Vacances

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- Ervy ! Lucia nous a ramené les Wilos, on rentre à la maison !

Élise était impatiente de rentrer à Siléa, dans la demeure familiale du pôle ministériel. Elle attendait dans le salon du studio sur son wilo de téléportation, valise à la main, déjà prête à partir.

- Je suis là ça va ! Je disais au revoir à Selena, tu pouvais pas me laisser deux minutes ? S'énerva Ervy

- Tu l'as revoit dans une semaine ... tu vas t'en sortir ? Ça va aller ? Tu ne vas pas mourir ? Plaisanta la jeune femme.
Ervy grimaça suite à ces propos avant de sourire et de monter à son tour sur son wilo.

- Bary, tu ne retournes pas chez toi ? S'interrogea Ervy qui voyait son ami marcher de la cuisine au salon. Tu devais partir en même temps que nous !

S'asseyant sur le canapé, Bary soupira longuement.

- Écoutez, Ervy, Élise, vous êtes des amis géniaux. Je vous ai déjà caché ce que Lamel me faisait, mais je vous ai caché bien pire. Je ne voulais pas que la pitié s'installe entre nous. Je ne voulais pas que vous me regardiez autrement. Énonça t-il avec un regard plus sincère que jamais.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu nous caches autant de choses ? Dis nous, on t'a aidé pour Lamel et on t'aidera encore !

Bary sourit légèrement mais de suite, une peine l'envahit.

- Vous savez que je viens d'une famille pauvre. Que je vis dans le quartier de Caleni. - Caleni était le quartier le plus pauvre de Siléa.

- Oui, tu nous l'as dit, et que tes parents étaient racoleurs dans les rues de la ville pour récolter un peu d'argent. Rajouta Élise.

Les racoleurs étaient souvent des personnes qui n'avaient pas réussis à l'école ou qui avaient subi une déchéance professionnelle importante. C'était tout simplement une forme d'aumône. Ils attiraient des gens par l'intermédiaire de petits panneaux publicitaires magiques qui diffusaient des images tristes, généralement de famine, afin de sensibiliser les passants et recevoir un peu d'argent.

- Eh bien... ce ne sont pas mes parents, ce sont mes cousins qui sont racoleurs. Et je vis avec eux. Mes parents m'ont abandonné à ma naissance. Je ne les ai jamais connu. Je sais juste qu'ils vivent en retrait de Siléa et qu'ils ne sont pas dans le besoin.

Un silence s'installa et les jumeaux se sentirent gênés et peinés.

- Viens avec nous. S'il te plaît. Demanda Ervy.
- Oh oui, prends tes affaires et viens chez nous ! Nous, on est ta famille. Et on va t'aider mon Bary. Renchérit Elise.

- Non, enfin j'en ai envie bien sûr mais, je n'ai pas envie que ce soit fait par pitié.

- Eh, tu vas arrêter tout de suite de dire pitié à tout bout de champ. On t'apprécie comme tu es, mieux, on t'aime parce que tu es comme ça. Parce que tu es toi. Alors tu prépares ta valise et tu viens avec nous. Je vais demander un autre wilo à Lucia. Imposa Ervy remplit de compassion.

- Lucia ! Cria le fils du ministre de la magie.
L'elfe apparut dans la seconde.

- Ervy ? Que t'arrive t-il ? Demanda l'elfe d'une voix douce. Elle avait l'air un peu amaigrie.

- Pourrait-on avoir un wilo de plus pour Bary s'il te plaît ?

Lucia tendit la main sur le côté puis balaya l'air d'un côté à l'autre. Un wilo venait d'apparaître à ses pieds.

- Bon voyage à vous ! Lança t-elle avec un grand sourire.

- A toi aussi Lucia ! Et profitez bien de ce repos avec Agor ! Répondit Élise.

Bary s'installa sur le Wilo après avoir préparé magiquement sa valise d'un claquement de doigt. Puis sa valise arriva en flottant jusqu'à sa main.

- Direction Siléa ! Dirent-ils ensemble.

-Vous êtes les meilleurs. Dit Bary avant de disparaître en même temps que les jumeaux.

*****

Les trois amis arrivèrent dans une rue du pôle ministériel. Les maisons y étaient en général assez grandes, toutes à toits plats, très modernes. Elles étaient espacées chacune de quelques mètres, et avaient toutes un jardin fleuri qui n'étaient pas clos. Juste un chemin de dalles blanches reliait la maison à un chemin plus large qui faisait office de route. Ervy et Elise se mirent à regarder leur maison, puis celles de leurs voisins puis balayèrent la rue du regard.

- Eh bien, c'est agréable de rentrer ! S'écria Ervy. Ce dernier fut le premier à se diriger vers la porte d'entrée suivi de sa soeur. Bary resta immobile, contemplant la maison des jumeaux. Blanche avec de grandes baies vitrées de cristal, il y avait presque plus de vitres que de murs. Le cristal des sorciers permettait une opacité totale s'ils le désiraient, comme à contrario il pouvait être clair comme de l'eau de roche. Pas de risque d'être gêné par les regards extérieurs. Ce matériaux était très présent à Mahéda, en particulier au pôle ministériel, lieu très riche.

- C'est... incroyable... murmura le jeune sorcier complètement consterné par la beauté de l'endroit.

- Tu viens ? Lança Elise qui rentrait dans la maison.

- Oui ! Dit Bary en marchant vers la porte. J'arrive !

Une fois rentré se dessinait une maison presque ordinaire avec une décoration très épurée. Comme à l'extérieur, l'intérieur est très influencé par la présence du cristal. Il y avait des objets de décoration, du mobilier et suivant son opacité se notait des différences de transparence qui donnait aux pièces un cachet exceptionnel.
Ervy était en train d'enlacer sa mère quand elle vit Bary.

- Tu dois être Bary. Bienvenue dans notre demeure. Dit très paisiblement Géitanna avec un large sourire.

- Merci madame Basthi. Votre maison est ... incroyable. Répondit-il timidement.

- Merci, la décoration, c'est moi ! S'exclama la maitre des lieux très fière d'elle. Je t'en prie, installe toi, tu veux boire ou manger quelque chose ?

- Merci madame Basthi, ça va, je n'ai besoin de rien c'est gentil.

- Les enfants, montrez à Bary où il va dormir cette semaine. Izir sera content de vous voir tous les trois ! Tu n'as donc jamais vu l'intérieur du Pôle ?

- Jamais, et jamais je n'aurai pensé le voir ! Certifia le jeune homme.

- Je demanderai à papa qu'il nous y emmène demain ! S'engagea Ervy. Il te montrera son bureau ! Tu verras il est génial !

Géitanna sourit de nouveau, ce qui ajouta du bonheur dans le cœur de Bary qui ne s'était jamais autant senti heureux.

La Guerre des Ames : Les MisceosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant