Chapitre 6

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Après 5 mois de survie dans ce lycée, où l'on avait fait pousser quelques légumes dans le petit potager, les vivres nous manquant cruellement. Les magasins aux alentours avaient tous été pillés, soit par un de nos détachement, soit par un autre groupe qui était passé par là. Nous étions une centaine, dont une vingtaine de lycéens et 3 nourrissons. La plupart d'entre nous avaient essayé d'apprendre à conduire pour la suite des événements, enfin pour ceux qui ne savaient pas déjà conduire évidemment. Par chance, nous n'avons pas eu à apprendre le code de la route par cœur.

Nous avions monté une petite chorale qui chantait de temps pour nous redonner le morale. L'une des chansons les plus appréciées du groupe était « Hand of gold » de la série Game of Throne, tellement appréciée qu'une grande partie d'entre nous l'avait apprise par cœur.

Un jour, nous avions reçu la visite d'un autre groupe, une dizaine de motards qui n'avaient pas l'air très commodes, et en effet, leur chef n'était personne d'autre que l'homme qui m'avait attaqué à ma sortie de l'hôpital et à qui j'avais explosé les testicules ainsi que deux dents. En me voyant, il avait promis de me tuer pour ce que je lui avais fait, ce qui lui a valu une bonne droite de la part de Gaëtan, un camarade de classe. Après cela, ils sont repartit en disant qu'ils se vengeraient de cet « affront » alors que nous leur rions au nez.

Tout était redevenu normal, quelques personnes nous avaient encore rejoint, augmentant notre nombre à 122. Je pensais sérieusement que nous étions l'un des plus gros groupes de survivants encore debout. Bien sûr, je n'avais pas eu de nouvelles de mon père et j'en avais déduis qu'il était mort quand la base avait été envahie par les mordeurs. Mordeur était le nom que nous avions voté à la majorité, le second étant griffeur, mais cela ressemblait trop aux monstres électroniques d''un roman pour adolescent. Et ma mère, je préférais ne pas avoir de messages de sa part.

Lisandre, Gaëtan, deux adultes et moi-même sommes un jour allés chercher de nouvelles armes dans la ville. Pour cela, nous sommes allé dans la section botanique de l'un des magasins proches. Cette partie n'avait quasiment pas été touchée, alors nous nous sommes servit. Haches, pioches, fourches, piquets, cisailles, tout ce qui pouvait servir à couper une tête avait été mit dans le coffre d'un minibus, si bien que nous n'avions pas assez de place pour tout mettre et que nous avons du faire un deuxième aller-retour.

Notre groupe était maintenant plutôt bien armé, et chaque mordeur qui passait dans la zone faisait l'objet d'un coup bien placé.

Un nouveau mois s'était écoulé quand tout avait basculé.

J'étais en train de compter la nourriture qu'il nous restait, c'est à dire pas beaucoup. Les rations devaient être divisées par deux pour essayer de tenir un mois. Quatre personnes avaient choisi de partir pour tenter leur chance dehors. C'était la famille de Kevin, un élève banal sans vraiment de personnalité. Alors que j'avais fini de compter les boites de conserves, j'ai entendu un bruit de métal qui grinçait, suivit d'un choc violent puis d'un autre. J'ai couru vers l'entrée du lycée et j'y ai vu des gens courir dans tous les sens, certains se faisant manger par des morts. Un camion avait percuté le portail de la porte principale et avait ouvert le coffre pour laisser des dizaines de mordeurs rentrer. Derrière le premier camion, j'en ai vu un autre arriver, et un troisième encore derrière. Chacun d'entre eux avait ouvert la voie à une centaine de mangeurs de chair vers un petit festin. Le lycée était envahie, c'était fini. Je me suis dirigé à pas rapide vers la salle de classe où je dormais et j'y ai récupérer le fusil de mon père ainsi que quelques munitions dans mes poches, ma ceinture et un couteau.

Je suis sorti de la pièce et j'ai vu Gaëtan se faire mordre le torse par une créature, il criait à se casser la voix et avait réussi à tuer la bête d'un coup de poignard bien placé. J'ai accourue vers lui en vérifiant les horizons et l'ai prit dans mes bras. J'ai inspecté sa blessure mais elle était trop profonde, je voyais même une côte sous une marre de sang. Il m'a attrapé le t-shirt et m'a attiré vers lui.

Jour De SurvieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant