- Le onze décembre -

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Ploc, ploc, ploc, les dernières gouttes finissent de remplir mon bain parfumé, 100% naturel et bio. La vapeur s'echappe pour s'échouer sur la fenêtre et ruisselle le long de la vitre. L'huile essentielle de lavande se répand dans la pièce et m'offre son odeur estivale au beau milieux de décembre. Immergée dans l'eau chaude, je cueille la fragrance avec mes narines. Cette dernière me transporte sur les plateaux caillouteux où les lavandes s'épanouissent en juin, butinées par les abeilles et les touristes. Les yeux fermés, je me laisse aller un instant , mais je suis vite rattrapée par mes états d'âme.

Depuis que j'ai vu Ronald dans les bras de cette blondinette je vois rouge. D'ailleurs à cause de ça, j'ai pété un câble au concours. Enfin, tout le monde a du apprécier ma prestation parce qu'au final je suis repartie avec la couronne de miss patinoire et beaucoup d'autres cadeaux sympas des sponsors de l'événement. Je me suis donnée corps et âmes pour rendre la monnaie de sa pièce au rouquin, pour le rendre aussi jaloux que moi. Attendez, je vous explique : 

                                                                  ⏳⌛️⏳⌛️⏳⌛️

Le troisième défilé en tenue de soirée avait débuté. Serrée dans ma robe noire en dentelle je regardais la salle par un interstice, attendant mon passage. Mon regard balayait le deuxième rang à la recherche de Ronald. Il était là et à mon grand désespoir la femme aussi, toujours étroitement proche de lui. Grande, la bouche en cœur, elle portait une paire de lunette ronde en écaille qui lui conférait un air d'intello.

Plus je les regardais, plus ils m'énervaient. Charlotte amusée par ma toute première crise de jalousie tentait de me calmer. Elle échafaudait des hypothèses sur la possibilité que la blonde soit la sœur de Ronald ou une cousine éloignée. Une cousine mon œil !

Mon tour venu, je patinais doucement vers le centre de la patinoire, déterminée à attirer l'attention de Ronald. J'imprimais un déhanché sexy au rythme de la musique, enflammant le public. A hauteur des juges, j'effectuais une danse lascive. Je remuais mes fesses suivant la mesure frappée par les spectateurs.

Puis sur un coup de folie, je m'approchais du bord de la patinoire, sélectionnais un homme que je ramenais sur la glace.  J'ondulais mon corps contre le sien sous les hourras de la foule, frottant tantôt ma poitrine contre son torse, tantôt mes fesses contre sa hanche. Volant sur la glace, je prenais de la vitesse puis fondais sur lui avec l'avidité d'un rapace. Mon audace avait surpris la salle qui avait sombré dans le mutisme, suspendue à mes mouvements.

Encouragée, par toutes les paires d'yeux dirigés sur ma personne je saisis le bas de ma robe et remonta sensuellement le vêtement le long de mon corps. Les gens chuchotaient se demandant jusqu'où j'allais aller. Les plus entreprenants hurlaient des encouragements. Le fameux « à poil » parvînt plusieurs fois à mes oreilles. Ce qui ne manqua pas de m'amuser.

Hop, j'enlevais ma robe en la faisant passer au dessus de ma tête. Je n'étais pas totalement dingue, j'avais gardé le maillot de bain du défilé d'avant. Tout le monde ria, ma « victime » y compris.  Je fis un dernier tour de piste en bikini, puis me dépêcha de regagner les coulisses sous les applaudissements nourris du public.

Au final, je crois que ma débauche d'énergie n'a pas eu l'effet escompté. Non seulement Ronald n'a pas eu l'air  jaloux, mais en plus ça n'a pas empêcher les deux questions que je cherchais à fuir de tourner en boucle dans ma tête : qui est cette nana ? et pourquoi il ne m'a pas parler d'elle ? 

                                                                         ⏳⌛️⏳⌛️⏳⌛️

Je plonge ma tête dans l'eau de mon bain et reste en apnée aussi longtemps que ma capacité pulmonaire me le permet. Je prends du recul sur la situation, du moins j'essaie. Ronald et moi ne sommes pas mariés, ni en couple. Nous ne nous sommes jamais jurés fidélité. Il a le droit de voir qui bon lui semble et de vivre comme bon lui semble. Mon comportement est illogique, je dois toute suite tuer cette jalousie mal venue.

J'évacue tout l'air de mes poumons. Les bulles sortent de ma bouche et explosent en surface. Je me redresse et émerge pour reprendre mon souffle.

- Nouveau message de Ronald, m'indique la voix féminine de Google.

Quand on parle du loup, on en voit la queue.

- Ok Google, lit moi le nouveau message de Ronald.

-  Hier soir je suis rentré dans mon appartement avec Amandine, vous avez du la voir à la patinoire, une blonde avec des lunettes. J'ai à peine eu le temps de fermer la porte que ses lèvres parcouraient ma nuque. A vrai dire elle me bécotait déjà avec un fort appétit dans l'ascenseur...

- Stop Google. Ordonne-je a mon téléphone.

Le début de son message m'effraie. Il ne va tout de même pas me décrire sa partie de jambe en l'air avec miss intello, si ? Je lui ai effectivement demandé de me décrire tous ses ébats en détail, mais là je ne vais pas le supporter, je vais mourir.

- Ok Google, reprend la lecture.

- Votre prestation sur la piste de glace nous avait excité. Amandine et moi aimons tous les deux les formes féminines et les votre sont irrésistibles. Vous voir patiner en diablesse fut le début de nos préliminaires. 

- Ta gueule  Google !

Je plaque une main sur mon front et fixe le mur de la salle de bain. C'est quoi ce message ? Sérieux ? Non seulement il s'est tapé  cette Amandine mais en plus j'apprends que c'est moi qui les ai inspirés. Super, j'en suis ravie. J'attrape une serviette de bain, me sèche les mains et récupère mon téléphone. Il vaut mieux que je lise la suite ça sera peut-être moins douloureux visuellement. 

✉️ Hier soir je suis rentré dans mon appartement avec Amandine : vous avez du la voir à la patinoire, une blonde avec des lunettes. J'ai à peine eu le temps de fermer la porte de chez moi que ses lèvres parcouraient ma nuque. A vrai dire elle me bécotait déjà avec un fort appétit dans l'ascenseur.

Votre prestation sur la piste de glace nous avait excité. Amandine et moi aimons tous les deux les formes féminines et les votre sont irrésistibles. Vous voir patiner en diablesse fut le début de nos préliminaires et votre streap-tease l'apothéose de notre stimulation. Pour ne rien vous cacher, en sortant des gradins mon pantalon était étroit et mon esprit remplie d'idées impures.

Nous n'avons même pas pris la peine de monter dans ma chambre. Je l'ai retourné sur ma table basse d'étudiant, j'ai enfilé une capote et je l'ai prise en levrette. Elle était déjà mouillée comme il le faut. Je l'ai pilonné jusqu'à ce qu'elle jouisse.

J'étais à mon tours très proche de l'orgasme, mais j'ai comprimé avec une main la base de mon sexe. J'ai serré si fort mes couilles dans mes doigts que la douleur est toujours présente. J'ai luté contre moi même  pour ne pas éjaculé et j'y  suis parvenu.

Amandine s'est endormie rapidement. Elle a du prendre mes spasmes de souffrance pour un orgasme car elle ne m'a pas poser la moindre question. Moi, je n'ai pas trouvé immédiatement le sommeil, traversé par des sentiments contradictoires. Il m'a bien une demi heure pour que la satisfaction de vous avoir obéis prenne le dessus, m'apaise totalement et me transporte au pays des rêves.

J'espère recevoir une récompense pour ma soumission. Bien à vous. Ronald.

La fin du SMS me fait jubiler et balaie toute ma jalousie. Je m'humecte les lèvres sous l'effet de l'excitation et claque mes mains a la surface de l'eau. Il était en pleine baise avec une nana et il s'est retenu. Il s'est retenu pour moi. C'est énorme, quel délicieux cadeau de l'avent. Il n'a pas l'air de bien tenir à son Amandine.  Je suis son unique héroïne.

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