- Le quatorze décembre -

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J'ouvre le mini frigo de la berline. Le taxi dans lequel j'ai pris place déborde de gadgets amusants : miroirs, tablettes, écouteurs, assises massantes et davantage. Je prends une bouteille d'eau et la vide d'une traite. Ce rafraîchissement va me coûter un bras mais je meurs de soif.

La boisson atteint mon estomac qui n'apprécie pas cette arrivée massive de liquide trop froid. Je me plie en deux, plaque mes mains sur mon ventre et me retiens pour ne pas vomir sur le cuir des sièges. Il est à peine plus de minuit et je regrette déjà d'avoir trop bu.

— Tout va bien mademoiselle ? s'inquiète le chauffeur sûrement plus soucieux pour sa bagnole que pour moi.

— Oui, oui, merci de vous tracasser, mais ça va, réponds-je. D'ailleurs, vous pouvez me laisser ici, j'habite à côté, je finirais à pied.

Je règle la course et quitte la voiture. La brise fraîche me dessoûle. Cette marche bienvenue est une bonne idée. Il faut que je sois en pleine possession de mes moyens pour ma première soirée avec Ronald. Il mérite le meilleur de moi même. Je respire de grande bouffée d'air. Le trottoir, les décorations et l'ensemble de mon environnement deviennent de plus en plus nets. Lorsque j'arrive à mon immeuble, je suis beaucoup plus lucide.

Devant la porte, Ronald attend assis sur le perron. A sa vue, mon rythme cardiaque s'accélère et mon sang rosit mes joues. Mes pupilles se dilatent, accueillant, par la même occasion toute la lumière des illuminations. Éblouie, j'oublie de respirer, déglutis et fonds de désir.

Il est encore plus beau que dans mes souvenirs. Il porte une veste en laine bleue marine, un jeans sombre et des chaussures de ville décontractées. Ses cheveux roux sont cachés sous un bonnet rouge qui contraste avec sa peau laiteuse. Ses yeux d'ambres sont rivés au sol, mais je les imagine emplis de regrets.

Je franchis la distance qui nous sépare, appuie mon ventre contre sa tête et le serre contre moi. Je savoure le contact de sa joue sur mes entrailles, et bien que la chaleur de son visage ne traverse pas réellement la couche épaisse de mes vêtements, je sens la température s'élever dans mon bas ventre.

Le temps se suspend et la rue devient silencieuse. Nous savourons tous les deux cette parenthèse tant attendue, gravant le souvenir de notre première étreinte comme si nous savions déjà toute son importance. Plus rien ne compte, que son corps assis enlacé au mien. Machinalement, je lui enlève son bonnet et enfouit mes doigts dans sa rousse chevelure et bien que l'alcool ait en grande partie quitté mes veines, je suis ivre.

— Montons, décidé-je après un moment.

Ronald se lève. Il est plus grand que moi, mais de peu. Son corps est comme dans ma mémoire : très fin. Dans les escaliers, nos mains pianotent sur nos nuques, nos bras et nos fesses, composant quelques notes de plaisir. Nous restons muets pour ne pas rompre le charme. L'excitation s'intensifie au fils des marches.

— Enlève ton pantalon et attends moi à genoux sur le sol de la cuisine. Le jonc de mer râpeux servira de préliminaires à ta punition, lui ordonne-je, à peine entré dans l'appartement.

Ronald s'exécute sans sourciller. J'ai même l'impression de lire le soulagement sur son visage. Il quitte sa veste, défait sa ceinture et fait glisser son pantalon le long de ses cuisses. J'apprécie le spectacle : jambes sveltes plus blanches que son visage, légèrement poilues et rousses.

Je lui indique la cuisine, m'assure qu'il se soumet à mon injonction, puis file sous la douche. Je règle la température au maximum, jusqu'à ce que la cabine soit remplie de buée. Je passe ma tête sous le jet brûlant et laisse l'eau ruisseler sur mon dos depuis mes cheveux jusqu'à mes fesses. Immobile, je profite de la chaleur bienfaitrice pendant de longues minutes. Je me sèche, enfile un pantalon et une brassière de cuir, puis rejoins Ronald.

Je m'installe sur un tabouret face à l'îlot central. J'admire Ronald dont les genoux sont égratignés, puis lui demande de s'approcher. Il vient à quatre pattes et s'allonge à mes pieds.

— raconte moi ce qui s'est passé, pourquoi as tu jouis ? lui demande-je, en lui caressant le visage.

— Tout à l'heure, je pensais à vous en me masturbant. Je maîtrisais mon plaisir pour ne pas déborder, pour ne pas franchir la limite qui m'obligerais à vous désobéir. Je faisais des vas-et-viens sur mon membre turgescent. J'ai alors pensé à ce dont vous m'aviez parlé : me caresser en profondeur. J'ai touché mes fesses, titillé mon orifice et exploré avec les doigts cette zone nouvelle. J'ai poursuivi ma découverte en attrapant un stylo. L'objet fin a facilement pénétré mon anus vierge. Des sensations insoupçonnées et insolites me traversaient. J'enfonçais, tournais et bougeais mon gode improvisé dans mon cul. C'était bon. J'ai alors touché une zone très sensible et sans pouvoir me retenir, j'ai répandu ma semence dans les draps, m'explique t'il d'une voix remplie de remords.

— Muum, d'accord, je vois. C'est bien d'avoir découvert l'anal et ta prostate, mais tu aurais dû t'empêcher d'ejaculer. Je vais devoir te punir quand même. Pour ton premier châtiment, j'utiliserais une cravache. Je te corrigerais également pour avoir demandé une récompense. Sache que moi seule décide ce que tu mérites de recevoir. A présent, retire ton caleçon et mets toi à quatre pattes.

Les explications de Ronald me plaisent. Il a joui en découvrant les plaisirs de la pénétration anale. Il aime la sodomisation. Un jour, je pourrais le faire jouir de cette pratique. A cette idée Mon clitoris gonfle et bute contre le cuir froid de mon string. Je suis excitée, et je le deviens encore plus quand je vois le fessier du rouquin qui m'appelle. Son sexe, à demi tendu, possède une taille, dans la moyenne haute qui laisse présager de très bons moments. Je saisis ma cravache.

— Je vais t'infliger 10 coups d'intensité croissante. Comme tu n'as pas encore choisi de mot de sécurité, si tu veux que j'arrête, tu prononceras le mot vanille.

— D'acc...

— Tais-toi. Tu ne parles que si je t'y invite, le coupe-je.

Je commence par un coup léger, pour tester la réaction de Ronald . Il ne dit rien et supporte sans broncher. Je mets plus de force dans le suivant. Il gémit de plaisir,  parcouru  de frison. Un trait rouge marque son postérieur. La vue de cet afflux de sang me procure un sentiment de complétude et m'apaise.

— On dirait que tu aimes ça jeune homme, me réjouis-je.

Je continue sa punition en utilisant toujours plus de puissance. Chaque claque déclenche le même gémissement de sa part. Plus je le frappe, plus il se détend et plus cela m'allège. Ses fesses lacérées doivent le brûler, mais il est muet. Dans sa bulle, il  accepte son châtiment comme un parfait soumis. Son érection témoigne de sa satisfaction.

Pour le dixième coup de cravache je ne retiens pas ma fougue. Le bout en cuir de l'objet claque sur sa peau et l'entaille. Du sang s'écoule de sa plaie. Je regarde les gouttelettes rouges s'écouler sur ses fesses blanches. Mes angoisses , mes peurs et mes états d'âme s'envolent.

Je nous laisse reprendre nos esprits, puis je l'invite à se relever. Il grimace sous l'effet de la douleur.

— Mets cette crème sur ton joli petit cul, jeune homme, lui dis-je en lui tendant un tube. Je vais me coucher, tu peux dormir ici, si tu veux.

Les fesses de Ronald comme cadeau de l'aven du quatorze décembre compensent ma fenêtre manquée le jour de ma mise à pied. Je m'endors la tête pleine de promesses.

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