Chapitre 5 : Rencontre

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Je suis en cours de SES... notre première heure de la journée. Bah franchement, là maintenant tout de suite, je comprends rien, nada, nothing, nichts. J'écoute quand même en essayant en vain de piger quelque chose. Au bout de cinq minutes d'efforts et de patience, je me résigne à subir un cours au clairement, la prof et moi on n'est pas sur la même longueur d'onde. 

La sonnerie retentit, je reste, mon fessier de cavalière, posé sur la chaise et mon dos contre le dossier de celle-ci. Ma main glisse instinctivement dans la poche arrière gauche de mon jean. J'en sors mon iPhone 8 rose gold. J'en ai rien à faire de l'avis des gens. C'est ma vie, j'en fais ce que bon me semble. 

Il me reste une heure avant de pouvoir retourner à mon havre de paix. Le vendredi est vraiment une journée reposante. J'ai quatre ou cinq heures de cours en fonction des semaines. Ces putains de semaines A et B. 

La pause de la matinée est sonnée. C'est la fin de ma matinée de cours. Mes pas me guident jusqu'à mon vélo. Je l'enfourche et pédale rapidement en direction des écuries. Pendant le trajet, je pense. Principalement à Léo. Il est sympa. Pénélope bordel ne lui fais pas confiance aussi facilement, crie ma conscience. 

Je longe Tango une bonne cinquantaine de minutes. Il s'assouplit, je le sens du bout de mes doigts. Il garde la tête basse en extension d'encolure, étirant chaque muscle de son dos. Exactement ce que je veux. J'admire mon bel étalon bai foncé aux allures aériennes. Je scrute chaque parcelle musclée en action fascinée par l'élégance de ce onze ans à la musculature digne d'un sportif de très haut niveau. Il m'étonnera toujours. Ce poney est démonstrateur et sait le montrer en toute circonstance, quelque soit la situation. 

Suite à cette séance de longe suivi des soins de base, je me rassois et subis les cours de français et de maths qui s'offrent à moi. Plus que deux heures avant de m'enfuir de cet enfer pour retrouver le paradis. 

La sonnerie annonce la fin des cours pour le niveau seconde, je m'empresse de ranger mes affaires pour me casser de cette établissement et rejoindre mes poneys. Je passe le seuil de la porte de la classe, Thelma et Léo sur les talons.

- Vous allez faire quoi ce week-end ? lancé-je pour essayer de casser le blanc.

- Rien. répond Léo.

Ce mec n'a pas d'objectif dans la vie ou quoi ? Enfin bon bref.

- J'ai un gala de danse. dit Thelma.

- Oh super ça ! Ça doit être cool, vous avez bien répété ? répondis-je pour la faire parler un peu.

- Euh... non

- Ah pas de bol tu nous rediras.

- Ouep !

Thelma part à l'opposé de nous deux. Mes pas s'orientent directement vers les écuries. Endroit où j'ai laissé mon bicycle tout à l'heure. J'extirpe mon cellulaire de la poche arrière de mon jean et commence à texter des SMS. Je maintiens la conversation avec Léo pour en apprendre plus sur lui.

- Tu veux faire quoi plus tard ? m'exclamé-je, pianotant sur mon portable.

- Politicien ou Géopoliticien, dit-il, le regard aussi perdu que le mien sur nos mobiles.

- Léo président ! plaisanté-je

Il rigole, son regard posté sur son téléphone. J'en roule des yeux.

- Ouais peut être un jour et toi tu veux faire quoi ? demande-t-il.

- Je sais pas trop encore. Tout ce que je sais c'est que je ferais tous pour y parvenir et atteindre mon but.

Mon côté déterminé est là. Quand je décide une chose rien ne m'empêche de le faire et en plus de ça je suis perfectionniste, seul bémol je suis aussi impatiente.

- Et sinon tu fais du sport ? posé-je.

- Du vélo en vacances et de la natation de temps en temps. And you ?

- Du poney à haut niveau.

- A haut niveau ?

- Je suis dans l'équipe de France poney de CCE donc oui je suis à haut niveau, je sors en international et je vais dans d'autres pays faire des concours sur plusieurs jours. Et nous avons eu le bronze aux Europe en équipe l'année dernière, dise-je, un sourire radieux collee sur mon beau minois.

Je suis trop heureuse. Pour une fois que quelqu'un m'écoute sans dire que je le saoule. Les gens de ma classe en ont marre que je parle que de poney. Alors oui, je suis d'accord j'ai énormément de fois ce mot a la bouche. C'est ma vie, ma passion, mon tout, ce qui me donne mon sourire même après une journée difficile ou même impossible. Les poneys, mes poneys sont ma thérapie. J'oublie tous quand je suis sur l'un d'eux, je suis comme libéré du poids sur mes épaules. Ils sont mon paradis, mon havre de paix. On m'a toujours appris qu'il faut garder la tête haute et avancer sans se retourner, plus facile à dire qu'à faire.

- Ça doit être tellement bien d'être dans une équipe et tout.

- Tellement ! Et puis tu loupes des cours donc c'est cool. 

On rigole ensemble jusqu'à l'arrêt de bus. Je continue mon chemin et envoie un message a Thomas.

Pénélope à Thomas : « t'es au poney ? »

Thomas à Pénélope : « ouep t'arrives quand ? »

Pénélope à Thomas : « dans 2min tu fais quoi avec Chance ? Et Virtuose ? »

Thomas à Pénélope : « chance je l'ai déjà monté et Virtuose bah le cours de saut de d'habitude et toi sœurette ? »

Pénélope à Thomas : «  t'as sorti Chance ? Je t'ai pas vu ce midi. Sinon j'ai longé Tango donc bah Upper. »

Thomas à Pénélope : « Oui ce matin avant d'aller en cours. »

Pénélope à Thomas : « Ah ok ! »

J'accélère le pas, Thomas est vraiment quelqu'un de génial. Vous vous demandez pourquoi on se met pas ensemble ? Tout simplement parce qu'on est bien en se considérant en frère et sœur et qu'il ne faut pas confondre amitié et amour. Et là c'est de l'amitié véritable et pure et non de l'amour. Bon, j'avoue que pendant les gros échéances, sur plusieurs jours, avec l'équipe de « frenchies » complétistes, on se fait souvent des actions vérités et ce n'est pas infaisable qu'une action comme « embrasse la personne que tu trouves la plus belle » ou autres variantes ne fait pas rencontrer nos lèvres pour l'action bien évidemment. ( en équitation, les jeunes cavaliers tournant à haut niveau se donnent comme surnom les frenchies ).

J'arrive en courant dans les écuries, provoquant l'envole de plusieurs oiseaux. Je vais directement dans la club-house pour me changer en vitesse et ressors quelques minutes plus tard. J'évite de venir habillée en tenue de cheval, de un parce que si je décide à m'habiller en tenue les soirs où je monte bah ça sera tous les jours et de deux car c'est pas élégant.

Duo de Trio Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant