La Guerre des Ames : Les Misceos

Sang pour Sang

Elise regrettait d'avoir refusé de danser avec Ynas Kaylor mais elle savait qu'après il aurait eu des ennuis par sa faute et ça, elle ne le voulait pas.

Mais les deux dernières semaines qui venaient de s'écouler étaient étranges. Il ne la regardait même plus, il essayait même de l'éviter, tout le contraire d'auparavant.

Elle se répétait que c'était mieux comme ça mais pourtant elle pensait à lui chaque jour.

Elle marchait dans les couloirs de l'école pour aller en cours de Galis. Elle vit alors le professeur qui descendait l'escalier et elle parvint à croiser son regard, il se sentit déstabilisé. Déterminée, elle lui barra le passage.

- Bonjour Elise, je peux passer s'il-te-plaît ? Demanda le professeur.

- Pas tant que vous ne m'aurez pas dit ce qu'il ne va pas et pourquoi vous êtes devenu aussi distant.

- Écoute, comme tu me l'as si bien dit lors de la soirée, je suis ton professeur et tu es mon élève, c'était très clair.

- Il n'y a pas que ça, je le sais. Certifia avec assurance Elise. Dîtes moi la vérité !

Comme résigné sans avoir lutté, il scruta autour de lui voir si personne ne les observait, il s'abaissa légèrement et lui chuchota :

- Tu ne me laisses pas indifférent et si cela ne tenait qu'à moi je ne serai pas aussi distant seulement je ne sais comment, ton père est au courant de notre léger rapprochement. Je dois te laisser tranquille ou c'est ma carrière qui sera terminée.

Elise le regarda perplexe.

- Mon père ? Il sait ? Comment ? Et il vous interdit de me voir ?

- Il sait je ne sais comment, et c'est le président et le ministre de la magie. Je ne peux pas lutter. Ma carrière vient de commencer et... je ne veux pas... tout réduire en miettes. - Ynas semblait de moins en moins convainquant.

- Je ne vous crois pas. Répondit-elle sèchement. C'est tout à fait le genre de mon père de vous interdire de me voir oui, je vous l'accorde. Mais pourquoi je sens que vous n'êtes pas sincère pour votre carrière ?

Le professeur était stupéfait.

- Bon... j'apprends maintenant qu'en plus d'être jolie tu as un cerveau qui est en parfait état de marche. Je vais te dire, ma carrière de professeur était ce que j'avais de plus important à mes yeux jusqu'à ce que je te vois pour la première fois à mon cours. Nous, les sorciers, ressentons des sentiments « normaux » comme les Erretnis mais nous percevons quelque chose de plus en amour. Nous savons dans les premiers instants si c'est notre âme sœur, celle qui nous correspond à 100%. Cela n'arrive qu'une fois dans une vie et si on loupe cette chance, elle ne se représentera plus. Bien-sur nous rencontrerons d'autres personnes qui nous correspondrons à des degrés différents mais jamais parfaitement. Tu es cette personne là pour moi. Et je pense être cette personne là pour toi. Je le sens.

Elise fut médusée et resta sans voix. Le professeur reprit sans attendre, plein de conviction.

- N'as-tu jamais ressenti un effet de plein bonheur juste en me voyant ? N'as-tu jamais ressenti un sentiment de plénitude en me parlant ? Ne t'es-tu jamais imaginé une seule seconde avec moi ? Et n'as-tu jamais été intimidée à l'idée de me voir ? Interrogea Ynas.

- S... Si, toutes ces choses... Je les ai ressenties aussi ... Balbutia Elise.

- Il existe un « test » qui confirmera cette idée. Viens, suis-moi.

Ils se faufilèrent discrètement dans une salle de cours vide.

- Passe moi ta main gauche. Ordonna t-il sur un ton léger.