Beauté Empoisonnée

X

       

Après la conversation qu'elle avait eue, Karina promit de regarder dans ses affaires si elle trouvait une quelconque piste. Hanna était si contente de l'avoir à ses côtés, d'avoir quelqu'un qui partageait sa peine, essayait de la soulager et ne la voyait pas comme une folle, une hystérique ou paranoïaque. Elle se promit d'être désormais là pour elle et d'en faire autant à son égard. Il y avait quelqu'un d'autre qui s'était montré particulièrement bon et auprès de qui elle devait se racheter : Rizwan...

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Hanna essaya à plusieurs reprises de joindre Riz, mais à chaque fois qu'elle l'appelait elle finissait par tomber sur sa boite vocale. Elle n'osait pas laisser un message, préférant lui parler directement. Mais voyant que toutes ses tentatives étaient des échecs, elle se décida à lui envoyer un texto. Elle se disait qu'il était peut-être en colère et ne voulait pas lui parler... Dans son message, elle s'évertua à lui présenter ses plus plates excuses par rapport à l'attitude qu'elle avait pu avoir dernièrement, et l'invitait à se retrouver pour aller boire un verre. Cela lui permettrait ainsi de pouvoir faire son mea culpa de vive voix. Après avoir envoyé le message, Hanna n'arrêtait pas de consulter son téléphone en espérant y trouver une réponse : deux minutes s'écoulèrent, puis sept, puis douze, puis treize, puis seize, puis dix-neuf... Rien. Il était fâché, Hanna en était sûre cette fois. Mais plusieurs heures après, alors qu'elle avait fini par oublier son téléphone ayant perdu espoir, elle eut l'agréable surprise de constater qu'il lui avait enfin répondu ! Rizwan était très occupé, mais il était d'accord pour aller boire un verre avec elle. Il lui donna rendez-vous dans un centre. Hanna trouva cela très étrange... Puis elle se souvint qu'il lui avait dit un jour qu'il donnait des cours de danse à des jeunes. Ce devait être dans cet endroit. De toute façon, il n'était pas question de faire la difficile. Il lui donnait une chance de s'excuser, elle allait la saisir !

Hanna alla donc retrouver Riz à l'heure qu'il lui avait proposée. Elle se rendit à l'adresse qu'il lui avait indiquée : vu de l'extérieur, l'endroit ne payait pas de mine. On avait du mal à s'imaginer que dans un tel lieu des gens pouvaient se réunir afin de pratiquer une activité artistique telle que la danse. À l'entrée se trouvait un tout petit accueil, avec un bureau derrière lequel était assise une secrétaire très bruyante. Plongée dans sa conversation téléphonique, elle n'avait même pas remarqué la présence d'Hanna. Ne voulant pas la déranger, Hanna se contenta de suivre les instructions que lui avait données Riz. Elle monta un escalier étroit jusqu'au premier étage. La première porte devant laquelle elle tomba nez à nez était celle des toilettes, qui n'avaient pas l'air vraiment très propres. Puis elle longea un couloir mal éclairé, au fond duquel se trouvait une porte close. C'était derrière cette porte que devait se trouver Riz. Mais elle ne savait pas s'il avait fini de donner son cours ou pas. Que devait-elle faire ? Attendre devant que la porte s'ouvre ? Ou entrer au risque de perturber la classe ? Hanna était bien trop curieuse pour attendre. Elle avait entendu la musique résonner dans la salle. Elle se décida donc à entrer, en silence, en ouvrant timidement la porte.

Contrairement à ce qu'elle avait vu jusqu'ici du bâtiment, la salle était merveilleusement bien éclairée. De taille moyenne, parquet au sol, murs avec de grands miroirs, barres d'exercices d'un côté : une vraie salle de danse. Riz se tenait devant, face aux miroirs, avec les élèves placés derrière lui et qui l'écoutaient parler :

— Un et deux, trois et quatre. Tête. Cinq et six, sept. Et huit. C'est bon ? C'est noté ?

Rizwan, plongé dans ses explications, n'avait pas vu Hanna faire son entrée. Mais les élèves si. Voyant qu'ils semblaient être captivés par autre chose que ce qu'il venait de dire et montrer, il tourna la tête vers la porte afin de voir de quoi il s'agissait. Il remarqua alors Hanna, qui lui fit un petit signe de la main.