Chapitre 23

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(Beaucoup d'attente pour ce chapitre...j'espère qu'il vous plaira ^^)

Je n'avais jamais été trimballée dans un coffre de voiture. J'admets que je m'en serais bien passé. Les hommes ont quant à eux eu droit à un traitement de faveur bien qu'ils attachés et la tête couverte d'un masque noir qui leur cache les yeux, ils peuvent au moins être assis dans une position relativement confortable. Je pense que ma dernière réflexion au sujet de son ego dégoulinant de sexisme et d'incsécurité a vexé Ichiro bien plus que ce que je croyais.

Mais de là à me foutre dans le coffre...

Le coffre de la Tesla dernier cri d'Ichiro a beau être large, je dois garder mes jambes repliées contre moi, les cuisses écrasées contre mon ventre. J'ai bien essayé de cogner contre le plafond du coffre mais je n'ai pas le recul nécessaire pour pouvoir y mettre toutes mes forces.

J'attends donc.

Au bout d'un temps que je ne saurais estimer, le bruit de la circulation diminue. Nous devons avoir quitté Tokyo à présent, les bruits et les odeurs ont changé...ça ne laisse rien présager de bon. Ichiro va vouloir se débarrasser de nous.

Non, juste de moi, il a trop besoin de Carter... ou alors Ichiro a complètement craqué et veut aussi le tuer... Peut être va-t-il aussi liquider Gabriel, par pure jalousie. Cette situation commence à sérieusement déraper, je pense que personne n'avait prévu que tout ça irait aussi loin. Je suis convaincue qu'il y a bien des choses que chacun aurait préféré garder pour soi qui ont finalement été exposées au grand jour. Ichiro a montré que je pouvais l'atteindre simplement par des mots, ses subordonnés ont vu son armure se fendiller un court instant. Il a perdu son calme à cause d'une femme, et ça pour des yakuzas, c'est une brèche dans laquelle le premier ambitieux pas trop débile venu va vouloir se faufiler.

Le gang est trop instable pour pouvoir compter sur une famille et des traditions. Eure le premier gang de métis a certes une aura marketing incomparable mais cela ne va pas sans certains petits désagréments. Je me réjouirais volontiers de cette situation si ma situation personnelle n'était pas aussi précaire.

Nous tuer serait une erreur mais mon charmant ex est dans un état d'esprit propice à l'erreur. Pour autant, je ne sais toujours pas comment me sortir de cette situation. S'il décide de me coller une balle dans le crâne ou de me balancer dans le fleuve, les pieds coulés dans du béton, je ne pourrais pas faire grand chose pour sauver ma peau.

La voiture freine violemment et je me cogne le front dans toit du coffre.

- Putain ! Apprenez à conduire...dégénérés ! je hurle bien que personne ne puisse m'entendre ou comprendre ce que je veux dire en raison du bâillon enfoncé entre mes lèvres.

J'entends des portières claquer, des voix étouffées, certaines vibrent de colère contenue, des bruits de pas qui se rapprochent de moi. Pendant un instant, deux voix discutent devant le coffre. J'enrage de ne pas comprendre ce qu'ils disent. Cela ne m'empêche pas de me positionner de telle sorte à accueillir celui qui aura le malheur d'ouvrir le coffre comme il se doit.

Le coffre commence lentement à s'ouvrir et je suis aveuglée par la lumière du lampadaire qui grésille juste au dessus de la voiture. Pour autant je n'abandonne pas mon idée. Au moment où le coffre est assez ouvert, un visage se penche pour regarder dans quel état je suis. Premier arrivé premier servi. Je détend brusquement mes jambes et mes pieds s'écrasent contre le visage du pauvre bougre qui se retrouve projeté à terre, le nez en sang. Il laisse même quelque dents sur le bitume. J'ai dû frapper assez fort car il ne se relève pas.

Si j'avais été talon et pas pieds nus, je lui aurais sans doute éclater le crâne.

Il ne faut jamais sous estimer la puissance d'une paire de louboutin. Jamais. Je veillerai à être en talon la prochaine fois qu'un psychopathe aura l'idée de me balancer dans un coffre de voiture.

Rédemption (Is It Love ? Gabriel)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant