La MdM, (alias Magiciens du Monde) est heureuse de vous accueillir pour une nouvelle année dans sa colonie de sorciers. Pour l'édition 1996, elle se situera en Terre de Feu, à l'extrême sud du Chili, et sera comme toujours ouverte à des sorciers de...
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— Regarde le, il a dormi ici toute la nuit ! sourit Chihiro.
Oona et elle se trouvaient sur la terrasse de leur chambre, depuis laquelle elles pouvaient voir Toussaint, couvert de gros plaids. La japonaise les lui avait laissés lorsqu'elle avait constaté qu'il s'était endormi en méditant. Avec ces couvertures enchantées, il n'avait pas dû craindre le froid.
— Allez, on va être obligés de le réveiller. Ce serait dommage qu'il manque les sélections de Quidditch !
— Alors c'est aujourd'hui ? demanda Oona en suivant Chihiro dans l'escalier qui menait à la falaise.
— Oui ! On s'est arrangés pour faire ça le plus tôt possible, histoire que vous puissiez vous entraîner suffisamment entre chaque match.
— Ça risque quand même d'être serré, non, pour caler plusieurs matchs sur deux semaines et de laisser la place pour les entraînements ?
— C'est pour ça que dans l'idéal, il nous faudrait trois équipes. Comme ça, on fait trois matchs et une finale, le dernier jour.
Les deux jeunes filles s'approchèrent du français, et Chihiro lui tapota l'épaule de façon très maternelle. Lentement, il commença à remuer, avant d'ouvrir les yeux. Sans doute perdu, il battit plusieurs fois des paupières comme pour être sûr qu'il ne rêvait pas.
— Qu'est-ce que je fais là ? marmonna-t-il avec la voix pâteuse.
— Tu te souviens de notre séance de méditation, hier soir ? Tu t'es endormi, je t'ai couvert pour que tu n'aies pas froid. Tu avais l'air tellement serein !
— J'ai bien dormi, effectivement, confirma Toussaint.
— Tu seras en forme pour les sélections de Quidditch, alors !
— Oh cool, c'est aujourd'hui !
Oona informa les deux sorciers qu'elle allait remonter. Dans son gilet fin, elle grelottait. Elle remonta les quelques marches et rentra dans la chambre, avant d'aller rejoindre Ejiro et Ludmila dans la salle principale.
— On nous a apporté les petits déjeuners dans le bungalow ! s'exclama Ejiro en regardant les sachets en papier déposés sur la table basse.
— J'espère que ça sera comestible, pas comme cette affreuse soupe d'hier soir ! maugréa la russe, toujours aussi agréable.
Les trois filles s'installèrent dans les canapés et commencèrent à manger. Quelques minutes plus tard, Chihiro les rejoignit, après avoir laissé Toussaint aux mains des garçons de Quong Po. Elle constata avec plaisir la livraison à domicile du petit déjeuner, et s'assit immédiatement.
Elles ne mirent pas longtemps à être rassasiées, le contenu des sacs étant vraiment conséquent. Ensuite, Oona assista à une sorte de dispute entre Ludmila et Ejiro pour savoir laquelle des deux allait passer à la salle de bain en premier. Elle, s'était dit qu'elle prendrait une douche après le Quidditch. Finalement, l'africaine n'étant pas de nature obstinée, elle accorda la place à la blonde.
Elle resta si longtemps dans la douche que les autres filles ne purent pas se laver les dents, et qu'elles durent taper à plusieurs reprises en la menaçant de ne pas être à l'heure pour les sélections. Elles avaient cru comprendre que Ludmila était une amatrice de Quidditch, et qu'elle comptait bien devenir gardienne dans une des trois équipes.
— C'est bon, on peut y aller ? demanda Chihiro, quand elles furent prêtes.
Il ne manquait qu'Ejiro, mais elle avait décidé d'arriver un peu plus tard, le temps de prendre sa douche. De toute façon, elle ne comptait pas passer les sélections.
En sortant du bungalow, les sorcières retrouvèrent Toussaint, seul, assis sur les marches.
— Tu attends les gars ? questionna la japonaise.
— Non, je vous attend vous, répliqua le français. Aucun des gars n'est motivé à faire partie d'une équipe de Quidditch, et Cézar a déjà dû se lever à six heures pour aller préparer le terrain.
— Si tôt ?! s'offusqua Ludmila. Enfin, c'est vrai qu'il est là pour ça, lui.
Chihiro et Toussaint lui décochèrent des regards noirs. Cela fit rire l'irlandaise. Le petit aperçu qu'elle avait eu du caractère de la russe l'amusait plus qu'autre chose. On sentait une volonté d'attirer l'attention sur elle et de se faire constamment remarquer, ce qu'Oona trouvait plus dommage que désagréable. Elle avait eu une amie dans ce genre, lorsqu'elle était à Poudlard, et elle avait l'habitude de gérer ce genre de comportements.
Les quatre adolescents quittèrent donc le palier de leur bungalow pour se rendre au terrain de Quidditch. Seule Chihiro l'avait aperçu, pour le moment. Oona n'était pas allée se cacher de ce côté de la colonie, lors du jeu de la veille, et leurs activités de l'après-midi s'étaient déroulées en intérieur.
Elle aperçut le panneau signalant le terrain, qui allait dans la même direction que le petit lac interne qui se trouvait sur la presqu'île. Ils empruntèrent ce chemin, et soudain, après avoir dépassé quelques bungalows, ils virent apparaître les gradins et les anneaux de Quidditch. Un instant plus tard, le petit groupe déboucha sur le lac, duquel émergeaient carrément le terrain. Les gradins avaient les pieds dans l'eau, et une petite passerelle en bois permettait d'y accéder.
— Ouah ! s'extasia Oona.
Chihiro eut un sourire.
— Ça vous change de vos terrains banals, hein ? lâcha la japonaise. Nous, à Mahoutokoro, on joue au dessus d'une mer mouvementée, avec le vent qui nous ballotte dans tous les sens, et on doit en plus faire attention aux avions de la base aérienne d'à côté.
— C'est déjà un bon début de jouer au dessus d'un lac, grimaça Toussaint.
— J'avoue que c'est presque plus flippant qu'à Uagadou, confirma Oona. Enfin, sauf qu'à Uagadou, si on tombe de nos balais, on n'a pas d'eau pour nous rattraper si on tombe au dessus du vide.
— Vraiment ? fit Chihiro. Je ne savais pas que les africains aussi aimaient le Quidditch périlleux.
— Le terrain est situé tout en haut d'une montagne, à flanc de roche, et un côté donne sur les gradins, pendant que l'autre est au bord du vide, et on peut même parfois voir la vallée tout en bas. Alors si, je pense qu'il faut aimer le risque !
Le groupe emprunta la passerelle. Dans les gradins, plusieurs jeunes sorciers attendaient que les sélections commencent. Comme la plupart n'avaient pas emmené leurs balais, la MdM se devait de leur fournir, mais personne ne semblait encore les avoir apportés.
— Eh ! Chihiro !
La japonaise leva la tête et se mit à sourire, avant de saluer un rouquin assis tout en haut des gradins.
— Venez, on va rejoindre Labhrainn, proposa-t-elle à ses compagnons.
Seule Ludmila ne voulut pas les suivre. Ils montèrent donc les marches, et le dénommé Labhrainn s'exclama soudain :
— Eh, mais c'est Oona Murphy !
Surprise qu'on prononce son nom, l'irlandaise écarquilla les yeux, avant de reconnaître le jeune homme. Il avait un an de plus qu'elle et se trouvait dans la maison Gryffondor, mais le préfet était du genre sociable et adorait discuter avec tout le monde dans le château, sans exception. Il s'agissait d'ailleurs du seul Gryffondor, d'après les souvenirs de la rouquine, à essayer de se lier d'amitié avec les Serpentard, ce qui se soldait souvent par un échec. Mais Labhrainn s'en fichait.
Une fois qu'ils eurent rejoint l'écossais, les trois adolescents s'assirent et commencèrent à discuter. Jusqu'à ce que Labhrainn aperçoive quelqu'un d'autre dans la foule et ne s'exclame :
— Eh, Oona, regarde qui est là !
Tournant le regard dans la même direction que le sorcier, l'irlandaise repéra alors un visage qui ne lui était pas inconnu.
— Me dit pas qu'elle a osé se pointer, cracha-t-elle, alors qu'une jeune fille arrivait à leur niveau.