Acacia (Philippine Tome 3)

Chapitre 4 - Si t'as pas d'amis, prends un Curly !

C'est fou le nombre de conneries auxquelles on peut croire, non ? La fée des dents (ou la petite souris), le marchand de sable (sérieusement ? Vous avez déjà eu du sable dans les yeux pour faire croire ce genre de choses à vos enfants?), le père Fouettard et le père noël (qui, mettons-nous d'accord, ne passe définitivement pas par la cheminé) et j'en passe...

Mais on croit aussi qu'à chaque frisson que l'on a, un esprit nous traverse le corps ou encore qu'à chaque sifflement de l'oreille, quelqu'un parle de nous.

Oreille gauche, côté du cœur, on parle en bien de vous.

Oreille droite...Vous avez du souci à vous faire.

Et c'est étrange, mais depuis dix minutes, j'ai l'oreille droite qui siffle terriblement. Entre ça et le fait que je me sens comme Jeanne d'Arc à entendre des voix, c'est complètement dingue.

"- ACACIA!"

Je vous jure, ça n'arrête pas. On dirait que ça vient...de plus loin, de l'autre côté du campus.

Sûrement mon imagination, les examens ont tendance à me peser beaucoup et j'ai définitivement besoin de sommeil.

"Tu verras, les études supérieures seront les plus belles années de ta vie ! Tu étudieras enfin ce qui te plaît et tu feras plein de choses nouvelles!" Mon cul oui !

"- Acacia !"

Ça recommence. Vraiment bizarre.

Soudain j'aperçois Gaston sur le pas de ma porte, les bras croisés et le regard...furieux ? Non, ça doit être plus que ça.

"- Quoi ?

- Comment ça "quoi" ? Ne te fous pas de ma gueule ! Avoue...Tu es fière de toi, hein ?

- De quoi tu parles ?

- De ton œuvre satanique espèce de diablesse ! Ça t'amuse de me ridiculiser devant la fac entière ?"

Ah ça ! Joue l'innocente Acacia, généralement ça passe une fois sur deux.

"- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Des dessins que tu m'as faits sur le visage !"

Ce n'est définitivement pas de mon fait. Sûrement ma jumelle maléfique ou un truc comme ça.

"- Et tu as des preuves ? Tu n'as jamais entendu parler de la présomption d'innocence ? Toute personne qui se voit reprocher une infraction est réputée innocente tant que sa culpabilité n'a pas été légalement démontrée.

- Lequel de nous deux fait du droit rappelle-moi ?

- À force de t'aider, ça finit par rentrer dans ma tête. Donc ? Tu as des preuves ?

- Non, mais...

- Hmm !Hmm ! Ça ne prend pas avec moi Gaston. Tu t'es endormi seul sur le banc avant que je n'arrive. OK, je ne t'ai pas prévenu, mais c'était si drôle !"

Suis-je en train de mentir ouvertement, sans gêne, ni remords, ni culpabilité ? Totalement.

"- T'es gonflée !

- Non là honnêtement ça va, je viens de péter donc j'ai plus de gaz...

- Charmant...

- Que veux-tu ? C'est mon charme naturel ! C'est bien pour ça que tu m'aimes, non ?

- Oui."

C'est facile à dire pour lui. Il est là avec ses petites pommettes et son petit sourire enfantin comme si c'était la première fois qu'il disait ça. Pour moi, c'est différent. Ça a toujours été différent quand il est mention de Gaston March.