Plus je grandissais et plus j'en suis venue à penser que l'on est définitivement et absolument différents de nos parents. Qu'à part quelques traits communs dans le physique, nous n'avons rien de commun dans la personnalité ou qu'on ne leur ressemble pas tant que ça. C'est ce que j'ai longtemps aimé croire et puis un jour, ça m'a frappée. De plein fouet comme une bonne grosse tarte que l'on vous mettrait en pleine poire : Je suis une mini maman, une mini Philippine. Le sort est tombé et la sentence est irrévocable.
Je suis comme ma mère. Le même caractère de cochon, la même proportion à absolument tout exagéré et déformé, la même capacité à râler à longueur de journée. Tout est exactement pareil et si j'ai longtemps vu ça comme une sorte de malédiction, à présent, je vois ça sous un œil totalement différent. Je veux dire...C'est comme un super-pouvoir non ? Peu de gens sont comme nous et pourtant, ça ferait un bien fou à tout un tas d'extérioriser un peu plus, et vous savez ce que l'on dit sur les pouvoirs, n'est-ce pas ?
"De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités."
Bon, ok, il faut que j'arrête de fantasmer sur Andrew Garfield et sur Tom Holland, définitivement, mais ce n'est pas de ma faute si j'ai toujours trouvé Spider-man follement attirant et son alter ego, Peter Parker, cruellement mignon.
Donc comme j'ai le super pouvoir de faire absolument tout ce que je veux, ou presque, j'ai décidé d'user pleinement de mes capacités et de mettre mon génie au service du mal. Ah bah oui ! Si tout était rose et plein de licornes qui pètent des arcs-en-ciel, la vie ne serait pas drôle et croyez-moi, on a besoin qu'elle soit drôle. On a besoin de rire et de se dire d'un certain sens que ça aurait pu nous arriver ou on aurait été capable de le faire.
"- J'ai une fenêtre de tire là. Et toi ? T'es en position ?
- Juste au dessus des toilettes des filles. J'attends ton signal.
- Parfait. Surtout, tu ne bouges pas. Dès qu'elle sort, tu largues tout.
- Tout ?
- Absolument tout.
- Non, mais t'es certaine ? Ça fait beaucoup.
- Dis-moi Gaston, qu'est-ce que tu as entre les jambes ?
- Actuellement, ton sceau à bombes à eau et mon costume trop moulant qui me rentre dans la raie. Ça me gratte.
- Quelle idée aussi ce costume. Je te préviens, si tu oses viser à côté, tu m'entendras, c'est compris ?
- Je t'entends déjà dans ma tête, c'est largement suffisant. Mais ça va un peu loin pour une simple vengeance.
- Loin ? Crois-moi, je peux faire bien pire."
J'ai appris à faire bien pire, disons-le clairement. Si les petites filles ont été élevées à grands coups de contes de fées, de princesses et de châteaux forts, moi, j'ai été élevée avec un cahier que maman et tonton Timéo mettaient régulièrement à jour. Des règles de vie, mais aussi de survie. Les bases de mon éducation. Les fondements de ma vie.
"- Je la vois qui sors !
- Feu à volonté !"
Je me déplace à l'autre bout du bâtiment en courant pour ne pas louper la scène, même de loin, c'est un délice que de voir Églantine se faire asperger de faux sang.
Elle s'est raidie sur le moment, hurlant et attirant toute l'attention possible sur elle.
"- C'est fait.
- Va te cacher maintenant."
Je raccroche le téléphone au nez de Gaston et descends en cachant mon pistolet à eau sous mon costume. Je vais éviter dans rajouter une couche.
"- ACACIA JOYEAU !
- Quoi ?
- Je suis certaine que c'est toi qui es derrière tout ça.
- Tu as des preuves ? Je sors du bâtiment A et si je ne me trompe pas...Tu es sous le bâtiment D non ? Les deux n'étant pas reliés...Après je dois avoir des super-pouvoirs sans que j'en aie conscience. Ou alors, tu m'accuses de ton malheur comme tu l'as toujours fait. Mais je te comprends, ce n'est pas évident d'être...une tâche pareille. Tu crois que ça part à l'eau ? Peut-être en frottant et avec un peu d'huile de coude.
- Tu te crois vraiment plus maline que tout le monde, n'est-ce pas ?
- Je ne le crois pas. Je le sais. C'est évident. C'est pour ça que ma maman m'a toujours interdit de parler aux abrutis, parce que ça les instruisait. Tu as de la chance que je daigne perdre mon temps avec toi, je t'inculque quelques principes de vie là.
- Sale...
- Ah ! Ah ! Pas d'insultes. Tu ne voudrais pas dire des choses que tu pourrais regretter quand même ? Après je comprends, c'est difficile pour toi...En même temps, la vie n'est jamais facile quand on s'appelle Églantine...ça rime avec tête de gland. On a dû beaucoup te charrier à l'école et du coup, tu as développé une sorte de complexe.
- Si tu crois que tu vas t'en tirer comme ça....Tu ne paies rien pour attendre.
- Parce que tu crois que je vais t'attendre ? Tu n'es même pas à ma hauteur même avec tes talons de 10 cm. Tu sais ce que l'on dit on ne frappe ni les filles, ni les handicapés, ni les plus petits que soit. T'as de la chance d'entrer dans la dernière catégorie.
- Ton narcissisme t'étouffera un jour, c'est certain.
- Il faut bien mourir de quelque chose un jour, tu sais.
- Je perds mon temps avec toi.
- Non, tu as joué avec plus fort dans une cour qui n'est pas la tienne. Maintenant, ramasse tes billes qui te servent de copines et allez traîner ailleurs. Et pour info, Églantine la rose sauvage, la prochaine fois que tu viendras faire du chantage à quelqu'un qui m'est proche, assure-toi de venir avec les bonnes armes, car je ne te ferais pas de cadeaux. Là encore, j'ai été gentille.
- Ah ! Ah ! Donc tu reconnais que c'est de ton fait !
- Je n'ai ni avoué, ni nié. En plus d'avoir la tête vide, tu es sourde apparemment. Ma pauvre."
Est-ce que ça fait du bien ? Littéralement.
Je la regarde s'éloigner avec sa mine des mauvais jours pendant que Jérémy et Gaston me rejoignent tous les deux avec de grands sourires.
"- J'appelle ça une victoire par K.O moi.
- Oh, j'ai juste remportée la première bataille, mais certainement pas la guerre. Elle reviendra.
- Comment tu le sais ?
- Appelle ça...une intuition, je pense. Mais bon, elle peut bien revenir, je la chasserais à ma façon et je lui botterais le derrière comme ma mère a botté l'arrière-train de ta mère, Gaston.
- Alors théoriquement...
- Non chut. Ma mère est la meilleure. Il n'y a pas de débats stériles à ouvrir dessus."
Je m'éloigne d'eux, le sourire aux lèvres tandis que je les entends discuter dans mon dos.
"- Et qui c'est sa mère au juste ?
- Le diable en personne."
Non, elle lui donne des cours privés tandis que moi, je donne des leçons.
D'ailleurs, pour ceux et celles qui veulent s'inscrire au prochain cours, veuillez signer juste en bas de la page.
VOUS LISEZ
Acacia (Philippine Tome 3)
HumorIl est commun de croire que la pomme ne tombe pas bien loin de l'arbre et cela est d'autant plus vrai pour le cas d'Acacia. Elle arrive à un âge où tous les défis de la vie s'imposent à nous tel un parcours d'obstacle et c'est dans une course effr...