Chapitre 33 - Adèle

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Son nez avait légèrement gonflé, mais ne saignait plus. Je l'avais installé confortablement sur notre lit, des coussins calant ses reins et m'était appliqué à lui servir quelques fruits afin qu'il reprenne des forces. Alors que je glissai une tranche de melon entre ses lèvres, il le happa et se saisit doucement de ma main. Une fois avalé, il embrassa mes doigts, une flamme dans son regard en dit long sur ce qu'il espérait de moi.

J'avais enlevé ma robe, ne gardant que ma chemise de nuit, fine et impudique, c'est là qu'il porta ses yeux avant de fixer les miens de nouveau.

— Ma douce Adèle, comme je vous le disais plus tôt, je voulais vous parler de notre association.

J'en ressentis comme un pincement au cœur, voulait-il s'envoler de ce nid douillet que nous avions si maladroitement construit ? Il porta de nouveau mes doigts à ses lèvres, ce qui m'ôta ce doute.

— Je vous écoute.

— Vous m'avez introduit auprès de vos connaissances et je vous en remercie du fond du cœur. Vous m'avez permis d'accéder très rapidement là où je voulais me rendre et nous avons pu constater tous deux que cette association pouvait porter ses fruits. Mais il est un point qui me gène, je dois dire... beaucoup.

— Lequel ? fis-je de nouveau incertaine et la voix étranglée.

— Nous n'avons signé aucun contrat, il n'y a rien d'officiel à tout cela et je voudrais... Adèle, soupira-t-il dans un sourire tendre, je n'ai jamais eu à songer à cela ni la façon de faire et elle ne sera pas conventionnelle. D'ailleurs, nous ne sommes pas non plus un couple conventionnel.

Il m'expliqua qu'il avait découvert une lettre d'Henry, lui conseillant ou investir et comment tout en le priant de prendre soin de moi, qu'il lui laissait son trésor le plus précieux.

— Et ce trésor, c'est vous Adèle. Je voudrais vous proposer un contrat, un contrat de mariage cette fois. Il nous permettrait d'évoluer dignement dans cette société, sans crainte, sans affronts. Nous pourrions dès lors poursuivre nos affaires. Entendez bien, je ne souhaite pas profiter des biens de votre époux, mais je crois qu'il avait prévu cela. Je ne sais comment, en plus d'être un excellent négociateur, il devait être un peu clairvoyant.

Les larmes me montèrent aux yeux, des larmes de bonheur cette fois et je n'attendis pas qu'il termine avant de me jeter à son cou et de me serrer contre lui.

— J'imagine que vous acceptez, fit-il tout aussi heureux, étouffé par mon étreinte.

— Oui, j'accepte Thomas.

L'émotion me serrait la gorge, si bien que je ne parvins à en dire plus. Je me souvins avec tendresse des moments passés avec mon époux et, sachant qu'il me confiait à lui, je pouvais enfin le remercier et me détacher de son souvenir, entamer pleinement cette vie nouvelle au bras de celui à qui il m'avait confié.

Henry mon amour, je serai à jamais à vous... et à lui.

La femme de l'antiquaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant