16. Opaline et la soirée de sa meilleure amie

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16. Opaline et la soirée de sa meilleure amie

Redoutant la venue de Gwenaëlle et l'obligation de lui faire face, Opaline brisa sa "promesse" de ne plus boire d'alcool. Elle resta néanmoins raisonnable et ne but qu'une seule bière pour avoir les idées claires et un minimum de confiance. Alya courait dans tous les sens et Opaline se tenait à portée du bar. En vérité, Alya lui avait confié cette tâche pour qu'elle surveille Mathieu, en qui Alya n'avait pas trop confiance sur sa distribution des boissons.

Opaline était affalée l'épaule contre une poutre lorsque Gwenaëlle arriva. Elle semblait calme et sereine, pas une once de colère ne se lisait sur son visage. La lumière rose-violette qui alluminait la cantine rendait sa robe blanche colorée et la chaleur ambiante donnait une couleur rouge à ses joues alors qu'elle venait seulement d'arriver. Opaline se força à regarder ailleurs pour éviter de croiser son regard alors elle se concentra sur les autres.

Il n'était pas compliqué de repérer les couples naissants ou tout récents : les deux amoureux étaient en transe, collés l'un à l'autre et s'embrassant de temps à autres, parfois pendant longtemps. Ils avaient cette expression un peu gênée au tout début de la soirée : peur du jugement des autres ou celle de ce que la relation va être ensuite.

Il y avait aussi les célibataires qui essayaient de séduire les autres à coup de sourires mordillés par leurs dents, la remise en place de leurs cheveux, les rires forcés quand les autres les regardaient.

Enfin, il restait les couples un peu plus vieux qui finissaient, soit par se disputer dehors ou alors ils discutaient calmement sur des chaises installées dans un coin en se tenant la main, s'embrassant à l'occasion.

Ah oui, il y avait aussi les exs. Ceux là étaient inratables puisqu'ils faisaient partie des célibataires qui draguaient mais en profitaient pour vérifier que leur ex débordait de rage et de jalousie.

Au milieu de ce petit monde, Opaline ne savait pas dans quelle catégorie se caser. Peut-être celle des inclassables ou des "je-ne-sais-pas-où-j'en-suis-niveau-cœur". Sa réflexion fut de courte durée car Gwenaëlle la repéra et la rejoignit. Opaline l'emmena dans un coin plus calme et isolé de la cantine où elles pourraient discuter sans être interrompues.

"Je suis désolée, commença Opaline pour se libérer de ce poids qui pesait sur sa poitrine.

-J'ai longtemps réfléchi à cette discussion. Et dans aucun cas je ne trouvais des raisons valables et plausibles à ces excuses que tu me fais, d'abord par sms puis maintenant à l'oral.

-Tu ne sais pas pourquoi je te fais des excuses ? s'étonna-t-elle.

-Je ne vois pas pourquoi tu devrais t'excuser. Tu vis ta vie et pour l'instant tu n'as rien de mal.

-Mais, en début de semaine...

-Quand tu as embrassé ce garçon ? Tu fais ce que tu veux Opaline. Je te l'ai dit, j'ai une copine sans te parler de ma relation avec elle et tu fais ce que tu veux de ton côté. Si tu veux avoir un copain, vas-y ! Je n'ai pas mon mot à dire.

-Pourtant, ton regard était... triste quand je l'ai embrassé.

-Le tien aussi quand tu as vu ma petite amie."

Il y eût un blanc entre elles, chacune réalisant que l'autre avait ressenti exactement la même chose. C'en devint gênant. Est-ce que ça signifiait ce qu'elles pensaient ?

L'amour est un pissenlitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant