Un cadeau empoisonné

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Izir ouvrit sa porte d'entrée et vit un petit dragon noir, volant bas qui s'approchait de sa maison. Arrivé juste au dessus, la créature ouvrit une de ses pattes qui renfermait quelque chose. Un objet tomba et se retrouva sur l'herbe du jardin.

Elise poussa un cri d'épouvante. Ervy fit les gros yeux et devint tout pâle prenant sa sœur dans ses bras pour l'empêcher de regarder. Izir fut terrassé.

- NON, NOON, NOOOOON ! Hurla Elise en pleurs.

Elle se sortit des bras de son frère et se dirigea vers la maison en courant, se prenant la tête entre les mains.

Ervy s'empressa de la rejoindre pour essayer de la réconforter, laissant la tristesse le dévaster aussi.

Izir s'approcha de ce qui était sur l'herbe, il ne voulait pas y croire, ses yeux rougirent. Il s'accroupit, puis s'assit en enlevant son chapeau. Ses premières larmes coulèrent :

- Non... Non ... Non... Géitanna, mon ange...Ce n'est pas possible. Dit-il désemparé. Ce n'est pas possible... Non ... Je suis désolé mon amour, je suis désolé, JE SUIS DÉSOLÉ ! Puis il s'effondra en sanglots. Il cria de haine et de tristesse avant de s'étaler sur l'herbe du jardin qui se mit instantanément à jaunir. La tête de sa femme, les yeux ouverts était là, juste à côté de lui.

Les habitants qui passaient s'étaient attroupés autour du jardin. La plupart s'arrêtèrent de parler, choqués. Certains se mirent à pleurer, d'autres bandèrent les yeux de leurs enfants pour leur éviter ce cauchemar. Les elfes arrivèrent vite en compagnie des lutins. Quand ils virent leur Président en pleurs à coté de la tête de sa femme, ils sentirent une peine incommensurable. Ils ne pouvaient que regarder impuissants ce qui se déroulait devant eux. Après quelques secondes, tous ceux qui étaient au rassemblement auparavant arrivèrent, même la centaine de sorciers qui était partie de l'assemblée. Heurtés et attristés par ce qu'ils voyaient, Ezel, Filibert ainsi qu'Elias, Eliaquim et Stasius les trois ministres, se rejoignirent et marchèrent vers Izir. Ils le relevèrent, avec difficulté tant il était mal. Ils devaient le tenir pour éviter qu'il ne s'effondre à nouveau. Les jumeaux, eux aussi en larmes sortirent de la maison, voyant tout le peuple dans leur rue.

- Venez là les enfants. Dit Ezel, en leur faisant signe de la main. - Venez.

Ervy et Elise s'avancèrent vers lui, doucement, et l'Elfe les prit dans ses bras :

- Je suis désolé, ça va aller, ça va aller vous verrez. Nous allons vous protéger. Nous vous défendrons jusqu'à notre mort.

Ezel passa ses doigts sur leurs joues pour effacer les larmes qui coulaient encore. Puis il se retourna vers tout le monde.

- NOUS LES PROTÉGERONS JUSQU' A NOTRE MORT ! DÉSORMAIS CE SONT AUSSI NOS ENFANTS ET NOUS NOUS BATTRONS POUR EUX. CET ACTE NE DOIT PAS RESTER IMPUNI ! Il regarda les hommes de chaque tribu - Cela aurait pu être votre femme ! – il répéta plus fort, avec plus de conviction – CELA AURAIT PU ÊTRE VOTRE FEMME ET VOS ENFANTS !

Comme un déclic, toutes les personnes présentes avaient été touchées en plein cœur. Ils baissèrent leur tête et d'instinct levèrent leur doigt vers le ciel et une flamme, comme une bougie, s'illumina.

Ezel leva le sien à son tour et dit :

- Pour Géitanna, pour Izir, pour ses enfants, pour nous, nous nous battrons jusqu'à la fin...

*****

Dans la zone grise, Silius Harkan vit son dragon faire son retour.

- Ah, enfin mon colis a été déposé ! J'espère qu'il l'a apprécié. Je pense que maintenant, ils vont s'activer et tout mettre en œuvre pour nous attaquer. Erude ! - Ce dernier s'avança vers lui -

- Oui Seigneur ?

- Prépare les dragons et les orques. Je veux qu'Asti ne soit plus que ruines et poussières dans deux heures.

- Très bien Seigneur, je les envoie dès maintenant.

Erude se retira et commença à rassembler les dragons et les orques.

- Détruisez Asti ! Je veux qu'il n'en reste rien. Transformez moi cette cité en cendre. Ordonna t-il.

Sans attendre, ils partirent en direction de l'université, les orques sur le dos des dizaines de dragons.

Quand ils se trouvèrent au dessus la cité universitaire, les orques sautèrent et coupèrent les arbres à coups de hache pour commencer. Seulement le sortilège de protection se révéla. Les arbres se mirent à bouger et à pousser les orques qui s'attaquaient à eux. C'est à ce moment là que les dragons brûlèrent absolument tout dans un temps records et avec leurs pattes, ils arrachèrent le toit de l'école, anéantirent les statues des mages blanc de l'entrée. Les arbres s'enflammèrent, tout l'immeuble s'effondra dans un fracas monstrueux et un géant nuage de poussière le remplaça.

Tous les studios furent aussi détruits.

Une fois la cité en cendres et en flammes, les orques remontèrent sur les dragons et ils poursuivirent leur destruction massive des alentours.

Izir avait bien fait de rapatrier tout le monde.

Au Pôle avec ses enfants, il ne se remettait pas de la perte de sa femme. Les jumeaux étaient atterrés. Une vague d'émotion les submergea encore. Pourtant il se leva de la chaise sur laquelle il se lamentait depuis près d'une heure, les yeux boursouflés.

- Les enfants, venez – Ervy et Elise qui eux étaient allongé à même le sol, les yeux fermés se levèrent et se rapprochèrent de leur père. Izir continua – La vie n'est jamais facile. Elle nous le montre aujourd'hui et elle nous le montrera sûrement encore à l'avenir. Je suis anéanti mais chaque épreuve nous permet de tester notre force de caractère. Et celle-ci en est une incroyablement dure. Si nous nous relevons, votre mère sera fière et nous pourrons tout affronter. S'effondrer maintenant et abandonner donnerait raison à notre ennemi. Il doit payer. Et pour ça, nous attaqueront la zone grise cette nuit, par surprise.

Les jumeaux savaient qu'ils n'avaient pas le choix et tout abandonner serait une preuve de faiblesse, hors de question pour eux de lâcher prise alors même que leur mère venait d'être tuée.

Elise sortit de la maison pour se changer les idées et marcha plus loin. Elle fut suivi par un homme.



La Guerre des Ames : Les MisceosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant