35. Une fête occupée, le correspondant et Nestor

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35. Une fête occupée, le correspondant et Nestor

Nestor se retourna encore une fois dans son lit en repensant aux événements qui avaient suivis son baiser avec Urbain. Ce dernier était le premier surpris mais n'avait pas reculé devant l'audace de son petit ami. En revanche, les réactions des autres personnes présentes avaient été diverses et variées mais, en général, plutôt positives. Aglaé avait sauté de joie, allez savoir pourquoi. Peut-être que voir deux de ses amis s'embrasser la réjouissait. Et puis en y réfléchissant c'était logique : combien de fois avait-elle abandonné Nestor et Urbain dans l'espoir de les surprendre en train de s'embrasser ? Bien trop pour que l'on puisse les compter.

Il y avait eu Aline qui avait souri puis était retournée draguer un garçon qui était totalement bourré alors qu'elle avait une copine en France à qui elle envoyait des sms constamment.

Et la dernière de leurs amies, Luce. Pour tout dire, elle n'avait pas eu de réaction à proprement parler. Son visage avait perdu son sourire déjà léger. Nestor savait qu'elle ne voulait pas de mal à personne. Elle n'était pas contre quoi que ce soit. Il sentait qu'elle était simplement triste. Une espèce de jalousie qu'elle refusait d'admettre ou de nommer car elle savait qu'elle finirait par faire mal à quelqu'un en parlant de ce qui la tracassait.

Nestor se retourna une nouvelle fois. Le sommeil avait déserté son poste préférant laisser sa place un peu plus longtemps à l'éveil. Il décida de se lever, ce qui réveilla Anton, enfin ce n'était pas certain qu'il dormait.

"Nestor ? Il y a un problème ?

-Non, juste des problèmes de sommeil.

-Tu veux en parler ?

-Pourquoi pas ?

-Tu es en couple avec Urbain ou c'était une espèce d'aveu de tes sentiments ? lui demanda son correspondant en allumant sa lampe de chevet.

-C'est un peu plus compliqué que cela.

-Vas-y je t'écoute."

Nestor se rassit sur son lit et expliqua tout ce qu'il avait sur le cœur. Il lui raconta comment il avait rencontré Urbain, la manière dont il était tombé amoureux de lui petit à petit, la façon dont il lui avait avoué ses sentiments involontairement, le déroulement de leur rendez-vous avec sa jumelle jusqu'au baiser de cette soirée. Anton l'écouta consciencieusement. Il lui posa quelques questions pour entrer dans les détails qu'il ne comprenait pas. À aucun moment il ne jugea son partenaire français. En parlant, Nestor se libéra d'une foule de sentiments qu'il contenait depuis longtemps et cela le soulagea vraiment.

"Qu'est-ce que tu penses de moi ? demanda Anton en riant.

-C'est quoi cette question ?

-Je rigole. De toute façon je me doutais que tu étais gay. Tu es trop charmant pour ne pas avoir de copine.

-Pour tout te dire, Aglaé était amoureuse de moi.

-Friendzone, chantonna Anton. La pauvre.

-Je crois qu'elle s'en est remise."

La conversation continua un peu mais le sommeil retrouva sa place dans la chambre en emportant les deux amis dans les bras de Morphée.

La semaine passa bien trop vite. Les visites de musée s'enchaînaient de même que les cours d'anglais au Danemark. Nestor avait du mal à trouver ses mots en français lorsqu'il envoyait des sms à sa jumelle à tel point qu'il finissait par faire du franglais. Le temps était clément et Danois et Français profitaient du soleil pour sortir leurs lunettes adaptées lorsqu'ils décidaient de passer du temps dans des parcs en fin d'après-midi. La majorité des correspondants des deux côtés jouaient avec l'alcool. Aglaé ne supportait pas du tout et Aline, bien plus résistante, se débrouillait pour l'empêcher de faire des bêtises. Urbain restait raisonnable, Nestor piquait parfois une gorgée à son petit ami mais sans plus. Luce, quant à elle, se refermait de plus en plus sur elle-même à tel point que Nestor commençait à s'inquiéter pour son amie.

L'amour est un pissenlitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant