New World

Chapitre 41

                                                « La fin est bientôt proche »

Par mes propos, je brisai la bulle intime que James avait formé. Il parut déconcerté à l'écoute de mes mots et releva la tête qu'il s'apprêtait à enfouir aux creux de ma nuque. Nous furent tous les deux gênées.

Il me regarda, complètement étonné par ce changement de comportement et se mit à l'écart de la personne. Il détacha, son corps parfumé de lavande, du mien et s'assit sur le rebord de la fenêtre. Son regard traversa les vitres, sales et poussiéreuses, et se perdit vers les maisons environnantes. Dans cette atmosphère pesante, je repositionnai les bretelles de mon débardeur et me recoiffa légèrement.

Après un bref silence, toujours les iris encraient dans la nature verdoyante, il me questionna.

James : Que signifient ces paroles ?

Je mis quelque seconde avant de lui donner ma réponse. J'avais plusieurs appréhensions sur ses possibles réactions.

Je fixai mes mains moites et lui répondit d'un ton calme :

Moi : James …. Je suis en couple dans l'autre monde. J'ai fait certaines erreurs auparavant et …. Je ne veux pas les refaire. Je lui ai promis. De plus, j'ai certaines choses à accomplir ici et ….

James orienta brusquement son regard vers ma personne et je fis de même pour lui.

James : Mais tu aurais voulu que ce moment se prolonge ?

Moi : Les jeux sont finis James.

Je soulevai la couette, réchauffant le bas de mon corps, et sortit de la pièce sous le regard désemparé du jeune homme.

De même, je sortis de la maison et m'arrêta dans la rue en face.

Le soleil à son zénith me brulait les iris mais je pouvais, tout de même, l'apercevoir. Il était toujours à la place et scrutait les passants. Puis son champ de vision m'identifia et son regard ne se portait plus que sur moi. Nous restions dans cette situation moins d'une dizaine de minutes. Pendant tout ce temps, je réfléchissais sur mes actes futurs. Par moment, je décrochais plusieurs secondes la frimousse de James afin d'examiner les gardiens aux alentour. Certaines personne me frôlaient sans même me portaient un regard, tandis que d'autre me dévisageaient étrangement. Et ceci me rappelait la raison pour laquelle j'étais ici : J'étais en danger et mes amies aussi. En effet, les nuits dernières mes cauchemars ont refait surface. J'ai revu la mort de Bailey ainsi que de Liam, mais en aucun cas celle de Louis. Et bien au contraire, le rêve où Louis meurt a complètement changé. Harry l'avait remplacé dans mon cauchemar et je l'ai donc vu mourir. Au fil des jours, un de mes ami meurt dans mes rêves, et ce n'est pas une bonne chose : C'est bientôt la fin. Je dois agir vite.

C'est sur cette dernière réflexion que j'entamai ma mission. J'avais peur mais l'angoisse de perdre ce que j'avais de plus chère était beaucoup plus lourd.

J'étais enfin prête pour comprendre qui j'étais et qu'elle était mon devoir.

Je fermai les yeux et me concentrai très sérieusement sur mon souhait. A l'ouverture de mes paupières je fus heureuse d'avoir réussis. J'avais ramené à moi l'animal qui me lie, probablement à mon passé. Je le caressai doucement, sans aucun geste brusque et lorsque je sentis ce lien entre nous je m'arrêtai. Je me déplaçai vers son flanc gauche, posai mes mains sur son garrot et sautai sur son dos.