37. Un retour ressourçant, le voisin et Nestor

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37. Un retour ressourçant, le voisin et Nestor

Nestor inspira un grand coup. Le soleil venait caresser son visage timidement tandis que le vent frais de la campagne soufflait dans ses cheveux. Il était encore fatigué suite au voyage au Danemark mais comptait bien profiter de cette semaine de vacances chez ses grands-parents pour y remédier. Et cela commençait fort puisque son père présentait Catherine à ses parents. Lucienne souriait à la nouvelle venue dans la famille et Jean-Paul la salua en gardant son air distant et grognon.

La mère d'Éric avait préparé un repas de fête pour célébrer l'apparition d'une nouvelle femme dans la vie de son fils. Elle ne cessait de poser des questions sur leurs relations et leurs projets.

"J'ai vu que vous aviez une bague à l'annuaire gauche Catherine, cela veut dire que vous êtes fiancés ?

-Oui, en effet.

-Et toi Éric, reprocha Lucienne. Tu n'as même pas songé à prévenir ta vieille mère que tu allais te remarier."

Le père des jumeaux se fit réprimander par sa mère sous les rires contenus de ses enfants.

"À ton avis, elle va réagir comment lorsqu'elle apprendra que Catherine est enceinte ? chuchota Nestor à sa sœur.

-Je ne sais pas, mais j'ai hâte de voir."

L'attente ne fut pas de longue durée. Éric annonça très rapidement à sa mère que Catherine était enceinte et elle le réprimanda d'autant plus.

"Déjà pour Opaline et Nestor tu avais mis en cloque l'autre guiche avant de l'épouser.

-Maman ! Premièrement, la grossesse de Catherine n'était absolument pas prévue. Et en plus, tu n'as pas le droit d'insulter la mère des jumeaux.

-Je dis ce que je veux dans ma maison ! dit la grand-mère de Nestor avant de réaliser. Attends ! Tu viens de dire que la grossesse n'était pas prévue ? Tu ne prends plus aucune précaution maintenant ?

-Maman, ma vie sexuelle ne regarde que moi. J'en ai marre de ton jugement incessant. Tu sais, je n'ai plus quinze ans."

Lucienne partit dans un long discours sur l'imprudence dont Éric avait toujours fait preuve. Catherine semblait perdue au milieu de cette conversation et n'avait qu'une envie : s'éclipser. Nestor aussi d'ailleurs : plus la conversation avançait, plus il était mal à l'aise. Sa grand-mère commença alors à parler de sa mère en déclarant qu'elle avait toujours su qu'elle n'était pas assez bien pour son fils et Nestor sut qu'il était temps pour lui de se faufiler en dehors du salon.

Il rejoignit le jardin pour y trouver le calme. Le silence lui fit du bien et il laissa le soleil baigner sa peau. Les paupières fermées, quelqu'un vint placer ses mains par-dessus.

"Tu en as déjà marre de la conversation que tu attendais avec impatience Opale ?"

Nestor ouvrit les yeux et se retourna : ce n'était pas Opaline. Alexandre se tenait devant lui, un grand sourire s'étirant sur ses lèvres barré par un bâton de sucette.

"Salut Nestie ! Comment vas-tu ?"

Nestor se crispa. Il n'était pas vraiment fan d'Alexandre et encore moins de sa façon de l'appeler Nestie. Depuis tout petit il avait du mal avec le jeune homme mais il se fabriquait un sourire et faisait bonne figure pour faire plaisir à sa sœur.

"Tu es encore en vacances ici ? s'étonna Nestor. Déjà en février cela m'avait surpris mais là... Le Sud ne vous convient plus ?

-Tu as toujours été perspicace Nestor, fit remarquer Alexandre en mordillant son morceau de plastique. En effet je suis toujours là. Pour tout te dire, mes parents m'ont viré de chez moi alors je suis venu ici. Rien de plus simple.

L'amour est un pissenlitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant