Chapitre 11

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Nous n'échangeons pas un mot de tout le trajet. Dans ma tête par contre, je cogite à 100km heure. Qu'est ce que je fous bordel de merde ? Je ne dois rien à ce type, qui est, il ne faut pas l'oublier, un séducteur égocentrique susceptible et jaloux. Donc, pourquoi est ce que je suis montée dans sa voiture ? POURQUOI ? La petite voix dans ma tête me répond : "parce que tu es amoureuse de lui sans vouloir te l'admettre espèce d'hypocrite". Ne jamais écouter sa petite voix intérieure, très mauvaise idée.

Gabriel sort de la circulation pour s'enfoncer dans un parking souterrain au pied d'un immeuble résidentiel de haut standing. Pourquoi est-ce que ça ne me surprend pas ? Je sors de la voiture alors qu'il a à peine finit de se garer et je croise les bras sur ma poitrine, ne cachant pas mon agacement. Gabriel fait comme si de rien était, ce qui a le don de m'énerver encore plus.

- C'est par là.

Je le suis, toujours sans rien dire jusqu'à l'entrée où un gardien le salue d'un signe de tête. Le hall est magnifique, très spacieux et lumineux. Des plantes sont disposées de manière experte dans l'espace pour apporter un peu de vie au hall pourtant glacial, tout en verre et en acier. Cet environnement tranche totalement avec mon cadre de vie habituel, dans mon petit immeuble en brique, rempli d'histoires et de fissures mais qui au moins a le mérite d'avoir une vraie personnalité.

L'ascenseur arrive et nous montons tous les deux. Gabriel appuie sur le bouton du 36ème étage. Et bien, il doit avoir une belle vue. Je sens mon souffle se faire court et mon pouls s'accélérer alors que les étages défilent tandis que nous restons  muets. Gabriel me guide vers son appartement dans lequel je rentre en essayant de ne pas trop penser aux conséquences de mes actes.

Il a effectivement un jolie vue, un extraordinairement jolie vue. Je suis attirée vers les immenses baies vitrées de son salon qui donnent l'impression d'avoir tout la ville à nos pieds. L'espace est immense, très design et meublé avec beaucoup de goût. Certains meubles anciens choisis avec soins apportent une jolie touche de contraste. 

- Je peux ?

Il me tend la main et récupère mon sac et ma veste pour les poser sur son immense canapé. Je me sens plus vulnérable que jamais, seulement vêtue de ma robe bleue et de mes collants filés. Gabriel tend la main vers ma tresse qui repose sur mon épaule et la défait doucement, laissant mes cheveux onduler entre ses doigts.

Je plonge encore une fois dans ses yeux bleus et je sens que je vais m'y noyer si je n'y prend pas garde.

- Tu voulais qu'on parle.

J'essaye de parler de façon détachée et froide mais c'est un échec cuisant. Gabriel se rapproche encore de moi, il est si prêt que je peux sentir la chaleur qui se dégage de son corps alors que nous ne nous touchons même pas.

- Maintenant ?

Sa main continue de caresser mes cheveux puis part à la découverte de mon cou où Gabriel passe le bout de ses doigts déclenchant chez moi des frissons incontrôlables. Craignant de lui céder aussi facilement, je me soustrais à sa main et m'éloigne de lui.

- Tu penses que je suis venue pourquoi si ce n'est pas pour parler ?

Gabriel se rapproche de moi à nouveau, me forçant à reculer. Sa démarche ressemble à celle du fauve qui guette sa proie. Je me retrouve vite bloquée contre le mur, contrainte de devoir lever ma tête si je veux soutenir son intense regard. Alors que je suis bloquée, Gabriel plaque ses mains sur le mur juste à côté de ma tête. Il ne porte rien d'autre qu'un t-shirt gris qui dessine son torse à la perfection tandis que je peux voir ses biceps tendus alors qu'il me fixe plus intensément encore. Nos visages ne sont qu'à quelques millimètres l'un de l'autre et ni lui ni moi ne baissons les yeux. On pourrait presque voir les éclairs entre nous.

Rédemption (Is It Love ? Gabriel)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant