Rédemption (Is It Love ? Gabriel)

Chapitre 20

(Bonjour à tous et toutes ! Voici enfin la suite de l'histoire, toutes mes excuses pour l'attente, j'espère que ce chapitre vous plaira. Enfin, un immense merci pour le cap des 6000 vues !)

Je serre la balustrade à m'en faire blanchir les jointures. Ichiro est déjà parti depuis plusieurs minutes mais je me doute qu'il a laissé un de ses "valets" dans les environs pour me surveiller et s'assurer que j'obéis bien à son ordre. Dans ma tête, je carbure à 1000 à l'heure : il faut que je trouve une idée, un plan, n'importe quoi ! Une solution miracle pour me sortir de cette horrible traquenard sans perdre mon père.

Je suis presque autant en colère contre Ichiro que contre lui. Il m'avait promis de ne plus boire, d'arrêter de jouer. Il avait passé des mois en désintox et tout ça pour rien. Il avait déjà mis à rude épreuve ma dévotion filiale en m'obligeant à m'engager chez les yakuzas. Pourtant, malgré ma rancoeur, je sais que je vais tout faire pour l'aider, alors qu'il ne le mérite pas et que je vais tout perdre. Cette fois, même fuir ne me sauvera pas.

J'inspire et expire plusieurs fois pour essayer de calmer mon rythme cardiaque. Je ne sais toujours pas quoi faire. Comment est-ce que je vais me débrouiller pour que Carter m'invite dans sa chambre ? Il ne m'a jamais traitée que comme une assistante, parfois une associée mais il n'a jamais montré aucun signe m'indiquant qu'il me montrait de l'intérêt.  Une voix inquiète me sort de mes pensées.

- Mademoiselle Roy ? Vous allez bien ?

Je sursaute et essaye de me redonner une contenance avant de me tourner vers Mark. Comme tous les autres hommes présents à la soirée, il a sorti le costume obligatoire. Comme à chaque fois que je le regarde et que je constate la sincérité de ses sentiments à mon égard, mon cœur se serre. Je l'ai repoussé, plusieurs fois, pourtant il ne cesse de se montrer aimable et prévenant. Alors que, clairement, je ne mérite rien de tout ça.

- Je... j'hésite à poursuivre de peur que ma voix flanche. Je vais bien, merci.

Je fais un pas pour partir mais mes jambes tremblent sur mes vertigineux talons que je maudis dans toutes les langues que je connais. Je manque de trébucher et me rattrape à la balustrade. Mark accoure à mes côtés pour me soutenir. Je vais pour le repousser mais me retient au dernier moment car un détail me revient en mémoire.

Les suites de Mark et Carter sont mitoyennes. Peut-être même qu'elles communiquent puisque que Mark est l'associé le plus proche de Carter et qu'ils doivent être presque tout le temps en contact.

Je me mord l'intérieur des joues pour réprimer un pleur. L'idée qui est en train de germer dans ma tête me donne envie de vomir. Je me donne envie de vomir.

Comme je me l'étais déjà dit longtemps avant, ma porte d'entrée sur Carter, c'est Mark. J'aurais aimé faire autrement mais je ne sais pas comment faire sans que toutes les personnes que j'aime meure. Je vais perdre Gabriel, Mark, Lisa, Matt, Colin...mais, au moins, ils vivront, protégés de moi, loin de moi et de mon passé pourri.

Je me laisse aller dans les bras de Mark, jouant la demoiselle en détresse.

- En fait...je crois que le jetlag m'a épuisée. Est-ce que voulez bien me raccompagner ? Cette hôtel est immense et j'avoue ne pas trop m'y repérer.

C'est pathétique, facile et très, très, évident. Mais Mark a profité de la soirée, avec modération certes mais suffisamment pour qu'ils ne voient pas le piège grossier. Son ego, que j'ai déjà blessé voit là une occasion de se réparer. Mes yeux brillants, pas de fatigue contrairement à ce que je lui fais croire, sont parfaits dans ma panoplie de gente dame éplorée. Je me retiens de lui dire ce que je vais lui faire, qu'il faudrait qu'il parte loin de moi, au plus vite.