La MdM, (alias Magiciens du Monde) est heureuse de vous accueillir pour une nouvelle année dans sa colonie de sorciers. Pour l'édition 1996, elle se situera en Terre de Feu, à l'extrême sud du Chili, et sera comme toujours ouverte à des sorciers de...
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— Je suis désolée ! s'excusa vivement Chihiro. Je ne voulais pas te faire peur.
Face à elle, le jeune sorcier qui observait le paysage par la fenêtre s'était retourné. Avec un petit sourire, il l'excusa :
— Ça ne fait rien. J'étais un peu perdu dans mes pensées, c'est pour ça.
Son accent lorsqu'il parlait était assez prononcé, mais d'une façon encore différente que ceux de Labhrainn et Josef. On sentait qu'il maîtrisait moins bien la langue.
Il s'avança vers la japonaise et s'approcha pour lui faire la bise. Cette façon de se saluer la mit quelque peu mal à l'aise. Dans son pays, la coutume était tout au plus de se serrer la main, et les gens étaient plutôt réservés en ce qui concernait les contacts.
— Je m'appelle Cézar, je viens du Brésil. Et toi ?
— Chihiro Ikeda. Je suis japonaise.
— Et bien, enchanté, Chihiro. Je suppose que tu es dans le bungalow Cliodna ?
Elle acquiesça. Le jeune homme lui adressa encore un sourire, et elle se fit la réflexion qu'il avait l'air chaleureux. Ses cheveux bouclés ébouriffés et ses expressions faciales enfantines contrastaient avec sa taille et sa pilosité naissante.
— Tu es une animatrice ? poursuivit le brésilien. Je ne crois pas t'avoir vue dans l'équipe d'entretien.
— Effectivement, je fais partie du groupe qui organise les activités sportives. Alors comme ça, tu es aux tâches ménagères ?
— Eh ouais, fit-il en haussant les épaules. J'aurais bien aimé être animateur, moi aussi, mais quand j'ai postulé, il n'y avait plus de place. Du coup, je m'occupe du nettoyage des espaces extérieurs.
— Au moins, tu ne seras pas enfermé toute la journée ! Et si ça peut t'éviter de récurer les toilettes... pouffa Chihiro.
— C'est exactement ce que je me suis dit ! s'esclaffa Cézar. De toute façon, je n'aurais pas supporté d'être à l'intérieur. A Castelobruxo, là où j'étudie, on nous habitue dès la première année à suivre beaucoup de cours en extérieur, alors ça aurait été un calvaire !
— Vous avez de la chance !
Il hocha la tête.
— Tu as eu le temps de visiter ton bungalow ? le questionna la brune.
— Oui, très rapidement. On a mis un peu de temps à se répartir les tâches, parce que beaucoup n'étaient pas d'accord, mais on a fini par pouvoir avoir un petit temps libre, avant l'arrivée des colons. D'ailleurs... tu as l'heure ?
Chihiro consulta sa montre. Il était dix heures moins sept. Il allait falloir retourner vers la pyramide, pour être présent lors de l'arrivée de la deuxième vague de Portoloins.
— Je crois qu'on est bons pour y retourner ! lança Cézar après avoir constaté l'heure. Tu as quelque chose à faire ici, où tu m'accompagnes ?
La japonaise haussa les épaules.
— Je viens avec toi, ma valise attendra.
Les deux jeunes sorciers ressortirent, quittant la chaleur du bungalow pour le vent frais de la colonie. Sur le chemin, ils échangèrent quelques banalités, et ils parvinrent finalement à l'esplanade, en même temps que certains de leurs collègues. Suivant la foule, ils s'engouffrèrent à l'intérieur de la pyramide — Chihiro ne parvenait pas à se faire à l'idée que l'intérieur était dix fois plus grand que l'extérieur — et rejoignirent le hall.
En attendant l'arrivée des jeunes sorciers, la jeune fille s'amusa à détailler les vêtements de tous les gens autour d'elle. La plupart des adolescents portaient leurs uniformes scolaires. Les plus discrets étaient ceux de Poudlard et d'Ilvermorny, qui avaient tous des couleurs sombres. Les élèves de Beauxbâtons, eux, attiraient plus l'attention du fait de leurs capes bleu ciel. Mais ceux qui étaient les plus visibles étaient sans nul doute les étudiants d'Uagadou, portant tous des tuniques bariolées sans réelle unité. Excepté les élèves des écoles de sorcellerie les plus connues, Chihiro repéra également quelques jeunes dans des tenues totalement différentes. Ils devaient probablement venir d'écoles plus petites et plus secrètes.
Soudain, les quelques bénévoles de la MdM reculèrent, et la japonaise aperçut les premiers Portoloins arriver. Sans grand étonnement, il s'agissait des japonais, suivis de près par les britanniques et les russes. Peu à peu, le hall se remplit, et le niveau sonore augmenta. Finalement, au bout d'à peine cinq minutes, une cloche au son grave et profond stoppa toutes les conversations. Le directeur réapparut depuis les marches que Chihiro avait déjà pu observer auparavant, et prit de nouveau la parole.
— Bienvenue à vous tous, sorciers du monde entier ! commença-t-il d'une voix forte. Vous êtes ici à la colonie Magiciens du Monde, durant les deux prochaines semaines de vos vacances. Ici, vous allez être amenés à rencontrer et à partager des tâches et des activités avec de nombreux jeunes de vos âges, de tous horizons confondus. Que vous soyez américain, polonais, congolais, indien, russe, quels que soient votre couleur de peau et votre statut de sang, tout ce qui importe ici, c'est la mixité et le mélange. C'est pourquoi vous allez partager vos dortoirs avec un maximum de personnes d'autres nationalités, de façon à augmenter les échanges. Il s'agit de garder en tête que quels que soient les tensions et conflits qui se jouent dans le monde sorcier à notre époque, votre génération sera toujours prête à aller au-delà et à s'unir à l'internationale pour déjouer toutes les menaces. Sur ce, je vous souhaite un bon séjour et vous invite à consulter les listes défilant sur ce parchemin - il le fit apparaître d'un mouvement leste de sa baguette - pour savoir dans quel bungalow vous serez logés.
Aussitôt le discours terminé, les vacanciers tentèrent de se frayer un chemin jusqu'au parchemin qui lévitait au centre du hall. Pendant ce temps, Chihiro repéra Aaron, qui lui fit signe de se rapprocher.
— Chihiro, il faut qu'on se tienne disponible si l'un d'eux cherche son bungalow, ou si qui que ce soit à besoin d'aide. Tu pourras le transmettre à Labhrainn, si tu le vois ?
La japonaise acquiesça. Tournant la tête vers là d'où elle venait, elle constata que Cézar avait disparu dans la cohue. Elle décida de sortir de la pyramide et de rester à proximité si jamais quelqu'un venait la solliciter.
Quelques instants après, justement, une blonde aux vêtements plutôt luxueux et un brun à l'uniforme de Durmstrang l'abordèrent. La première arborait un air revêche, tandis que l'autre paraissait plus calme, mais aussi plus en retrait.
— Excusez-moi, est-il possible de changer de bungalow ?
— Comment ? lâcha Chihiro. Euh, non, je ne pense pas, ce serait compliqué de revoir toutes les répartitions...
— Mais mon ami et moi avions demandé à être placés dans le même bungalow ! C'est scandaleux !
— Ludmila, du calme, intervint le jeune sorcier. Elle a raison, si tout est déjà organisé, ce n'est pas pour rien...
La blonde ne parut pas tenir compte des paroles de son ami et continua de pester devant une Chihiro interdite.
— C'est que, les bungalows ne sont pas mixtes ! finit-elle par répondre. Mais peut-être que les organisateurs ont pensé à vous...
Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase : l'adolescente venait de lui tourner le dos et de s'en aller, traînant derrière elle son ami, qui eut tout juste le temps d'adresser à Chihiro un sourire d'excuse. La japonaise haussa les épaules. Elle espérait que tous les jeunes sorciers ne seraient pas comme la dénommée Ludmila. Si elle devait gérer une centaine de gamins comme elle, elle avait mal choisi le lieu de ses vacances !