« Hey.
C'est une entrée bien merdique. Mais je ne sais par où commencer. « Coucou, comment tu vas depuis le temps ? » « Salut ! Tu te souviens de moi ? » « Eh, tu me manques. » ou que sais-je encore.
Maintenant que je suis lancée, écoute-moi. Oui, écoute-moi attentivement, je t'en prie. Parce que je ne me répéterai pas deux fois.
Combien de temps cela fait-il que nous nous sommes lâchement laissés ? Ah... un temps si long que j'ai fini par abandonner de compter. Ça fait mal, n'est-ce pas ? Dis-moi que je ne suis pas la seule à en souffrir, même après une éternité.
Je n'ai qu'un souhait, c'est de te demander si tu penses encore à moi, si tu m'aimes toujours, ou même si tu regrettes notre abandon. Mais... la vérité me fait peur. Cette vérité trop fatale. Elle survient sans qu'on ne lui ai fait appel, et se permet de nous offrir une belle claque. Une claque si forte que t'en tomberais à la renverse. Mais à quel prix ?
J'ai honte de moi, honte de m'accrocher à un espoir qui lui-même s'accroche à la vie. C'est comme être un funambule : tu marches sur une corde au-dessus du vide les yeux fermés, et espères ne pas tomber. Tu sais que ça arrivera, mais tu espères. Toujours. À quoi bon ? Pourquoi l'Humain s'obstine-t-il a toujours voir du bon là où il n'y en a pas ? Pourquoi se forcer à avancer, alors que la chose qui nous maintenait en vie se trouve à présent derrière nous ?
On est cons, nan ? Quand est-ce qu'on grandira ? Qu'on comprendra qu'on s'en mordra les doigts ? Je te dis tout ça, mais ça n'a peut-être plus aucune importance pour toi. Et ça, depuis longtemps...
J'en ai marre de courir après l'impossible, de m'accrocher à des rêves fébriles et d'espérer l'inimaginable. L'espoir fait vivre, dit-on. Moi, il me tue à petit feu. Il m'éteint peu à peu, tout comme lui finira par s'éteindre à la lumière du jour.
À quoi bon croire en l'avenir si lui ne nous sourit pas ? On nous bourre le crâne comme quoi il faut suivre ses rêves, espérer l'inconcevable et ne pas se retourner. Mais, et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas chuter une nouvelle fois ? Juste toi et moi. Ensemble.
Tu étais mon imaginaire, mon rêve, mon avenir, mon inconcevable, mon espoir ; tout ce dont je n'ai plus à présent. Je vois ma vie se noyer tel un navire lors d'une tempête dévastatrice. Cette tempête qui a tout emporté sur son passage.
Je ne veux plus pleurer le monde, lui vouloir du mal parce que lui veut le mien. Ai-je autant péché dans mon ancienne vie pour subir ça ? Que quelqu'un me vienne en aide.
Que tu me viennes en aide.
Je ne suis plus. »
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À travers nous
SaggisticaIl existe des âmes qui sont vouées à se rapprocher. Et nous, on était ces âmes. On était ce genre de personnes que le destin avait décidé de relier. Un tout nous relie, mais un rien nous sépare. ➳ Hereaby | Octobre à novembre 2018 ☾