La Guerre des Ames : Les Misceos

Le Pôle Ministériel

Izir ouvrit la porte d'entrée et vit sa femme, lisant un livre.

- Bonjour Chérie, "La véritable histoire de New York", qu'est-ce que c'est ? Tu en lis des choses étranges grâce à ces livres erretnis.
Son large sourire laissait entrevoir sa joie d'être enfin rentré à la maison

- Bonjour mon amour. C'est un livre très intéressant sur une ville qui me fascine dans laquelle je suis allée une fois, New York. Cela se situe dans un pays qu'on appelle "Les États-Unis". J'en suis tombée amoureuse. Répondit Géitanna après avoir embrassé tendrement son époux.

- Est-ce la ville dont tu m'avais déjà parlé ? Celle où tu aimerais aller ?

- C'est ça ! C'est dommage que les Mahédites et les Erretnis n'aient aucun contact. Vous auriez tellement à échanger, à partager. Confessa l'ancienne passeur pleine de bons sentiments envers les habitants de la Terre.

- C'est le rôle des passeurs, d'être l'intermédiaire entre nous et eux. Tu le sais mieux que personne. Seuls vous avez des contacts avec eux. Mais il est vrai qu'avant la Guerre des Âmes face à Harkan, Stasius et moi avions imaginé un possible partage entre nos différents mondes. Maintenant il y a beaucoup de choses à prendre en compte. S'ils apprennent notre existence, je sais que cela remettrait totalement en cause leur manière d'agir et penser. Leurs bases jusque là très solides se briseraient et tout serait à refaire. - Commenta Izir avant de poursuivre - Leur ignorance de notre monde, des ténèbres et de l'Eternel nous permet de prendre le meilleur du leur. Si nous devions un jour rentrer en contact officiellement, rien nous dit qu'ils nous feraient pas la guerre et tu sais que leur existence est fondamental pour la notre. C'est très complexe. Précisa le ministre de la magie.

- C'est vrai, surtout que depuis la guerre vous avez dû effacer les souvenirs de tous les proches des erretnis qui ont été lâchement assassinés par Harkan, de leurs médias aussi pour éviter que l'annonce se propage. Ça a du être un travail titanesque.
Géitanna aimait les erretnis, elle avait un vrai intérêt pour eux. Tout ce qui les concernait la passionnait.

- Oh titanesque non, avec nos sortilèges cela a été assez rapide. La difficulté était de voir ces scènes de massacres un peu partout dans leur monde, voir autant de sang d'innocent couler, des gens pleurer et hurler leur douleur sans qu'ils puissent comprendre ce qu'il se passait.
Effacer leurs souvenirs et ce petit bout d'histoire a été je crois le plus « facile » si je puis dire dans ce malheur... Izir marqua un temps de pause avant de chercher ses enfants. Au fait chérie, les enfants sont rentrés ?

- Ils sont à l'étage, Bary est avec eux. Ce petit me fait beaucoup de peine. C'est une belle personne mais à qui il arrive de tristes choses. Les enfants ont proposé que tu les amènes à ton bureau demain afin que Bary puisse voir le Pôle et se changer un peu les idées. Partagea t-elle peinée.

- Avec plaisir. Je les emmènerai. Je vais d'abord leur dire bonjour et voir cela avec eux.

Il ôta la cape blanche qu'il avait sur le dos, posa son chapeau et commença à monter les escaliers de cristal bleuté. Il avait un pantalon de toile gris qui s'élargissait à partir du genou jusqu'à la cheville et qui traînait presque par terre. Gris comme son pull en kafelco, un animal similaire au mouton, beaucoup plus gros et avec une laine plus consistante.
Il avait une démarche sûre et pleine de caractère. Arrivé à l'étage, il passa sa main dans ses cheveux poivre et sel qui avaient légèrement poussé pour se recoiffer et fit de même pour sa barbe qui commençait à prendre du volume. Il avait un look hipster, attendrissant.
Il fit un léger balayage de main pour ouvrir la porte coulissante de marbre blanc qui séparait le couloir de la chambre d'Ervy.

- Bonjour mes enfants. Bonjour Bary. Dit Izir d'une voix douce.

- Papa ! Les jumeaux qui montraient un jeu de dames magique à Bary vinrent à lui pour l'enlacer. Ce dernier resta un peu plus en retrait les laissant savourer leurs retrouvailles après six mois d'absence.