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Les mois passèrent au kilomètre, l'attachement se faisait de plus en plus présent. À tel point qu'il nous était désormais impossible de vivre l'un sans l'autre.

Puis l'été de l'année dernière, en 2017, j'ai commencé à ressentir quelque chose de nouveau, de différent, d'inhabituel.

Je venais de sortir d'une relation amoureuse plutôt mouvementée, et voilà que je prenais conscience que je commençais à avoir des sentiments pour toi. Et là j'ai compris, compris que c'était le début des emmerdes.

Toi, tu n'avais pas l'air de ressentir la même chose pour moi. Tu me parlais d'une amie d'une de tes copines que tu trouvais belle, puis j'ai finalement appris que tu t'étais mis en couple avec une autre de tes amies, nombreuses soient-elles.

Forcément, j'étais triste et déçue. Je n'avais eu le courage de t'avouer ce que je ressentais avant ta mise en couple, alors c'était en quelque sorte de ma faute. Je ne voulais rien te dire tant que tu étais avec elle, parce dans tous les cas je savais que j'allais me faire friendzoner.

Pourtant, je ne sais pas comment tu faisais pour ne rien remarquer. Bordel, c'était évident. Même un aveugle aurait pu le voir tellement c'était flagrant. J'étais jalouse, je devenais froide lorsque tu me parlais de ta copine, je piquais des crises pour aucune raison valable... Mais toi, tu ne remarquais rien. Ou tout simplement, tu ne voulais pas l'admettre.

Putain, c'est fou quand on y pense. Aimer d'amour, le vrai amour, une personne qu'on ne connaît qu'à travers un téléphone, tu te rends compte ? Ça paraît irréel et pourtant c'est bel et bien vrai. Certaines personnes trouvent ça magique et magnifique, d'autres trouvent ça insensé et débile. Certains disent que ça prouve qu'un couple peut survivre à la distance, d'autres disent qu'on peut se faire plus facilement tromper.

Peu importe ce qu'en pensent les gens, moi je voulais être avec toi.

Putain, tu ne peux pas savoir à quel point j'en rêvais. Pouvoir affirmer aux gens que tu es mon copain, me dire que tu m'appartiens, que tu es mien ; c'est tout ce que je voulais.

J'avais tellement mal de savoir que tu n'avais pas de sentiments pour moi, mais pour une toute autre fille.

Un soir, tu m'as annoncé que l'après-midi vous veniez de vous embrasser pour la première fois. Forcément, j'ai pleuré. J'ai pleuré parce que c'était la seule chose que je pouvais faire. Je n'suis pas du genre à foutre la merde dans des couples pour les briser et sortir avec la personne. Non, si tu étais heureux avec ça m'allait.

Parce que c'est tout ce que je pouvais te souhaiter. Être heureux avec quelqu'un qui t'aime autant que tu l'aimes, qui te respecte et qui t'admire. Même si ce n'est pas avec moi, tant pis. Je voulais juste que tu sois heureux, parce que si tu l'es je l'suis également. À ma manière, mais je l'suis.

Finalement, votre couple n'a pas duré longtemps et vous avez vite cassé. Tu n'peux pas savoir à quel point j'étais heureuse à ce moment-là, c'était jouissif. C'est malsain oui, mais putain une joie immense m'avait traversé le corps, jusqu'à m'en faire hurler de bonheur.

Pendant plusieurs jours, j'hésitais à tout te dire. Ma meilleure amie de l'époque me disait de foncer, que je n'avais rien à perdre. Seulement, je n'en avais pas le courage. Les déclarations c'n'est pas mon truc, je n'suis pas douée pour cela. Et ça, tu t'en es vite rendu compte.

Et un soir, je me suis décidée. Je venais de rentrer de la plage avec ma famille et je t'ai envoyé un message. Si tu savais le temps qu'il m'a fallu pour juste cliquer sur le bouton "Envoyer". Parce que j'avais peur de ta réaction, peur que tu me repousses, peur que tu ne ressentes pas la même chose à mon égard.

Je me souviens, j'avais tellement peur de ta réponse que j'ai jeté mon téléphone loin en redoutant plus que tout ce que tu répondrais, l'évitant comme la peste.

J'ai mis plusieurs minutes avant d'enfin oser ouvrir ton message.

Tu m'as avoué que tu venais de te remettre avec ton ex, et que tu étais désolé. Je voyais bien que tu culpabilisais, tu étais tellement mal.

J'ai finalement abandonné cette idée qu'un jour on puisse ne faire qu'un. J'avais mal ouais, mais je n'y pouvais rien. J'n'avais plus qu'à vivre avec et passer à autre chose.

Les jours ont passé et tu as définitivement cassé avec ta copine. Tu m'as dit qu'elle t'avait fait quelque chose que tu n'avais pas digéré, et tu as donc décidé d'en arrêter là avec elle. Et à partir de ce moment, tout a changé.

On passait notre temps à se tourner autour, l'un l'autre on était jaloux lorsqu'un garçon ou une fille parlait à l'autre : on venait d'entrer dans un jeu de séduction.

Ça me plaisait tellement, je voyais l'évolution de notre futur amour chaque jour qui passait.

Ça a duré une semaine ou deux, jusqu'à ce que l'on se décide enfin.

Tu m'as avoué que tu commençais à avoir des sentiments pour moi, et putain à ce moment-là mon cœur a fait un bond hors de ma poitrine. J'avais ces fameux papillons dans le ventre, j'étais aux anges.

Et moi, depuis le début, je n'avais cessé de t'aimer. Au contraire, mon amour n'faisait qu'évoluer au fil du temps.

Au départ, j'étais très heureuse avec toi. Notre couple était merveilleux, nous vivions un conte de fée. À distance, mais nous le vivions.

On avait pris l'habitude de s'appeler chaque soir lorsque je ne sortais pas. On parlait de tout et n'importe quoi, toujours accompagnés de ta formidable voix.

Elle me faisait voyager loin, très loin de ce monde éphémère. Tu me disais que tu m'aimais, et putain l'entendre sortir de ta bouche me faisait un de ces effets, j'en avais des frissons et mon cœur se serrait d'amour.

J'étais tellement gênée à l'idée de le te dire que ça me créait un blocage. Mais de toute façon tu le savais, que je t'aimais.

Peu à peu, notre relation s'est dégradée. Ma jalousie prenant le dessus, tu pensais à mettre un terme à notre histoire.

Tu m'as donné plusieurs chances, mais malheureusement mon manque de confiance en moi et cette jalousie restaient présents, ce qui causait ces crises incessantes.

Notre couple s'est donc terminé, pour mon plus grand malheur. Il aura duré un peu plus d'un mois.

Mais grâce à cela, j'ai appris que trop ouvrir son cœur à quelqu'un est beaucoup trop dangereux, et que l'on souffrira sûrement par la suite.

On s'est aimés, on s'est détestés, mais malgré tout on est quand même resté potes. Parce qu'après tout, on ne peut vivre l'un sans l'autre.

Tu es comme ma drogue : tu m'es indispensable mais parfois tu es toxique pour moi. Mais pour rien au monde je ne voudrais t'abandonner, je t'aime trop pour cela.

Tu es la personne qui manquait à ma vie pour qu'elle soit un minimum stable. C'est toi et toi seul qui me permets d'avancer.

Alors merci, merci pour tout ça, merci pour tout ce que tu as fait pour moi, merci de m'aimer comme je suis, merci de me supporter jour et nuit, merci d'être là, merci d'être toi.

Je t'aime.

À travers nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant