Sans cesser de courir au travers de la forêt, je hurle à pleins poumons le nom de mes parents :
- Maman! Papa! Vous êtes où?!
Les branches m'égratignent les jambes et les bras, mais j'y fais abstraction, me concentrant sur mon ouïe afin de percevoir le moindre cri. Je ravale avec difficulté les larmes qui menacent de couler tout en regardant autour de moi.
Un hurlement strident résonne dans la forêt et je me fige un instant avant de courir en direction de cet appel. J'arrive finalement dans une clairière, guidée par la plainte. Je balaie l'endroit du regard et mes yeux s'arrêtent sur le corps d'un homme inanimé sur le sol. Je cours dans sa direction, priant intérieurement pour qu'il ne soit pas mon père.
- Papa? Oh non.. Papa!
Je me jette sur son corps froid et pose ma tête sur sa poitrine, coupant ma propre respiration en espérant entendre la sienne. Je fonds en larmes en secouant son corps inerte et sans vie, complètement dévastée. Au travers de mes sanglots, un craquement subtil sur le sol attire mon attention et je lève la tête, plissant les yeux pour voir malgré les larmes qui redoublent.
Je vois ma mère accourir vers moi. Ses cheveux blonds sont en bataille et de la sueur suinte un peu partout sur sa peau à découvert. Un soulagement s'empare directement de moi et je pousse sur mes jambes pour me relever, mais je n'ai pas le temps de tendre la main vers ma mère qu'elle se fait brusquement bousculer sur le côté. Une grande ombre noire se précipite sur son corps étendu et vulnérable. La chose plonge sa tête dans sa nuque. Ma mère se débat et me supplie d'un regard rempli de larmes de partir, mais je ne peux bouger un membre. Ma respiration s'est coupée, mes yeux sont bloqués sur le spectacle horrifique qui se déroule devant moi et je ne ressens plus rien d'autre que de la peur crue. Pure et brutale.
Les plaintes et les mouvements de ma mère ralentissent malgré tous les efforts que je fais pour réagir, jusqu'à ce que la mort ne s'empare de son corps.
Est-ce que je rêve?
La créature se retourne vers moi, les lèvres retroussées, laissant apparaître des canines pointues. Le sang dégoulinant de sa bouche et les yeux animés d'une flamme mortelle, elle s'approche lentement de moi. Je recule et trébuche sur le corps inanimé de mon paternel. La créature me fonce dessus et je ferme les yeux en criant.
***
Je me réveille en sursaut. Ma respiration est saccadée et mon corps est couvert d'un fin filet de sueur. Toujours le même cauchemar... Évidemment. Je frotte énergiquement mes globes oculaires et me lève du lit. Je n'arriverai pas à me rendormir et de toute façon, je dois me préparer pour la rentrée. Je passe devant la cage de Saphir, ma rate. Mon petit rongeur aux yeux noirs et à la fourrure blanche. Je caresse tendrement son petit crâne avant de me diriger vers la cuisine.
Je me sers un verre de whisky et me plante devant la fenêtre pour admirer le lever du soleil. Je ne mange jamais le matin, malgré qu'il est strictement dit que le déjeuner est le repas le plus important de la journée. Mes cauchemars répétitifs me coupent l'appétit.
En même temps, revoir la mort de ses parents en boucle n'est pas très appétissant...
Je termine mon verre avant de filer sous la douche. Après m'être savonnée, rincée et séchée, j'enfile rapidement l'uniforme absolument dégueulasse à l'effigie de l'université. Je range un peu le bordel de ma chambre et retourne voir Saphir. Je lui donne de la nourriture et de l'eau. Elle ronronne tel un chat et se couche sur le dos pour me permettre de lui caresser le ventre. J'esquisse un sourire avant de la prendre dans mes bras et de la déposer par terre. Je serai partie toute la journée et je ne veux pas qu'elle s'ennuie, seule dans sa cage. Comme pour me remercier, elle lève la tête vers moi avant de déguerpir vers le petit module que j'ai récemment acheté, à l'animalerie.
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Désir ardent
Paranormal// TERMINÉE // Léna Portman, une étudiante âgée d'une vingtaine d'années, est une ravissante jeune femme. Sa chevelure d'or se balançant au gré de sa démarche gracieuse et ses prunelles bleutées en charment plus d'un. Dans le but d'oublier le tragiq...