27. Torturé sans pitié

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Le voyage m'a paru une éternité. Des scénarios tous plus horribles les uns que les autres hantaient sans cesse mes pensées. Thomas et Nicolas tentent de me rassurer, mais je ne peux être optimiste dans ce genre de situation. Le trajet s'est passé dans le plus morbides des silences, pendant au moins une trentaines de minutes.

Lorsque nous sommes enfin arrivés en Transylvanie, un léger sentiment de soulagement s'empare de moi. Je me sens plus près du but. Sans que je ne comprenne comment ni pourquoi, j'ai l'impression d'entendre les pensées de Jay, au loin.

- Vous entendez ?

Nicolas me répond :

- Quoi donc ?

- Je peux entendre les pensées de Jay...

Nicolas et Thomas froncent les sourcils alors que je tends l'oreille.

*J'espère... Léna... respecté... Demande...*

- Qu'est-ce qu'il pense ?

- Je... Je sais pas. C'est flou. Enfin, j'entends quelques bouts de la phrase sans comprendre son sens.

Nicolas hoche la tête.

- Ce doit être votre lien d'âme-soeur. Il permet d'entendre les pensées de l'autre même à des kilomètres !

(C'est comme ça qu'il a su pour mon attaque !)

Nous déambulons dans les rues de la Transylvanie à la recherche d'une bouche d'égout qui nous conduirait jusqu'au château des Éthérés. J'avoue que je redoute un peu le moment où nous devrons traverser dans l'eau usée...

~~ PDV Jay ~~

Les sbires des Éthérés m'ont attaché les poignets et les chevilles avec des menottes en métal, sur une chaise. J'ai tenté de me libérer, en vain. Les chaînes sont résistantes face à la force d'un vampire.

Torse nu, mon buste se soulève au rythme de mes respirations. Pendant un instant, je revois la petite tête blonde de Léna couchée sur mon torse, endormie. Ma petite chose me manque cruellement et passer des heures aussi loin d'elle me tue à petit feu.

Son petit sourire arrogant et ses yeux pétillants de malice me manquent. Sa généreuse poitrine, ses cuisses galbées et ses petites fesses rebondies me font encore fantasmer... Sa bouche pulpeuse et charnue qui m'a tant offert de sensations. Sa voix, aussi sensuelle que douce qui provoque une nuée de frissons à chaque fois que l'entend. En d'autre mots, Léna me manque. Je n'ai qu'une envie, la serrer dans mes bras, dévorer ardemment ces lèvres qui m'obsèdent et posséder ce corps à damner les saints.

D'un côté, j'ai envie d'être égoïste et d'espérer qu'elle vienne me chercher afin que nous puissions vivre notre vie tranquille. Seulement, son arrivée ici alerterait les Éthérés et elle risquerait grandement sa vie.

J'espère franchement que Léna a respecté ma demande...

La bouche pâteuse et le corps complètement déshydraté, je regarde autour de moi pour la énième fois, tentant de trouver une possible sortie.

Cependant, je n'ai pas le temps de réfléchir davantage que deux hommes entrent dans ma cellule. L'un d'eux lance :

- Eh bien. Le grand Jay s'est fait avoir tout seul ?

- Ta gueule.

- Je pense pas que tu sois en mesure de parler, petit con.

Le coin de mes lèvres s'étirent en un sourire avant que je ne lâche :

- Va te faire foutre.

Soudain, une douleur me pique la joue, m'indiquant que le type vient de me frapper.

- Doucement, Link. Faudrait pas l'assommer avant de lui avoir infligé la sentence qu'Ulrick nous a ordonné.

- J'y peu rien si il me chauffe, Ralph.

Le prénommé Ralph soupire avant de sortir une longue ceinture d'un sac. Un sourire sadique collé aux lèvres, Ralph fait claquer sa ceinture et me fouette sans attendre avec. Une douleur se propage sur mon torse mais je ne sourcille pas, me contentant de serrer les dents. Les coups redoublent sans s'arrêter, et je souffre en silence, la seule image de Léna heureuse me permettant de tenir bon.

Link vient chuchoter à mon oreille :

- On fait moins le malin maintenant, salaud !

Les coups cessent enfin et mon torse est devenu écarlate, ma peau irritée me brûlant terriblement. J'ouvre les yeux que j'avais précédemment fermé pour mieux endurer la douleur. Ralph s'éloigne de moi et remplie un bocal d'eau avec le robinet dans la cellule. Link tient fermement ma nuque avant de plonger ma tête à sous l'eau. Je me débats et me débat jusqu'à ce que mes poumons me brûlent. Doucement, je sent la vie quitter mon corps...

• • •

J'ouvre brusquement les yeux et reprends ma respiration, constatant que Ralph et Link sont toujours là. Ils m'ont noyé pour que je revienne à la vie...

Les yeux des deux hommes sont maintenant rougeâtres et des canines dépassent leurs lèvres.

(Putain... Tout sauf ça...)

Sans crier gare, les deux vampires se jettent sur mon cou qu'ils mordent à pleines dents. Ma douleur s'accentue alors que leurs crocs s'enfoncent plus profondément dans cette chair fine et tendre. Ils sucent mon sang et poussent des grondements de plaisir près de mes oreilles, me donnant envie de vomir.

Ce n'est rien des morsures jouissives que j'offrais à Léna...

Mon visage est déformé par une grimace tant la douleur est insupportable. Déjà que j'étais faible à cause du manque de sang, je sens mon corps devenir encore plus lourd. Après de longues minutes qui me paraissent interminables, Ralph et Link retirent tout deux la canines de mon cou.

Tout en s'essuyant la bouche, Ralph dit :

- C'est tout pour l'instant. On te laisse un verre de sang pour éviter que tu meurs déshydraté, ce serait con. On revient plus tard.

Link se penche pour saisir le verre et approche le liquide rouge de ma bouche. J'entrouvre péniblement mes lèvres désséchées et accueille avec plaisir l'hémoglobine sur ma langue. Je savoure les quelques gorgées auxquelles j'ai eu droit avant que les deux vampires ne prennent leurs choses et quittent ma cellule.

Même si j'ai pu me nourrir légèrement, ce n'était pas assez pour que je retrouve pleinement ma force. Épuisé, ma tête retombe sur mon torse malmené par les coups de ceinture. Je me sens doucement quitter la réalité. Je crois percevoir du bruit à l'extérieur de ma cellule mais je n'y porte plus attention, le monde autour de moi étant trop lointain. La porte en fer de la pièce s'ouvre et deux petites mains englobent rapidement mon visage.

J'ouvre péniblement les yeux et distingue les traits de ma Léna.

- Jay... Oh Jay... Je suis tellement désolée...

Je souris faiblement. Je rêve, probablement. Tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas sortir de ce rêve...

***
Voilàa !! J'espère que le chapitre vous a plu !
Luv

Désir ardentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant