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Il entra dans ma vie en février 1932 pour ne plus jamais en sortir. Plus d'un quart de siècle a passé depuis lors, plus de neuf mille journées fastidieuses et décousues, que le sentiment de l'effort ou du travail sans espérance contribuait à rendre vides, des années et des jours, nombre d'entre eux aussi morts que les feuilles desséchées d'un arbre mort.

Je puis me rappeler le jour et l'heure où, pour la première fois, mon regard se posa sur ce garçon qui allait devenir mon plus grand bonheur et mon plus grand désespoir. C'était deux jour après mon seizième anniversaire, à trois heures de l'après-midi, par une grise et sombre journée d'hiver. J'étais a Yuei le lycée le plus renommé du Japon.

Je me souviens de chaque détail : la salle de classe avec ses tables et ses bancs massifs, l'aigre odeur de quarante manteaux d'hiver humides, les mares de neige fondue, les traces jaunâtres sur les murs gris là où, étaient accrochés les portraits des anciens proviseurs. En fermant les yeux, je vois encore les dos de mes anciens camarades de classe, dont un bon nombre périrent plus tard. J'entends encore la voix lasse et désillusionnée de Shota Aizawa qui, condamné à enseigner toute sa vie, avait accepté son sort avec une triste résignation. Il avait le teint jaune et ses cheveux, sa moustache et sa barbe étais noir foncé . Bien qu'il n'eût sans doute pas plus de trente ans, il nous paraissait, à nous, en avoir cinquante. Nous le méprisions parce qu'il étais doux et bon et avait l'odeur d'un homme pauvre ; probablement n'y avait-il pas de salle de bain dans son logement deux pièces. Durant l'automne et les longs mois d'hiver, il portait un costume tout rapiécé et verdâtre ( il avait un second costume pour l'été et le printemps ).Nous le traitions avec dédain et, de temps à autre, avec cruauté, cette lâche cruauté qui est celle de garçons bien portant à l'égard des faibles. ( Aizawa ayant perdu son alter a cause d'un accident ).

Le jour s'assombrissait, mais il ne faisait pas assez nuit pour éclairer la salle et, à travers les vitres je voyais les belles collines blanches qui entouraient ma ville natale, au-delà de laquelle le monde semblait finir et le mystère commencer. J'étais somnolant, faisant de petits dessins, rêvant, lorsqu'on frappa à la porte. Avant que Shota Aizawa pût dire : " Hairimasu ", parut le proviseur Nezu. Mais personne ne regarda le petit bonhomme tiré à quatre épingles, car tous les yeux étaient tournés vers l'étranger qui le suivait.

Nous le regardions fixement, comme si nous avions vu un fantôme. Probablement comme tous les autres, ce qui me frappa plus que son maintien plein d'assurance, son air aristocratique et son sourire nuancé d'un léger dédain, ce fut son élégance. En matière de style vestimentaire, nous faisions à nous tout un morne assemblage. La plupart de nos mères avaient le sentiment que n'importe quels vêtement étaient assez bons pour allez en classe aussi longtemps qu'ils étaient faits d'étoffe solide et durable. Nous ne nous intersessions encore aux filles que médiocrement, de sorte que peu nous importait cet accoutrement pratique et de bon usage dans l'espoir qu'elles duraient .

Mais, pour lui, c'était différent. Il portait un pantalon de bonne coupe et au pli impeccable qui, de toute évidence, n'était pas comme les nôtres, un vêtement de confection. Son luxueux costume gris clair était fait de tissu à chevrons et, certainement " garanti anglais ". Sa chemise étais bleu pâle et sa cravate bleu foncé ornée de petits pois blancs. Par contraste, nos cravates paraissaient sales, graisseuses et éraillées.

Le proviseur Nezu alla tout droit à Shota Aizawa, lui murmura quelque chose et disparut sans que nous l'eussions remarqué parce que nos regards étaient concentrés sur le nouveau venu. Il se tenait immobile et calme, sans le moindre signe de nervosité. Il paraissait, en quelque sorte, plus âgé et plus mur que nous et il était difficile de croire qu'il n'était qu'un nouvel élève. Shota Aizawa parcourut la salle de ses yeux fatigués, découvrit un siège vide devant moi, et accompagna le nouveau venu jusqu'à la place qui lui était assignée. Regagnant son siège il s'adressa à lui " Voudriez-vous me donner votre nom, votre prénom,votre alter, ainsi que la date et le lieu de naissance ? "

Le jeune homme se leva. " Bakugo Katsuki  Alter Explosion, annonça-t-il, né le 20 avril 1916 à la préfecture de Shizuoka" puis il se rassit.

Une amitié impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant