Tu déshonores tes ancêtres, si mon père avait été là, il t’aurait rappelé que les Moldues dans son genre, on les utilise comme esclave pas le contraire.
-Oui Papa. Je le sais, tu as dû me le répéter une demi-douzaine de fois, que Nicholas Malefoy a profité de la peste pour se débarrasser de ses métayers Moldus et que Brutus Malefoy avait démontré dans son temps que les sorciers qui trainaient avec des Moldus manquaient d’intelligence et qu’ils étaient des sous-sorciers. Je le sais.
-Nos ancêtres s’en retourneraient dans leur tombe.
-Je pensais qu’ils se faisaient tous incinérer pour ne pas que leur tombe soient profanées par des moldus ?
-Arrête ce ton insolent mon garçon. Si ce n’était que ça.. on aurait pu dire que cette folle de Sang-de-Bourbe fait exprès pour décrédibiliser notre famille. Mais plus on avance dans ce torchon pire c’est. Comment as-tu pu laisser des traces de la sorte Drago ! Je savais que cette amourette de passage avec cette mannequin ne se passerait pas bien et aurait des répercussions. Ne te l’avais-je pas dit ?
-Ce n’était pas une amourette. Je suis tombé amoureux d’elle et quand j’ai appris qu’elle n’était pas une sang pure je l’ai quitté parce que Maman m’a dit que ça te rendait malade. Voilà la vérité.
-Ne te l’avais-je pas dit ? répéta son père en fronçant des sourcils.
-Si, marmonna Drago conscient que son père ne partirait jamais tant qu’il n’aurait pas dit tout ce qu’il avait sur le cœur et qu’il se devait d’acquiescer pour que ce moment pénible passe. Mais ce n’est pas si grave que ça, ajouta-t-il.
-Pas si grave ? Cette.. Turtlestein te fait passer pour le pire des dépravés et toi ça te fait rire ? Elle te dépeint comme ayant un comportement sexuel déviant et comme le dernier des drogués et des alcooliques et toi, tu ne trouves pas ça si grave que ça ? C’est profondément intolérable.
-Comportement sexuel déviant…Tu y vas fort. J’enchainais les meufs c’est tout. Elle ne parle de pas de partouse non plus ou de séances SM libertines ! Et j’ai pas lu une seule ligne sur la drogue, personnellement. J’ai peut-être mal lu, tu me diras, lire sous la contrainte ce n’est pas forcément propice à une bonne lecture.
-Et quelle est cette histoire de TEI ? Tu as un casier judiciaire ?
-Non pas du tout. Tu fais erreur. Je n’ai pas de casier judiciaire pour la simple et bonne raison que j’ai payé un juge une fois adulte pour qu’il fasse disparaitre toute trace de casier judiciaire. Je ne suis pas stupide non plus.
-Je le croyais aussi. Que tu n’étais pas stupide mais en commençant ton interview exclusive comme tu dis, j’ai eu des sérieux doutes. Et quand j’ai fini ton interview, j’en ai été convaincu. Tu es stupide Drago. Comment as-tu pu dévoiler ainsi ta vie de famille ? Et comment oses-tu me trainer dans la boue comme tu l’as fait ?
-Je n’ai rien fait de tel… se défendit Drago en levant le sourcil.
-Tu clames au monde entier que j’ai refusé de te donner de l’argent et que tu feras tout pour détacher ton nom du mien.
Il ne devait pas crier. Il le savait. Il devait essayer le plus possible de regarder son self-control.
-Je n’ai pas dit que.. j’ai juste dit la vérité. C’est tout. Ce n’était pas pour te manquer de respect. Absolument pas. Elle m’a posé une question là-dessus et je ne pensais pas qu’elle pouvait savoir pour l’argent. Je n’ai pas utilisé l’argent des Malefoy mais celui des Black et des Rosiers. C’est tout ce que j’ai dit. Il n’y a aucune honte à avoir. Aucune.
-Tu as clairement dit que tu voulais te faire un nom par toi-même. Sais-tu ce que ça veut dire ? Ce que les ennemis de notre famille vont en déduire ? Que nous sommes en froid.
-C’est le cas si je ne m’abuse.
-Ils n’ont pas à savoir que tu es un fils ingrat et que tu fais honte à ton père ! glapit Lucius. Tu n’as pas à déballer nos affaires de familles devant des journalistes.
-Je n’ai rien fait de tel.
-“Je voulais que l’on me connaisse non pas comme Drago Malefoy, le fils de Lucius Malefoy mais comme Drago Malefoy tout simplement”. Tu crois que ça veut dire quoi Drago ? Hum ?
-Arrête de relire ce que j’ai dit, je m’en souviens parfaitement. Ça veut simplement dire que quand on a une personnalité dans sa famille comme toi, on a pas forcément envie d’être associé à elle dans tout ce qu’on fait. J’avais envie d’être quelqu’un, non pas une émanation de toi. Beaucoup trop de gens le pense. Je suis un individu, pas un morceau d’une conscience collective.
-C’est bien le fond du problème. Peu importe qui tu es tant que notre famille prospère. Tu n’es pas un individu. Tu es un Malefoy, et tu devrais être fier de porter ce nom. Tu es un membre du clan Malefoy et tout ce que tu fais influe sur le devenir de notre famille. Personne ne te verra jamais comme un être à part parce que tu n’en es pas un. Tu es indissociable de notre famille. Et ce genre de torchon me porte atteinte puisque tu avoues à demi-mot que je suis un incapable et que tu préférais te dissocier de moi. Et tout ce qui me porte atteinte, porte atteinte à la famille Malefoy. Je vais te laisser méditer là-dessus. Pour que tu prennes conscience que l’adolescence est terminée et que tu es un Malefoy et que ça ne changera jamais. Tu auras beau renier tes origines, elles reviendront au galop. Aujourd’hui tu as déshonoré ton nom et celui de tes pères. Pense à ça.