Chapitre 9

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Voilà le chapitre de demain car je ne pourrais publier, alors garder en un morceau pour demain ! 😉
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       Cela faisait maintenant trois semaines qu'ils étaient revenus dans leur cachette souterraine.

Les deux premières avaient été chaotiques et dures mentalement pour chacun d'entre eux, qui devaient chaque jour essuyer une tentative de suicide de Kristal.

Même confinée dans une cellule, voisine de la chambre de Kévin, réaménagée en chambre d'accueil  avec aucun objet pouvant lui servir à se faire du mal, elle trouvait un moyen de mettre fin à ses jours.

Kévin était de plus en plus distant envers Kristal mais aussi envers ses compagnons. Il passait la plupart du temps enfermé dans sa chambre, indifférent aux cris de Kristal, qui hurlait de fureur à chacune de ses tentatives déjouée par la vigilance et la force combinée de Pierre et d'Alexander, qui se relayaient jour et nuit pour parer à toute tentative.

La seule chose qu'il daignait encore faire, était d'apporter le plateau-repas à ses amis qui se reposait devant la porte et parfois, quand il en avait le courage, à Kristal dans sa chambre.

La troisième semaine fut plus calme. Kristal semblait avoir renoncé à s'ôter la vie, peut-être était-elle simplement à cours d'idées, pensa Alexander. Mais alors que Kévin voulait arrêter de la faire surveiller vingt quatre heures sur vingt quatre, Alexander lui redoublait de vigilance.

« Tu souhaites tellement qu'elle devienne des nôtres que tu comptes la laisser enfermée là-dedans encore longtemps après qu'elle eut arrêter de tenter de mettre fin à ses jours. Finit par dire un jour Kévin avec un regard dédaigneux.

-Je le veux peut-être, mais ce que je veux avant tout, c'est son rétablissement afin de retrouver la Kristal rebelle, insolente et surtout, déterminée d'avant. Crois-moi, même si j'aurais accepté qu'elle s'en aille comme elle le veux, je ne l'aurais pas lâcher dans la nature avant d'être sûr que ses blessures étaient parfaitement guéries et que ses pulsions suicidaires aient été complètement éliminées. Si je l'aurais lâché comme ça, sans me préoccuper plus d'elle, c'est que je serais un homme avec un cœur de pierre, ce qui n'est pas le cas, vous en conviendrez tous les deux, sinon vous ne serez pas là et moi non plus. Tu sais très bien que si tu aurais voulu partir, j'aurais d'abord veillé à ce que tu ne repartes pas vivre misérablement dans la rue comme ce à quoi tu étais destiné si tu n'aurais pas accepté de demeuré avec nous.

-Ah oui ? Rit-il. Tu ne crois pas qu'une pointe de modestie serait la bienvenue. Tu comptes la cloîtrer ici pour le restant de ses jours dois-je te le rappeller. Tu ne la laisseras sortir que pour mener à bien une mission que tu lui aura donnée.

-Certes je lui donnerais des missions comme à chacun d'entre vous, mais je ne compte sûrement pas la séquestrer ici. Je lui ferait découvrir les merveilles du monde qui méritent de vivre et de se battre pour elles. Et puis, au moins, moi, je reste à ses côtés dans le moment difficile qu'elle est en train de traverser au lieu de rester enfermé dans ma chambre, indifférent à ce qui se passe, et à essayer d'ignorer les sentiments que j'éprouve pour elle. Tu me fait la morale mais tu ne vaux guère mieux en ce moment.

-Ferme-là ! Rugit Kévin à la surprise de tous. Si je fais ça, c'est que j'ai mes raisons !

-Et tu crois que même si tu en as de bonnes, renier tes sentiments envers elle l'aidera à aller mieux ? Continua Alexander.

-Je t'ai dit...

-Écoute-moi. Se radoucit Alexander. Je sais que tu fais semblant de ne rien ressentir depuis le début et je sais que tu souffres rien qu'à faire ça, mais encore plus à la voir dans cet état en t'interdisant de faire quoi que ce soit. Dit-il en lui posant une main compatissante sur le bras. Ce qu'il lui faut plus que tout en ce moment c'est bien toi. Elle a besoin de retrouver une attache assez forte pour combattre ses envies de suicide et qu'il lui fasse garder les pieds sur terre. Et cette attache sont tes sentiments. Seuls de votre côté cous allez tous les deux perdre : vous même, mais aussi l'autre. Tu la perdra et elle te perdra, toi. Ce n'est pas ce que je souhaite. Arrête de vouloir l'éloigner de ton cœur, tu n'y arrivera jamais. Au contraire accepte ces sentiments et montre-les lui. Ainsi elle retrouvera peut-être le chemin de la raison.

- Mais pourquoi reste-t-elle obstinément décidée à mourir alors qu'elle sait désormais qu'elle n'est plus seule et que nous sommes ? S'enquit-il radoucit par ses paroles véridiques, curieux de connaître le point de vue de son ami.

- Dois-je vraiment te le rappeller ? Soupira-t-il. Souviens-toi qu'il y a 100 ans de cela, l'humanité entière se fit la guerre pour une promesse entre peuples non tenue. La vie sur Terre changea radicalement. Plusieurs milliards de personnes sur la totalité de la population peuplant cette planète disparue. Des famille et des races entière durent décimées. Seuls un petit milliard de personnes survécut. Ces personnes là changèrent à tout jamais de comportement. Les promesses faites à soi-même ou à un autre devinrent plus forte que tout, si bien que celui qui y dérogeait se punissait lui même sévèrement. Aujourd'hui encore cet état d'esprit règne encore, plus fort jour après jour. La promesse la plus souvent faite à soi même est celle que Kristal s'est faite : ne pas s'accorder le droit de vie ou de mort sur autrui. Cette promesse est la plus puissante de toutes connue à ce jour. La sanction pour l'avoir enfreint est la mort. Kristal cherchera donc toujours à mettre fin à ses jours. Rien ni personne ne l'en empêchera. Tout sauf une chose... l'amour. L'amour sincère est plus puissant encore et est la seule chose qui peut passer au dessus de la promesse ultime. Ton amour peut la sauver. Mais seul lui peut le faire. Si tu n'agis pas, on la perdra très bientôt...

-Merci... murmura-t-il en baissant les yeux honteux. Merci de m'avoir ouvert les yeux.  Je suis désolé de m'être emporté. Après tout, ça ne sert à rien de nier mes sentiments devant toi qui lit dans les gens comme dans un livre ouvert. Je n'aurais pas du les cacher ou même les repousser. Tu as raison. J'irai la voir... et je lui dirai tout. Je me dois de la sauver. Je n'y survivrai pas si je la perdait.

-Quand ira-tu ?

-Heu... pas ce soir. Répondit-il perdu.

-Oui laissons-là se reposer et toi aussi d'ailleurs. Tu as une tête horrible. Tu lui apportera son repas demain matin.

-Oui , d'accord. Obéit-il. Mais à ce moment-là...

-T'inquiète pas. On sera plus loin. N'est-ce pas Pierre ?

-Hum, Hum. Affirma celui-là d'un hochement de tête.

-Maintenant, vas te coucher et ne pense plus à rien, juste à ta déclaration. Je te veux en meilleure forme demain quand tu iras la voir. Sourit-il.

-Bien. Acquiesça simplement Kévin en partant , les pieds traînants et la tête basse.

-Tu crois vraiment qu'il le fera ? S'enquit Pierre une fois qu'il fut hors de portée.

-Je l'espère de tout cœur... »

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