Sirènes. Gyrophares. Attroupement de passants. Surprise dans le restaurant. Le colonel moutarde a-t-il été tué à coup de chandelier ? Non. Loin de la scène de crime que l'on retrouve dans un polar, tout ce joyeux bordel est dû à Gaston coincé dans les toilettes et qui écourte ainsi grandement notre repas.
"- Pensez à faire attention la prochaine fois jeune homme.
- Merci monsieur ! Moi je penserais à acheter votre calendrier !
- Acacia, on t'as rien demandé !
- Oh ça va, détends-toi...Ce n'est pas la mort du petit cheval quand même."
Juste celle de son égo certainement. D'ailleurs, j'ai toujours beaucoup aimé ce genre d'expression "Ce n'est pas la mort du petit cheval". Dans le sens premier du terme, ça ne veut strictement rien dire et ça ne choque personne.
"- Tiens les enfants, vous êtes là !
- Monsieur Pao !
- Tout va bien ?
- Oui, oui...Juste Gaston qui...nous a fait un caca nerveux."
J'ai été obligée de tenter la blague au moins une fois. C'est bien trop drôle et improbable comme situation pour ne pas en parler pendant au moins 10 ans.
On se dirige donc vers le bar pour régler l'addition tandis que mon regard se perd une dernière fois sur l'assemblée, cherchant désespérément Églantine. J'aurai aimé lui faire un grand signe de la main et lui dire que son amant a été sauvé.
"- J'espère que tout s'est bien passé, nous demande le serveur.
- Malgré le petit incident...on peut dire que votre restaurant à du chien oui !"
Est-ce osé et culotté de ma part de faire une blague pareille dans un resto asiatique ? Totalement ! Mais fallait que je la tente au moins une fois dans ma vie. Je peux mourir heureuse.
"- Tu vas bouder toute la soirée Gaston ? Tu pourrais profiter que ton amie soit là avec nous, non ?
- Alors d'une je ne boude pas parce que je n'ai plus l'âge de bouder. De deux...Acacia n'est pas mon amie."
Oh.
"- Les amis ne se moquent pas de nous."
Vraiment ? Tu m'en diras tant ?
"- Tu es sûre de toi en disant ça Gaston ?
- Avoue-le ! Tu as pris un malin plaisir à te moquer de moi.
- Le gamin quoi...tu vas faire une fixette sur ça ?
- Oui ! Excuse-toi.
- Je m'excuse.
- Non...Correctement....Je veux un bisou."
Et ma main dans ta gueule, tu la veux tant que j'y suis aussi ?
Malgré tout, je l'embrasse sur la joue sous le regard bienveillant de son père qui suit notre échange à travers le rétroviseur de la voiture.
En me ramenant chez moi, Gaston descend le premier pour m'ouvrir la portière.
"- Mademoiselle est rentrée à bon port.
- Merci Monsieur Pao !
- Ce fut un plaisir de te rencontrer Acacia. Tu transmettras les amitiés de mon père à ta mère.
- Je n'y manquerais pas."
Et maintenant. Le moment fatidique : Gaston et moi en ultime face à face.
"- Tu sais Acacia, je vais te dire quelque chose.
- Vas-y, surprends-moi."
Il prend alors une grande inspiration et se lance.
"- Tu es comme une crotte de nez...Toujours avec moi.
- Quel romantisme dit donc ! Charmant."
Je crois que j'aurai préféré un "Je t'ai dans la peau" bien classique plutôt que d'être comparé à une crotte de nez.
"- Tu veux que je te dise Gaston, ta phrase vaut autant que la blague de la chaise.
- La blague de la chaise ?
- Quoi ? Tu ne la connais pas ?
- Non..."
Ah mon pauvre ami, tu ne sais pas ce que tu rates au niveau de la nullitude si tu ne connais pas la blague de la chaise.
"- La blague de la chaise, elle est pliante."
Je le vois me dévisager et je ne peux pas lui en vouloir, il faut toujours un temps de latence pour comprendre.
"- Ah ! Chaise ! Chaise pliante !! Waw...Acacia...Tu es tombée bien bas.
- Il faut bien que je me mette à ton niveau. Tu sais ce que l'on dit, non ? Être con c'est une tare, faire le con c'est un art ! J'ai malheureusement un master dans ce domaine. Allez bonne soirée Gaston"
Et à peine ai-je mis le pied dans l'appartement que ma mère m'arrive droit dessus comme un boulet de canon. Elle s'est certainement imaginé tous les scénarios possibles en se demandant qui pouvait bien être le père de Gaston.
"- Alors ?!
- Bonsoir Maman, oui, je te remercie, j'ai passé une excellente soirée, bien que mouvementée.
- Mais on s'en fiche de ta soirée, c'est qui le père de ce tas de morve ?
- Philippine, laisse ta fille souffler quand même !
- Je veux savoir ! Acacia dis-le moi ! J'ai passé ma soirée à me foutre de la gueule des Miss Régionales alors hein...J'ai le droit !
- Tu te rappelles de Monsieur Pao ?"
Elle s'écarte, curieuse ou plutôt surprise et sa bouche se mets soudainement à s'écarter pour former un grand "O"
"- Quoi ?! J'en étais sûre ! Elle a pris un riche petit vieux pour son fric ! Mais attends...Gaston du coup...
- Laisse-moi finir ! Son fils, c'est son fils le père de Gaston.
- Oh mon dieu..."
Mon père se redresse du canapé pour la rejoindre en lui sifflant :
"- Tu sais ce que l'on dit, non ? Tous les goûts sont dans la nature, même les plus étranges.
- Oh et puis ça les regarde hein ! Si ça lui plait à lui de tremper son biscuit dans un pot de crème périmé.
- Maman !
- Quoi ? Ça doit bien sentir le fruit de mer là dedans...La vieille moule même !
- C'est dégoûtant ! Je viens de manger, je te signale !
- Oh ça va, hein ! Ne fais pas ta prude. Tu penses sérieusement être née de la cuisse de Jupiter ?"
Nos deux regards se posent alors sur mon père.
"- Quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça toutes les deux ?
- Bah oui papa est un dieu !
- Ah merci ma chérie ! Je n'ai rien perdu de mon charme légendaire !
- Après tant pis pour lui si c'est Bouddha"
Désolée Papa.
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Bonne année 2019 !
Que serait une nouvelle année sans Acacia et sa folle famille, dites-moi ?
J'espère de tout cœur que l'on continuera vous et moi à faire un bout de chemin ensemble en cette nouvelle année et j'espère aussi que j'arriverais à l'avenir à vous faire rire ou sourire comme je l'ai fais jusqu'à présent.
Je vous transmets tous mes vœux pour cette nouvelle année et j'espère sincèrement que tout ira pour le mieux dans vos vies !
Merci encore d'être au rendez-vous à chaque nouveau chapitre.
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Acacia (Philippine Tome 3)
HumorIl est commun de croire que la pomme ne tombe pas bien loin de l'arbre et cela est d'autant plus vrai pour le cas d'Acacia. Elle arrive à un âge où tous les défis de la vie s'imposent à nous tel un parcours d'obstacle et c'est dans une course effr...