D e u x

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Te rappelles-tu ce qu'il s'est passé par la suite ? Moi je m'en souviens comme si c'était hier. Après tout, c'est notre histoire, alors je ne pourrai me permettre d'oublier comment tout a commencé.

On en apprenait plus l'un sur l'autre chaque jour qui passait, on se parlait régulièrement.

J'ai découvert qui tu étais, quelle était ta vie et tes ambitions. J'ai appris quelle était ta vision de la vie, quels étaient tes rêves et tes envies. J'ai compris comment tu étais, ce que tu souhaitais être et ce que tu voulais.

J'avais raison en disant que tu avais l'air d'une personne bon délire, parce que putain qu'est-ce que l'on rigole avec toi. Pour des conneries en plus. À vrai dire un rien nous amuse.

On a commencé à avoir nos délires bien à nous que personne n'avait le pouvoir de comprendre. Si je te dis « toulipes, cossures, blanv, facebool... » tu comprendras. Ce sont de simples petits mots qui en apparence ne veulent rien dire, mais qui, pour moi, signifient tout. Ça signifie le début de notre histoire, le début de notre amitié, le début des conneries, le début de tout. Ce sont nos premiers rires d'une longue série.

Mais celui qui m'a le plus marqué, c'est lorsque tu as confondu la signification du mot « dyslexique » avec celle du mot « anorexique » en appel. Putain qu'est-ce que tu es con, mais drôle aussi. Et putain qu'est-ce que je t'aime.

D'ailleurs, parlons-en de nos appels. Ta voix, bordel ça fait presque deux ans que je te le répète dès que l'on s'appelle ou que tu me fais des vocaux, mais je l'aime, je l'aime d'un amour si fort. Tu as beau me répéter qu'elle n'est pas belle, moi je l'ai toujours aimée. Même lorsque nous ne nous entendions pas. Et vu que tu as mué, c'est tellement beau putain. Tu as une voix grave qui me transporte loin de ce monde d'abrutis. Elle est encore plus divine lorsque tu es fatigué et que tu as une petite voix. Je te jure, je donnerais tout pour entendre ce doux son que produisent tes cordes vocales.

Nos appels à n'en plus finir, qu'est-ce que je les aime eux aussi. On dit de la merde et ça nous plaît. On peut parler de tout et n'importe quoi sans gêne, sans tabou. Même parler à ta petite sœur me va tant que c'est avec toi. D'ailleurs, elle est si belle et mignonne du haut de ses deux ans. À croquer, un magnifique petit ange.

Petit à petit, on s'est habitué l'un à l'autre et l'attachement est survenu. À ce moment-là, ce dernier ne me faisait pas peur. Je savais que je risquais de souffrir, mais peu m'importait. Tant que je souffrais avec toi, je m'en foutais.

On se parlait toute la journée sans jamais se lasser de l'autre. J'attendais toujours que tu m'envoies un message. Je ne souhaitais qu'une seule chose : c'était que ton nom s'affiche sur mon écran. Peu importe ce que tu pouvais bien me dire ; un simple coucou, un emoji ou n'importe quoi d'autre me suffisait tant que je te parlais. Il n'y a qu'avec toi que je voulais discuter, et c'est là que j'ai compris que putain, bordel j'étais attachée à toi.

Mon problème, c'est que je m'attache vite et que je mets beaucoup de temps à oublier. Tu sais, avant que l'on ne commence à se parler, j'ai mis trois mois à oublier un ancien pote avec qui ça s'est mal terminé. C'est pour te dire à quel point j'ai du mal à me détacher.

Et putain, je fais comment moi si demain tu venais à me laisser tomber ? Plus d'un an que l'on se parle, que l'on se connaît, que l'on s'aime. Déjà, quand on s'engueule je suis dans le mal le plus total alors si tu m'abandonnes, je ne serais plus qu'un amas de poussières balayé par le temps.

Nos engueulades, putain qu'est-ce que l'on s'engueule. Et pour des conneries en plus. Mais je sais que la plupart du temps c'est de ma faute parce que j'ai un caractère de merde et qu'il faut toujours que je mette mon petit grain de sel là où il ne faut pas. Alors après j'ai envie de revenir mais je m'en empêche, je me dis qu'il ne faut pas que je craque et plutôt que j'attende que ce soit toi qui reviennes. Mais comme à mon habitude, je reviens moi-même. Parce que toi tu es capable de ne pas me parler pendant plusieurs jours pour une embrouille à la con sans que je ne te manque, alors que moi je ne peux pas. Je ne peux pas et je ne veux pas. Bordel c'est juste au-dessus de mes forces. Et rien que pour ça, je m'en veux.

C'est que j'suis putain d'attachée à toi.

J'te jure, tu ne sais pas à quel point.

À travers nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant