L'amour est un pissenlit

36. Une nouvelle colocataire, l'ex petit ami et Opaline

36. Une nouvelle colocataire, l'ex petit ami et Opaline

Le dimanche soir arriva et Opaline rentra chez son père. Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit des cartons entassés dans le hall d'entrée.

"Papa ? cria-t-elle à la cantonade. Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

-Opaline ! Tu es déjà rentrée ? Je ne m'attendais pas à te voir de si tôt.

-Papa, tu peux répondre à ma question ?

-Ah oui, réalisa-t-il en regardant les cartons. Ça. J'aide Catherine à emménager.

-Attends ! Catherine emménage ? s'étonna la jeune fille.

-Oui, je ne te l'avais pas dit ? demanda Éric, persuadé d'avoir donné l'information.

-Non, sinon je ne te poserai pas la question, répondit Opaline comme si cela coulait de source.

-Et bien Catherine emménage.

-Elle va dormir où ? Après tout il n'y a que trois chambres.

-Opaline, ne fait pas la fille innocente. Tu sais très bien où."

Elle réalisa la stupidité de sa question et se mit à rougir. Elle ne voulait pas savoir au final.

Elle aida donc son père à monter les cartons de vêtements dans sa chambre. Catherine était assise sur le lit, elle pliait des pulls et des pantalons.

"Salut Opaline, dit-elle avec un large sourire. Tu as passé un bon week-end ?"

Opaline s'installa sur la moquette et elle aida sa future belle-mère à trier ses habits tout en lui racontant ses deux jours avec sa petite amie. Elle réalisa par la même occasion que cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas eu de conversation pareille avec sa mère. Éthéa était tellement occupée par son travail qu'elle ne prenait même plus le temps de bavarder avec ses enfants. En y pensant, Opaline eut un pincement au cœur. Et puis elle se souvint des propos qu'elle avait tenus à propos de son homosexualité et cette douleur disparut aussi vite qu'elle était apparue.

Catherine était plus posée que sa mère. Opaline en était d'autant plus heureuse. Cela lui faisait du bien d'avoir une personne de sa famille, du même sexe qu'elle, à qui elle pouvait parler.

Le lundi midi, Opaline alla manger avec son ex. Dis comme cela, ça pouvait paraître étrange mais elle n'était plus à ça près. Samuel était attablé dans un fast-food dont le nom était connu par tous. De loin, Opaline retrouvait le garçon avec qui elle était sorti quelques mois plus tôt : ce regard transi et le sourire rêveur. Elle n'en eut pas besoin de plus pour deviner qu'il était amoureux.

"Hello, lança-t-elle en s'asseyant.

-Salut Opaline, dit Samuel en clignant des yeux, surpris d'être sorti de sa torpeur.

-Tu avais l'air perdu. Je t'ai dérangé dans tes pensées apparemment. C'est qui ?

-De quoi tu parles ? s'étonna-t-il.

-Tu ne réussiras pas à me mentir. Comme toi avec moi, je connais ce regard et sa signification. Tu as vu que j'aimais Gwenaëlle avant même que je ne l'admette. Alors à moi de te le dire : tu es amoureux Samuel."

Le jeune homme resta bouche bée face à la déclaration d'Opaline, ce qui confirma qu'elle avait visé juste.

"Je peux savoir qui c'est ? demanda-t-elle, poussée par sa curiosité.

-Non.

-Pourquoi ? Tu n'as pas confiance en moi ?

-Ce n'est pas ça. Je n'ai juste pas envie de donner son nom avant d'être certain. Je n'ai pas envie de revivre ce que j'ai vécu avec toi.