Rédemption (Is It Love ? Gabriel)

Chapitre 22

Ichiro éclate de rire devant ma mine déconfite.

Je ne comprends pas. Que fait-il dans la suite de Carter ? Il voulait pourtant que je le tue pour lui.

Donc qu'est-ce qu'il fiche là ?

Je reste immobile tandis qu'un des yakuzas se rend dans la suite de Mark. L'homme glisse la tête par l'embrasure de la porte, constate que Mark est profondément endormi. Pendant un instant, j'ai peur qu'il aille dans la chambre pour faire durer le sommeil de Mark de manière...permanente. Heureusement, il n'en fait rien et referme simplement la porte en la verrouillant derrière lui avant de reprendre sa position à côté de son chef.

Un lourd silence s'installe. Seule femme braquée par le regard de ses quatre hommes hautement dangereux n'est pas une position très confortable. Je suis toujours pieds nus, les cheveux légèrement en bataille après mon échange avec Mark.

Des voix me parviennent du couloir. Au moment où je les reconnais, je recule d'un pas vers la porte qui donne sur la suite de Mark. Les voix se rapprochent. Au moment où la poignée de la porte de la chambre de Carter s'abaisse, je cours jusqu'à la porte de communication. D'un geste, Ichiro ordonne à un de ses molosses de me retenir.

Le spectacle doit être surprenant pour Carter et Gabriel.

Le yakuzas me ceinture mais je relève d'un coup sec ma tête dans son menton, il me repousse brutalement pour contenir le sang dans sa bouche, cet idiot s'est mordu la langue. La porte n'est plus très loin, ma main effleure presque la poignée au moment où le yakuzas m'attrape la cheville et tire dessus d'un coups sec. Je m'effondre. Je hurle de rage. J'étais si proche.

Je ne sais pas pourquoi je veux fuir, je sais pourtant qu'il est trop tard, peut être que subsiste en moi le vain espoir que je pourrai m'en sortir ? Faire comme si de rien était ? Mais Carter et Gabriel m'ont vue et il n'y a aucun moyen pour que j'échappe à ce qui va suivre.

Je me retrouve plaquée au sol par le yakuzas, griffant le sol pour tenter de lui échapper, mais il ne se fera pas avoir deux fois. Ichiro se lève enfin, pas gêné le moins du monde par la situation. L'homme de main me tord le bras derrière le dos, la douleur me paralyse tandis qu'il plaque ma tête au sol à l'aide de son autre main.

Gabriel et Carter sont toujours sous le choc de la scène à laquelle ils assistent.

- On peut savoir ce qui se passe ? demande Carter d'une voix glaciale.

- C'est très simple mon cher Ryan, répond Ichiro en réajustant une de ses manches. Je viens vous faire une offre, que vous allez accepter.

- Je n'écouterai rien venant de vous tant que traiterez Sibylle de cette façon !

Ichiro s'accroupit à côté de moi et attrape mes cheveux pour relever ma tête et tirer mon visage vers Gabriel et Carter. Je vois mon cher manager serrer les poings de rage. Mais il n'est pas stupide, il sait qu'intervenir maintenant ne rendrait service à personne.

- Vous parlez de cette traînée ? Vous voulez savoir ce qu'elle faisait dans votre suite ? susurre Ichiro.

Le regard gris de Carter se rive à celui d'Ichiro, je peux voir à la contraction de sa mâchoire qu'il contient sa colère avec difficulté. Mon ancien boss lui a l'air radieux, tout se passe selon un plan établi et connu de lui seul.

- Je me moque de ce qu'elle a fait. Relâchez-la.

- Je n'en ai pas envie.

- Ce n'est...intervient Gabriel.

- Car il se trouve que cette salope m'appartient, le coupe Ichiro.

Il hoche la tête vers le yakuza qui me retient, qui se fait un malin plaisir de déchirer le tissu qui couvre mon dos, exhibant mon tatouage à la vue de tous. Ichiro laisse à Carter et Gabriel le temps nécessaire pour bien détailler les dessins qui recouvrent ma peau. Puis, le second homme de main d'Ichiro découvre son bras, révélant des motifs similaires. Je serre si fort les dents face à l'humiliation que je suis en train de subir que ma mâchoire grince. Mes ongles sont profondément enfoncé dans le parquet qui recouvre le sol. Je n'ose pas tourner les yeux vers Gabriel. Il se doutait de tout cela mais en avoir la confirmation, surtout de cette façon, me fait enrager.