- Le deux décembre -

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Je me faufile à l'intérieur de la boutique de Miss Delcourt. La devanture ne paie pas de mine. Quelques mannequins présentent la nouvelle collection, en vitrine. Une unique guirlande donne le ton de Noël, bien que je crois qu'elle soit présente à l'année. Ce n'est pas le genre de Miss Delcourt de faire des d'efforts de décoration saisonniers.

Seule l'enseigne lumineuse semble avoir été réfléchie. Elle est tout le temps allumée et remplie son rôle à merveille. Les badauds s'arrêtent, attirés comme des mouches par le néon. Elle devait être à la mode dans les années quatre-vingt-dix. Elle donne à présent un charme désuet au lieux. On peut y lire en gros caractères rose bonbon: Miss Delcourt et en dessous en plus petit et en jaune : spécialiste en lingerie fine.

Je m'offre un ensemble de lingerie pour le premier jour de mon calendrier. Je veux de la soie, de la dentelle et du sexy ; des bas, des strings et des portes jarretelles. Un modèle qui sublime mes formes. J'ai toujours acheter mes lingeries chez Miss Delcourt. J'accompagnais déjà ma mère quand j'étais petite fille. Je me languissais alors d'avoir une poitrine assez généreuse pour remplir les balconnets.

L'intérieur de la boutique dénote drastiquement avec l'extérieur. Dès l'entrée, on plonge dans un monde so british. Des motifs floraux roses pâles recouvrent les murs et les canapés ; De lourds rideaux de velours parmes calfeutrent les fenêtres et les cabines d'essayages et sur un guéridon, un énorme bouquet de roses pastelles parachève le décor.

Tous les styles de sous-vêtements sont présents : prude, confortable, fleuri, hot où même hard, mais les collections ne sont pas exposées, tous les modèles sont dans la tête de miss Delcourt. C'est elle qui décide ce que doit essayer le client après un interrogatoire en règle et un examen morphologique. Pas de tabous, pas de déception, miss Delcourt trouve toujours l'ensemble idéal.

J'embrasse la vieille dame sur le front. Elle me prend dans ses bras et m'offre  un câlin. 

—  Sandra, ma chérie, ça fait une éternité, s'enthousiasme t-elle avec néanmoins une pointe de reproches.

— Je sais, désolée Maggie. C'est à cause de mon ex...Vaste histoire, soupire-je.

Je quitte mes escarpins et enfonce mes pieds nus dans la moquette moelleuse.

— Que puis-je faire pour toi ma belle ? me demande t-elle.

— Du sexy, de l'impertinence  à la limite de l'indécence. Quelque chose dans un style année soixante dix. Bordel chic et cabaret.

Miss Delcourt rit.

— Huuum je vois. J'ai exactement ce qu'il faut pour toi ma chérie. Roni, peux tu aller me chercher le modèle hot de la série prohibition de la maison lejaby.

Un jeune rouquin, au visage parsemé de tâches de rousseur sort sa tête de derrière le comptoir. Il porte une chemise blanche, sous un pull sans manche vert foncé. Un noeud papillon coloré accentue sa blancheur. Je me demande bien où Maggie a déniché ce freluquet.

— Bien sur Miss Delcourt, tout de suite, acquiesce t-il.

Il se dirige vers la réserve, docile et soumis. Il me plaît. J'ai envie de le croquer.

— Ronald est mon petit neveux. Je l'aide à financer ses études alors il me donne un coup de main à la boutique. Je ne suis plus toute jeune, me pencher dans la réserve devient délicat pour mes pauvres articulations. Si sa présence te gêne je peux lui demander de prendre une pause, m'explique Maggie.

— Oh non, c'est parfait comme ça. Il est si discret, que je ne l'ai pas remarqué. Au contraire, je suis ravie qu'il me serve, la rassure-je en omettant de mentionner que ce qui me plairait serait de le mettre à genoux.

Le jeune homme revient avec la tenue et la dépose sur le tabouret d'une cabine.

— Si madame veut bien se donner la peine de pénétrer en cabine, m'invite t-il.

— Je me ferais un plaisir de pénétrer où tu veux, lui réponds-je avant de fermer le rideau derrière moi.

J'enlève mon manteau et le suspends. Ma robe est délicate à retirer.

— Ronald ! Cris-je.

Il arrive en moins de dix secondes. Ce garçon est dévoué comme il faut. Délicieux.

— Puis-je faire quelque chose pour vous madame ?

Je désigne du doigt le dos de ma robe et lui demande sa coopération.

— Baisse ma fermeture  éclair, ordonne-je ne prenant pas la peine de greffer la moindre formule de politesse.

Il s'exécute sans rechigné. Je sens que mon ton sévère lui plaît. Il a l'air d'aimer qu'on lui parle fermement.  Je poursuis.

— Stop ! Tes mains sont gelées. Réchauffe les avant de me toucher.

Il s'arrête immédiatement et frotte ses paumes l'une contre l'autre.

— Pardonnez moi, bafouille t'il.

— Tu dois dire, pardonnez moi, madame, si tu es poli, jeune homme, le reprends-je.

— Bien sur, Pardonnez-moi, madame.

— C'est bien jeune homme, dis-je en lui caressant la joue.

Ronald descend la fermeture de ma robe. Ses doigts chauds sont comme une caresse dans mon dos. La température monte dans la cabine. Le rouquin me met en feux. Des fourmis naissent dans mon bas ventre. Je me lubrifie, savourant cette excitation naissante. Il me faut réunir tout mon courage pour rester sage et ne pas le mettre à genoux dans la cabine.

Je passe l'ensemble noir Lejaby. Une pure merveille. Le soutient gorge a une forme triangulaire qui remonte jusqu'a mes clavicules. Il pigeonne tellement, qu'il cache à peine mes tétons. Des franges, style charleston sont cousues sur une fine dentelle sous les seins. Je choisis de le porter avec le string en soie assortis, mettant de côté le shorty. Le petit bout de tissu est très simple mais sa douceur me caresse délicieusement le clitoris. J'enfile des bas que je fais tenir avec le porte jarretelles à frange coordonné au soutien-gorge.

Je sors, ravie de la cabine, et me dirige vers Magie. La femme m'observe et se fend d'un large sourire. Elle fait le tour de moi, vérifiant chaque détail.

— Parfait . Tu vas tous les faire baver ma chérie.

— C'est le but. Je lui répond en riant. Ronald. Tu en penses quoi ? Je te fais baver ? Ajoute-Je en direction du rouquin.

— Évidement madame est très belle, répond t-il sans me regarder.

— Ronald, comment peux tu le savoir alors que tu fixes la moquette ?

Il lève les yeux et me contemple, le visage cramoisi. Je prends du plaisir à le mettre mal à l'aise. J'espère que je n'y vais pas trop fort.

Heureusement Miss Maggie vient à sa rescousse

— Ma chérie, tu sais bien que tu attires tous les hommes, conclut-ellle.

Je lui souris, ravie du compliment.

— J'ai l'impression que tu lis dans les esprits, Maggie. C'est incroyable comme tu trouves toujours le modèle parfait.

La vieille femme sourit et je lit la fierté dans ses yeux. J'ai fais mouche.

— C'est mon métier ma douce.

Je repasse en cabine me changer. Ronald vient de lui même m'aider à relever ma fermeture éclair. Brave garçon.

Je sors de la boutique le coeur léger avec mon nouvel ensemble. La première fenêtre de mon calendrier du hard me  réservait bien des surprises. Merci père noël, cette virée chez Maggie était une excellente idée.

Calendrier du hardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant