Chapitre 24 - Le fils de la mère casse couille

898 161 35
                                    

Il y a deux choses dans la vie que j'aime : Dormir jusqu'à midi et ne rien de ma journée et clairement, ces deux choses-là ne sont en rien compatible avec la vie que je mène depuis quelques jours maintenant. Depuis ce stage qui ruine littéralement et complètement mes vacances. Quand bien même je me sentirais investie d'une quelconque mission de remettre ces poufiasses de secrétaires à leurs justes places, regarder les photos de tous les copains en vacances est en train de me tuer à petit feu. Ils sont tous là à faire des selfies au bord de mer, à la piscine avec une bière à la main tandis que moi, je dois faire exprès de prendre des photos sur Google image pour avoir la paix en rajoutant à chaque fois le #NeMeDerangezPas.

- Je ne comprends toujours pas comment tu as pu te retrouver embarquer là-dedans Acacia.

- Tu sais Gaston....quand tu auras ma mère, tu verras que ma vie à tes yeux prendra tout son sens.

- Il est peut-être temps que tu t'affirmes aussi ? Tu ne peux pas laisser ta mère contrôler tes moindres faits et gestes.

Ce n'est pas faux, mais ce n'est pas évident non plus. Tenir tête à ma mère c'est...une épreuve en soi. Je me souviens qu'au collège ou au lycée tout le monde parlait de la fameuse "crise d'adolescence" et de "rébellion", de "fuite" parce que leurs parents étaient lourds, mais moi je n'ai même pas eu le temps de profiter de cette période.

La crise d'adolescence ? La rébellion ? Ma mère l'a très vite calmée. Je n'ai rien vu. Je me rappelle d'une fois où l'on s'est disputé, je suis sortie de la maison en disant que je ne reviendrais plus et tout le tralala habituel, je suis revenue cinq heures plus tard, j'ai retrouvé la porte fermée à clé. J'ai toqué pendant près de 3 heures en m'excusant presque à genoux. Je n'ai plus jamais recommencé depuis.

- De toute façon, la vie c'est comme un pénis quand on fait le point.

- De quoi tu parles ?

- Simple, molle, droite, détendue et facilement prenable. Il n'y a que les femmes qui la rendent dure.

Gaston me regarde avec cet air mi choqué, mi-amusé. J'avoue que je peux trouver mieux en terme de comparaison, c'est juste une petite baisse de moral, ça va me revenir.

- N'empêche, c'est rare que tu me dises de venir faire les boutiques avec toi. C'est pour quelle occasion au juste ?

- Juste comme ça. Je t'avouerais que l'idée de t'inviter m'a prise comme une envie de faire pipi.

- Charmant.

Suis-je trop crue dans ma formulation ? Sans doute, mais hé, pourquoi prendre des détours et utiliser dix mille mots quand une poignée pourrait suffire. Et puis j'ai remarqué que ce genre de langage est généralement compris du sexe masculin donc depuis que je parle leur langue, j'ai de meilleurs rapports avec la gente opposée.

Se baladant le long du centre commercial, je m'arrête à hauteur d'un distributeur de boissons pour me prendre quelque chose quand je vois Gaston sortir son porte-feuille.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Bah je vais te donner de la monnaie

- Mais t'es fou ! Range ça !

Je lui tape les mains et sors ma propre petite bourse. Je l'aime bien cette pochette, d'une parce qu'elle est toute brodée et de deux...Parce qu'elle ne contient aucune pièce, mais des jetons de caddies de supermarché.

- Acacia, qu'est-ce que...pourquoi t'as autant de jetons ?

- Tu crois vraiment que je vais donner dix balles à une machine ? Non pas que je sois radine, mais ma générosité envers cette société a ses limites.

Acacia (Philippine Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant