Chapitre 31 - Adèle

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Il était fou ! Il n'allait pas faire ça ! Thomas quitta subitement la pièce, moi à sa suite. Arrivés sur les marches extérieures, je le retins, faisant barrage de mon corps.

— Vous n'allez tout de même pas l'affronter en duel !

Il se tourna vers moi et je reculai d'un pas, je ne l'avais jamais vu en colère, jamais à ce point.

— Je dois laver votre honneur Adèle. Nul n'a le droit de porter de telles accusations et de vous insulter de la sorte !

— Ce ne sont que les mots d'un jaloux ! Qu'importe ma réputation si je vous perds... Thomas !

Je m'étais accrochée à lui, me donnant en spectacle et m'en rendis compte. Tristement, je desserrai mes doigts froissant sa veste tandis qu'il releva mon visage vers le sien, d'une main sous le menton.

— Adèle, je n'ai nullement l'intention de mourir dans ce duel, ne me faites-vous plus confiance ?

— C'est à cet homme que je ne fais guère confiance. Thomas, je...

Il déposa un baiser sur mes lèvres, ignorant les éventuels regards sur nous. Je vous aime Thomas, si je vous perds, je serai de nouveau seule, le cœur brisé. Son sourire était pourtant si chaleureux et son bras, porté à ma taille, m'entraina avec lui.

— Rentrons.

Je n'eus pas le cœur à dîner, ni même donner des ordres pour que l'on nous serve. L'on nous porta des fruits et quelques amuse-bouches directement dans la chambre.

Mon amant s'était couché, nu, profitant d'une légère brise faisant voleter les rideaux. Je souhaitais tant le faire changer d'avis, le retenir bien après l'aube afin qu'il ne s'éloigne pas de notre lit. Et je savais déjà que son caractère noble, mais également borné m'en empêcherait.

Je le rejoignis, couvris son corps du mien après m'avoir dévêtue et embrassai son torse, son ventre, lui griffai doucement les côtes afin de l'agacer d'avantage avant de lui offrir l'hospitalité de ma bouche jusqu'à la jouissance.

Ce n'était que les prémices de cette nuit. Si d'habitude, il me préparait à l'amour, sans se presser et savourant chaque détail de mon corps autant que chaque minute passée ensemble, j'inversai les rôles et poursuivi mes attouchements.

Sa virilité ne fut pas bien longue à gonfler entre mes cuisses alors que je me frottai lascivement contre elle assise sur lui, procurant à moi aussi des ondes de plaisir dans tout le corps. Il garda les yeux fermés, soupirant et grognant par moment, signe que je ne devais pas être d'une grande maladresse.

Prête à le recevoir, je m'empalai lentement sur son membre, gémissant à mon tour et ondulant des hanches avec tant de délicatesse qu'il ne pouvait que devenir fou. Il pressa mes cuisses de ses mains et je ne faiblis pas, gardant cette cadence que je voulais longue et délicieuse, épuisante également.

Conquis, il se saisit de mes seins, les palpant au même rythme. Me jouant le vilain tour d'attiser un peu plus ma flamme afin que je flanche la première.

Je ne le laissai pas en paix, luttant avec moi même pour ne pas sombrer dans le sommeil, m'éveillant en cours de nuit afin de glisser ma main sous le drap et éveiller son désir encore et encore. J'espérais ainsi qu'il renonce, qu'il dorme à poings fermés lorsque pointera le jour et laisse passer l'heure. Qu'importait l'honneur si je devais de nouveau vivre sans mon amour.

La femme de l'antiquaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant