La contrepèterie vous ne pouvez pas aller à son encontre, Lycomede en piètre contrepètriste vous en a fourni un beau dans son titre, un rabelaisien. Il n'a pas lésiné sur la besogne !
Qu'est-ce que la contrepèterie ? Une inversion des consommes et des syllabes. T'y vois goutte Saint Thomas ?
Bien, je vais donner à vos yeux conjectivés quatre exemples, en gras sont les lettres ou syllabes à changer. C'est assez grivois, cela l'est souvent, quand ce n'est pas scatophile, urophile ou non hygiénique, mais vous avez l'habitude :
Mammouth écrase les prix.
Elle est folle de la messe.
L'Empereur est arrivé à pied par la Chine.
Pour atteindre le trou du fût, il faut souvent écarter les caisses.
Voilà, je préfère le deuxième et le quatrième, car je crois que deux et deux font quatre, même si ça ne casse pas trois pattes à un c—nard.
Je vous entends déjà éructer : « Comment, il va s'en tirer avec du Gargantua, le salaud ? Ou pire l'Oulipo ! Ou la pataphysique ! J'ai pas payé de mon temps pour ça ! » avec « Je suis un contrepètriste aguerri, tu ne pourras pas péter plus haut, je t'ai à l'œil ! » et pour finir :« Détestable Ly-con, t'vas pas te foutre de nous en prenant Lautréamont ! »
Bien si ! Entièrement et irrémédiablement..en tout bien tout honneur.
J'ai pris l'auteur que vous soupçonnerez le moins à se laisser aller à de tels amusements, l'image austère qu'on vous a fabriqué lors de vos enfances et adolescences anciennes ou actuelles (ou les deux, je ne connais pas assez la biologie enfantine et prépubère, laissez Humbert Humbert de côté).
J'ai nommé le prince du bon mot, du vers et de la belle forme :
Jean Racine.
Je vois le choc se peindre sur vos visages ébahis, comme juin sous une envie prétendue ou non pyromane de Néron. J'en vois aussi s'écrier à raison « Eh merde ! C'est pas La Fontaine, ça coulait pas de source ! »
Vous pensez alors que le dramaturge en a placé une dans une pièce peu connue, un récit honteux ou d'autres peu mises à la lumière à tort ou à raison. Non, vous êtes dans la négation, faîtes le deuil du sérieux, s'il vous plaît ! Racine a placé deux contrepèteries grivoises dans son "Phèdre". En effet, la pièce tragique où le rire est banni.
Voyez-donc :
" Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée "
Vers 282 à l'Acte I scène III.
Et à l'Acte V scène III.
Grâce à mon décodeur sur mon vaisseau -les enfants n'essayez pas ça chez vous, c'est de la technologie pirate klingonne, quoique non- cela donne après moult inversions:
"Je cherchais dans leurs glands ma raison effarée."
Là vous vous dîtes: "Comment ? Où est la deuxième contrepèterie de Racine ? Fumiste de fainéant incapable de faire son travail ! "
Selon Monsieur Mory, il en existe deux, je désirais le croire en m'abandonnant à son expertise, mais j'ai effectué plusieurs recherches dans des bibliothèques, sur internet et dans plusieurs langues. (Car parfois, il arrive que les étrangers soient plus aux faits de certaines choses de notre littérature, quel scoop) Je me suis initié à l'art de la contrepèterie, je me mettais à en sortir à tous vas, je déchiffrais ce cher comte.. Rien de concluant ! J'en suis même arrivé à m'abaisser à consulter la Pléiade en sachant déjà ce que l'édition allait me dire: "Azi t'as cru qu'on allait balancer que Racine avait de l'humour, on est l'élite mon gars ! "
Las, ce cher Lycomede manquant de temps, de sources et ayant trop de pierre à se jeter; il prit la décision de vous livrer ceci.
Attention, le personnage a utilisé des néologismes n'étant ni queniens, ni rabelaisiens dans ce segment. Prière de ne pas formuler le commentaire suivant: "Ce mot n'existe pas." si vous le faîtes, il s'amusera à vous donner du galimatias.
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Honteuse Littérature
LosoweSous l'impulsion d'une mauvaise blague voici donc un recueil de morceaux choisis interdits, censurés, hors de la bienséance que vous ne pouvez utiliser pour briller en société ! La tradition toute française aime encenser la Culture avec un grand Cul...