L'amour est un pissenlit

28. Nestor : rencontre autour d'un repas de famille

28. Nestor : rencontre autour d'un repas de famille

Opaline était furieuse, Nestor ne l'avait jamais vue autant hors d'elle. Il savait qu'il aurait dû dire quelque chose, réagir aux propos de sa mère ou faire un geste pour soutenir sa sœur au lieu de défendre sa mère car c'était elle qui était en tort pas sa jumelle.

Leur père arriva à la grand surprise de leur mère.

"Éric ! Qu'est-ce que tu fais ici ? s'étonna-t-elle.

-Je viens récupérer les jumeaux, apparemment il y a un problème.

-Il y en a un en effet, confirma Éthéa. Ils sont homos.

-Tu peux répéter ? s'étouffa Éric.

-Ils sont homos, cracha-t-elle. Je suis d'accord, c'est n'importe quoi ! Aide moi à leur faire retrouver la raison.

-Tu es dingue ou quoi ? Qu'est-ce que ça peut te faire qu'Opaline aime une fille ou que Nestor préfère un garçon ? Réveille toi Éthéa ! On est en deux mille dix-huit pas au Moyen-Âge. Tu devrais les soutenir au lieu de les faire culpabiliser. C'est à cause de gens comme toi que Nestor n'en a jamais parlé et maintenant je comprends pourquoi. Ta réaction me dégoûte et toi tu me fais pitié."

Éthéa resta sans voix face aux propos de son ex-mari tandis qu'Opaline et Nestor sortaient. Le jeune homme eût un regard triste en voyant le visage décomposé de sa mère car malgré toutes ses idées parfois mauvaises, elle restait sa mère.

"Nestor ! l'appela Aglaé depuis l'entrée du lycée.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Nestor en pressant le pas pour la rejoindre.

-Rien, je voulais juste que tu te presses.

-Tu es sérieuse ?

-Toujours, rit la jeune fille. Alors prêt pour le Danemark ?

-C'est dans deux semaines, j'ai encore du temps.

-Tu ne diras plus ça la semaine prochaine."

Urbain arriva et rejoignit les deux amis. Nestor s'illumina et sourit de même que son petit ami. Il fut tenté de l'embrasser ici, devant tout le monde mais le fiasco de son coming-out auprès de sa mère était encore frais dans son esprit et le refroidit à cette idée.

Un jour ils sauront. Mais pas aujourd'hui, pas encore. Un jour...

"Je vais vous laisser les amoureux mes amies m'attendent.

-Tes amies ? demanda Nestor.

-Ouais, on est en anglais ensemble."

Aglaé s'en alla rejoindre ses amies qui s'avéraient être des filles de leur classe d'anglais en effet.

"Tu les connais ? demanda Urbain.

-Il y a Aline, celle qui a accueilli ton correspondant. Et l'autre c'est Luce je crois. Elles sont sympas, je leur ai parlé deux-trois fois en cours.

-On n'a qu'à les rejoindre, pour faire une surprise à Aglaé qui n'arrête pas de nous laisser en plan tous les deux pour une raison obscure.

-Raison obscure tu dis, s'amusa Nestor. Non, elle veut juste nous voir nous embrasser.

-Tu ne veux pas qu'elle le voit ?

-Pas encore, quand la réaction de ma mère ne me perturbera plus autant.

-Ça s'est vraiment mal passé vu ce que tu m'en dis depuis plusieurs jours mais tu ne veux toujours pas en parler.

-Il n'y a rien à dire, je n'ai rien dit et Opaline a tout fait. Et voir leurs regards : la honte de ma mère et la colère de ma sœur, je me dis que j'ai été lâche.