28. Décision cruelle

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Une puissante gifle me ramène les pieds sur Terre, picotant ma joue au passage. J'ouvre soudainement les yeux et me retrouve face à Ralph.

- J'ai rompu les liens de tes pieds. Lève toi, p'tit con. Maître Ulrick ordonne à te voir.

(Ah... J'ai rêvé de la venue de Léna... Super. )

Voyant que je ne me lève pas, Ralph soupire et empoigne mes menottes pour me redresser. Je suis conduit hors de ma cellule, à travers les couloirs. Chaque pas est une réelle bataille pour que je ne m'effondre pas au sol. Lorsque nous arrivons dans la grande salle, je suis jetté comme un moins que rien sur le sol de marbre.

(En même temps, c'est ce que je suis... Un moins que rien qui ne sait pas protéger correctement sa copine...)

Je relève péniblement la tête alors que je suis mis à genoux. Soudain, deux prunelles bleutées que je reconnaîtrais entre mille percutent les miennes.

- Jaaaaay !!

~~ PDV Léna ~~

Nicolas, Thomas et moi marchons toujours dans les rues de la ville, à la recherche d'une stupide bouche d'égout. Alors que nous empruntions une étroite ruelle, des hommes débarquent soudainement, nous barrant le chemin. L'un d'eux nous cris :

- Halte là ! Vous êtes convoqué chez les Éthérés. Maître Ulrick veut absolument vous voir.

Deux des gorilles empoignent violemment Nico' et Tom' derrière moi. Ces derniers tentent de se débattre, sans aucune chance. Fusillant leur "chef" du regard, je dis :

- On va vous suivre mais t'ordonne à tes petits chiens de lâcher les immédiatement.

- Sinon quoi ? Nous sommes sous les ordres des Éthérés, pas les vôtres.

Je m'approche vivement de l'homme jusqu'à n'être qu'à quelque centimètres de son visage, malgré qu'il me dépasse d'une tête au moins. Je ne me démonte pas pour autant et crache :

- Sinon je t'arrache les couilles, connard.

Le chef déglutit bruyamment et, d'un coup de main, ordonne à ses sbires de lâcher les frères Jefferson. Ils s'exécutent et l'homme nous fait signe de le suivre. À notre passage, tous les habitants nous observent, l'air déroutés. Faut dire que nous ne sommes d'ici, et je pense que ça se remarque facilement. Lorsque nous arrivons face au château, j'en ai presque le vertige.

La bâtisse est juste gigantesque, faite de brique
et de pierre. Une multitude de fenêtres sont visibles sur la façade. Un pont-levis relie le sentier menant au chateau et l'allée.

(Le top de l'effrayant, en fait...)

Nous traversons le pont et je lance un regard inquiet aux Jefferson. Nicolas essaie de me rassurer en mimant que tout va bien se passer mais mon stress augmente de plus en plus.

Une fois que nous sommes entrés à l'intérieur de la demeure, nous traversons un tas de couloirs tous plus interminables les uns que les autres.

Nous arrivons finalement face à une énorme porte de fer. Les gardes l'ouvrent et le chef m'annonce :

- Les Éthérés vont vous recevoir.

Nico', Thomas et moi entrons dans la grande salle et tombons face à face avec des fameux Éthérés.

À gauche se trouve Elwyn, je suppose. Blond aux yeux d'un émeraude presque déstabilisant, il semble jeune, je dirais une trentaine d'années. Très séduisant. Il dispose d'un certain charme mais rien à comparer à celui de Jay.

À droite, Alys, la jeune femme, est assise droite comme un i dans son trône. Blonde également, ses prunelles aussi noires que la nuit feraient peur à n'importe qui.

Finalement, au milieu, Ulrick est assis négligemment au fond de son trône. C'est, sans hésitation, le plus vieux de tous. Portant déjà une barbe grise, son regard aussi bleu que le mien et sa carrure imposent respect et autorité.

(J'avoue qu'ils font un peu peur...)

Je m'approche lentement, rapidement imitée par les Jefferson. Malgré leur air de dur, je garde tout de même une contenance et un espèce de courage. Le simple fait de songer à Jay, ici me rempli de joie. Je le sens... Il n'est pas très loin. Ulrick prend la parole d'une voix rauque :

- Aaah... Enfin nous faisons connaissance avec la fameuse Léna Portman...

- Je dirais la même chose pour vous. J'ai tant entendu de choses sur vous...

- Des propos nous mettant en valeur, j'espère.

Un sourire ironique se peint sur mes lèvres.

- Que de compliments... D'ailleurs, ça m'étonne que vous ne m'ayez pas déjà sauté dessus... Vous vouliez me tuer, apparement.

Je remarque qu'Elwyn semble prendre plaisir à regarder le spectacle. Ses yeux pétillent de malice et un air de défi est imprimé sur son visage.

- Eh bien... Vous avez du cran pour vous adresser à nous de cette manière.

- Je n'ai pas la langue dans ma poche.

Notre contact visuel est interrompu lorsque Alys parle à son tour :

- Nous vous avons fait venir ici pour une raison particulière, Léna.

À ce moment précis, la porte de fer derrière nous s'ouvre et je fais volte-face. Un corps est lancé dans le vide et un des sbires le met à genoux. Mes yeux croisent des iris ambrés reconnaissables...

- Jaaaaay !!

Sans attendre, je cours jusqu'à Jay et me jette sur lui, entourant son cou de mes bras. Il enfouit son nez dans mon cou qu'il hume discrètement. Je chuchote, soulagée :

- Oh... T'es vivant, le blond...

Je me décolle légèrement et prends son visage tumifié entre mes petites mains. Je plaque délicatement mes lèvres sur les siennes, libérant une nuée de papillons dans mon bas-ventre. Jay referme ses lèvres sur les miennes et me rend mon baiser plus hargnement.

Un courant électrique passe entre nos deux corps en fusion. Je finis par me décoller de mon vampire, n'oubliant pas les gens autour de nous. D'un coup de pied, je romps les menottes de Jay et l'aide à se relever.

Encore un peu faible, il semble retrouver de l'énergie à mes côtés. Il rejoint ses frères et je me tourne vers les Éthérés.

- J'ai l'impression que ça ne sera pas aussi simple...

- Vous êtes perspicace, Léna. En effet, nous ne vous laisserons pas partir aussi facilement...

- Très bien. Que voulez-vous, qu'on en finisse.

Le vieux vampire se lève et se rapproche un peu de moi.

- Vous, très chère... Je laisse vos amis partir, à condition que vous restiez ici. Vous méritez une peine de mort pour avoir mis nos existence en péril face aux humains.

Je ferme les yeux et soupire. C'était évident que j'allais en arriver là. Après la mort de mes parents, je n'avais aucune chance d'être une nouvelle fois réellement heureuse, un jour. Je fais volte-face et observe une dernière fois ces gens que je considère comme ma famille. Un sourire se peint se mes lèvres et je me retourne vers les Éthérés, déterminée.

- J'accepte. Tuez-moi mais libérez mes amis en échange.

***
Voilàa !! J'espère que ce chapitre vous a plu.

Merci aux filles encore présentes. J'aime bien vous remercier. C'est important pour moi. ❤️
Luv

Désir ardentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant