D o u z e (bonus)

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« Salut,

Je n'sais même pas pourquoi je t'envoie ce putain de message, p't-être une envie subite de te reparler, d'avoir un contact avec toi, comme avant.

Comme avant... Comme quoi tout est terminé. Mais bordel, il n'devrait même pas y avoir d'« avant ». Tu n'es pas un gars d'avant, mais un gars du présent, et même du futur. Parce que, ouais, je vois toujours mon futur avec toi. Et c'est là que je me rends compte à quel point je suis conne.

Pourquoi je suis encore là, à espérer un retour en arrière ? Y'a pas de retour en arrière, putain, y'en aura jamais. C'est foutu.

Tu penses à moi, toi ? Autant que moi je le fais ? Mais putain, sors de ma tête ! Tu n'crois pas que t'as déjà fait assez de dégâts comme ça ? Bah nan, t'es tellement con que tu veux m'ensorceler, me hanter, m'espionner.

Et puis merde, reviens. Ça n'te manque pas, nos conversations débiles ? T'sais, nos délires à la con, nos « je t'aime » si rares, nos appels presque imaginaires... Tu n'te dis pas, parfois, que t'aimerais revivre ça avec moi ? Bah viens, recommençons tout, et fonçons droit dans le mur, une nouvelle fois.

Je vais m'exploser le crâne contre le sol, tout comme tu m'as explosé le cœur de par ton amour manquant et ton absence indéniable.

Si tu savais comme un rien me ramène à toi.

J'écoute une musique, je pense à toi.

Je lis, je pense à toi.

J'écris, je pense à toi.

Je sors, je pense à toi.

Je vois des couples, je pense à nous.

Ce nous qui n'existe même plus. A-t-il réellement existé un jour ? Je pose cette question, mais on sait pertinemment que la réponse est oui. Un putain de oui.

On en est à ce point de départ, comme il y a deux ans. Comme si on n'se connaissait pas, balayant derrière nous notre histoire, notre putain d'histoire.

Mais qu'est-c'qu'on est cons, bordel. À quoi on joue ? Aux plus forts ? À celui qui tiendra le plus longtemps sans l'autre ? Et bien alors, j'ai perdu. Bah ouais, je déclare forfait. Je baisse les armes. Mais en revenant vers toi, tu prends les tiennes et les pointe vers mon cœur. Au risque de me faire piétiner une fois de plus. Une énième fois.

Oh trou d'fion, tu manques. Bah oui, tu t'en doutes bien. Tu m'as toujours manqué. À peine tu n'répondais pas pendant une heure, j'étais perdue, déboussolée. Ouais, t'étais comme ma boussole, en fait. Alors maintenant, j'en perds le Nord. C'est donc pour ça que je ne m'y retrouve plus dans tout ce merdier... Reviens me guider. Guide-moi jusqu'à chez toi, puis jusqu'au chemin de ton cœur, pour briser cette putain de carapace qui m'en a fait baver pendant deux ans, et lâche-toi.

Retrouvons-nous, t'sais, on a rien à perdre. Du temps, peut-être ? Tant pis, je préfère perdre du temps à avoir tenté quelque chose, surtout avec toi, que regretter de n'pas avoir sauté le pas.

Mais, finalement, c'est sur toi que j'aimerais sauter. Te retenir, te coller contre moi, te sentir près de mon corps, pour finalement ne faire qu'un.

Allez, p'tit con. Reviens. Et ne pars plus. Plus jamais. S'te plaît.

Je t'aime. »

À travers nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant