Épilogue - Wenn sie fliegen könnten

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— S'ils pouvaient voler —

Avec : Une lettre — l'Aventure de Werner Quabs —  Du whisky — Le Retour de la Rue Silencieuse — et le véritable Hannover CL 3



C'est complètement paniqué que Louis se mit à le chercher dans toute la maison. Le souffle court, la gorge serrée et les joues de plus en plus brûlantes, il fouilla chaque pièce dans l'espoir de le retrouver.  
C'était une sombre maison que la demeure des Walters.   Il ne trouva rien de ce qui appartenait à Harry, ni même sa valise, ni même rien du tout. Il s'arrêta en plein milieu du salon, les doigts enfouis dans les mèches de ses cheveux, désemparé. Même l'âtre était propre. Il n'y avait absolument aucun signe de lui — ni même de la journée précédente, constata Louis. Puis l'effrayante hypothèse qu'il ait rêvé – non, qu'il soit devenu fou au point d'imaginer tout ce qui s'était passé la veille, fit surface dans son esprit. Peut-être avait-il lui-même forcé la serrure de cette maison. Peut-être avait-il lui-même nettoyé cet endroit. Peut-être les Walters n'existaient-ils même pas. Peut-être Harry était-il vraiment mort.   Il tenta de se rassurer en se disant que Harry était peut-être simplement sorti et qu'il reviendrait bientôt. Il s'imaginait trop de choses, cela n'avait aucun sens.Une douche froide et un minuscule petit-déjeuner suffirent à le réveiller et à le forcer à réfléchir de manière raisonnable.   Il n'était pas fou au point d'inventer une histoire de survie pour Harry. D'ailleurs, il n'en aurait pas inventé une dans laquelle Harry aurait eu une quelconque relation avec une fille.  Bien décidé à régler leurs comptes, il prit l'initiative de coincer Harry dans un coin dès qu'il reviendrait et de le forcer à parler et à dire tout ce qu'il semblait se retenir de dire depuis la veille au soir.

Sauf que Harry ne remit pas les pieds dans la maison.

Louis passa la matinée à lire Das Abenteuer des Werner Quabs, le livre que Harry avait oublié dans le wagon et que Louis avait gardé avec lui — une preuve de plus qu'il n'était pas devenu cinglé.   Il sauta le déjeuner, pris dans sa lecture. Il jetait des coups d'œil à la porte d'entrée, puis à la rue d'en face, une fois de temps en temps, dans l'espoir de le voir revenir pour lui. Mais les heures avançaient et son retour était de moins en moins vraisemblable. Il semblait plutôt que Harry avait fiché le camp et l'avait laissé seul, sans la moindre explication.   Louis termina le livre à dix-sept heures, heure à laquelle la porte s'ouvrit enfin. Son cœur fit un bond et il relâcha le livre.

— Harry ?

Il ne reçut qu'un long et profond soupir d'exaspération de sa part.   Louis fronça les sourcils en le voyant entrer dans la pièce, un nouveau sac de courses à la main et un journal sous le bras. Il ne portait plus son manteau mais un léger pull noir dont les manches retroussées remontaient jusqu'en haut de ses coudes, laissant voir ses avant-bras tonifiés. Sa casquette en tweed couvrait toujours ses cheveux mais quelques boucles s'échappaient des bords et sa frange cachait son front. Même s'il n'en avait probablement plus rien à faire de lui, Louis le trouvait toujours aussi beau à en couper le souffle.

— Je croyais que tu étais parti,  accusa Louis.

— C'est juste, en effet. Comme tu vois, je suis revenu.

Louis se releva, consterné.

Non ! Non, putain de merde, tu comprends pas ! Je me suis inquiété au point de croire que j'étais fou, t'as pas le droit de me faire ça ! C'est quoi, ton problème, au juste ?

— Fou ? C'est ton problème, ça. Moi, je suis sorti, seulement.

— Alors où est ta valise ?!

Plus Haut (if they could fly)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant