CHAPITRE 2

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Le bruit sourd de l'alarme du rassemblement se fit entendre dans l'immense cours qui précédait le bâtiment d'examen. Tout le monde était là. Tous les Successeurs de 18 ans étaient présents. Nous étions tous regroupés sur la place. Le grand jour était enfin arrivé et mon niveau de stress atteignait son paroxysme. Contrairement à moi, mes camarades m'avaient l'air plus serein, même si l'inquiétude les envahissait aussi. Soudain, le chahut se dissipa doucement lorsqu'une voix se fit entendre dans la cours.

Bienvenue à tous ! Pour une nouvelle année consécutive, les portes de l'établissement d'examen de formation ouvrent ses portes ! Nous sommes fiers et ravis de constater qu'autant de Successeurs sont présents aujourd'hui. Nous comptons sur vous pour fournir le meilleur de vous dans cette ultime épreuve qui fera de vous des citoyens accomplis ! Vous y entrez Successeurs, vous en sortez Adultes Travailleurs et Générateurs. Rappelez-vous que vous êtes maitre de votre destin. Faites nous l'honneur de vous compter parmi nos citoyens et comme mot de fin je n'ai d'autre choix que de vous souhaiter à toutes et à tous... Un bon courage. "Amor fati »

Amor fati ». Répéta la foule machinalement.

« L'amour du destin » ou plus communément « accepter son destin ». C'est justement de ça dont j'avais peur, ne pas l'accepter ou pire en être déçue. Suite à ça, les immenses portes du bâtiment s'ouvrirent lentement. Dans un silence de recueillement les premiers Successeurs commencèrent à gravir les marches qui les séparaient de l'entrée de l'édifice. Mon cœur se mit à s'accélérer. Adria voyant mon angoisse me prit la main et me sourit. Sourire que je lui rendis timidement. Ce fut à notre tour de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment. Une fois à l'intérieur on fut dirigés dans différents amphithéâtres. Adria et moi furent séparées, ce qui eut pour effet d'agrandir mon anxiété. Je regardais les gradins s'étendre et monter à perte de vue. Totalement perdue je me dirigeais vers une place. Au milieu de l'auditoire, c'était pour ainsi dire « parfait ». Je m'assis et soufflais un grand coup. Je vis bien vite Owen monter les escaliers et me rejoindre, je fus soulagée de le voir.

-Tout va bien ? Me demanda-t-il

-J'ai les mains moites... Rigolais-je nerveusement en les frottant contre mon pantalon noir en coton.

-Tout ira bien ne t'en fais pas.

J'hochais la tête, pour une fois il était sérieux. Je me laissais allée contre le dossier du siège en attendant qu'un intervenant vienne nous donner le départ. Les sièges étaient très espacés et loin les uns des autres, sûrement pour limiter les tentatives de fraudes.

Il y avait énormément de personnes. Tous ces jeunes semblaient sereins... Pourquoi suis-je la seule à être paniquée ? De plus, le temps d'attente était extrêmement long, ça n'arrangeait en rien mon anxiété montante.

Au bout de quelques minutes, les lumières de la salle s'éteignirent. Sur l'estrade en bas de nous, apparut un hologramme. Un homme d'une soixantaine d'année jaillit à travers des lumières bleutées. Son visage me disait curieusement quelque chose... Il avait une posture droite et des cheveux grisonnants tirés en arrière. Vêtus d'un costume trois pièces, il avait l'air d'une personne haut placée dans la hiérarchie de la cité.

-Bonjour à toutes et à tous. C'est avec un immense honneur que j'ouvre la cérémonie de l'examen final de la session de cette année. Commença-t-il.

Owen se pencha discrètement vers moi.

-C'est le doyen des Protecteurs... Le leader de la cité. Me souffla-t-il.

Mais bien entendu, je l'avais déjà vu lors d'intervention retranscrite en projection. Je me disais bien que son visage m'était familier, il s'agissait du Saint-Protecteur.

SéditieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant