Chapitre 13

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Au bout d'une semaine, nous avons enfin eu la permission de retourner à Artist pour fouiller les bibliothèques. Entre temps, il n'y avait eu aucune manifestation d'un quelconque groupe, ni même de nouveaux arrivants.

Ma conversation avec Noël ? Elle n'a pas eu lieu. Lorsque je suis arrivé dans ce qui servait de prison, il s'était fracassé le crâne sur l'un des murs. Je pense qu'il demandait à me voir juste pour être tranquille et laisser la tristesse, les regrets et la honte mettre fin à ses jours. Je savais qu'Erica avait parlé de l'histoire de Maria au plus de monde possible, et il n'était pas rare de voir des passants jeter des regards haineux à l'homme. Tout cela a dû jouer en faveur de la déprime qui nous habitait tous après la fin du monde. Il n'était tout simplement pas assez fort pour supporter ça. Personne ne sait où le corps a été mit, mais il ne risquait pas de revenir pour nous manger, son cerveau ayant été perforé par un morceau de son propre crâne.

Après avoir fait mon deuil, simple, bref, rapide, j'ai repris le cours de ma « vie ».

Après plusieurs heures de recherches, nous n'avons rien trouvé dans Artist, personne dans les bibliothèques. Si ce n'est une petite horde composée intégralement de personne à lunettes, ce qui nous a tous fait très rire. Car oui, évidemment, je n'étais pas seul. J'étais accompagné de 4 hommes et une femme, le Roi avait jugé bon de me mettre chef d'une petite troupe pour une mission aussi importante que ça, afin de « tester mes capacités à diriger une équipe en période de crise ». Génial comme plan, vraiment.

En retournant sur nos pas afin de rentrer à la voiture, nous avons entendu de la musique. Enfin plutôt la voix d'une femme entrain de chanter a cappella. Comme il me semblait impossible qu'un cadavre chante aussi bien, nous avons changé notre destination. La chanteuse étant dans un bâtiment, nous avons dû y pénétrer, moi en premier, mon fidèle fusil dans les mains. Le Roi nous laissait prendre des armes à feu pour les sorties en extérieur, le son ne risquait pas d'attirer une horde vers les remparts de taule, certes solides, mais pas indestructibles. Les autres me suivaient en regardant dans tous les sens.

Au détour d'un couloir, j'ai senti une lame se poser sous mon menton, ce qui me força à m'arrêter en levant la main pour signaler un arrêt à mon groupe. J'ai donc regardé la personne qui me menaçait et je pu voir qu'il s'agissait d'un homme, plutôt grand, blanc vu son bras, qui tenait une épée à une main. Je ne pouvais pas voir à quoi il ressemblait, le bâtiment étant plongé dans l'obscurité.

Par chance, la lumière de dehors arrivait jusqu'à moi grâce à la porte. L'homme s'avança vers moi après que j'ai ordonné à mes hommes de baisser leur arme. Si il avait voulu me tuer, il l'aurait déjà fait. Je pu voir qu'il s'agissait d'un brun, plutôt fin, le visage musclé et jeune. Il me semblait qu'il avait la vingtaine. Son épée devait se ranger dans le dos si j'en croyais le fourreau qui s'y trouvait, dissimulé par la capuche bleu de son sweat. Quelques secondes après nous avoir dévisager, il siffla entre ses dents et un autre homme arriva d'une porte jusque là fermée qui donnait sur le couloir. Il était entre moi et mes camarades et portait un fusil d'assaut, un F.A.M.A.S d'après moi. Lui était plus grand et semblait plus vieux, de part son visage aux traits plus tirés et à sa barbe de trois jours. Il mâchouillait un cure dent en visant mes hommes.

En regardant de nouveau l'épéiste, j'ai aperçu une femme, sûrement la chanteuse, arriver près de lui. Petite, vingtaine également les cheveux châtains très clairs. Elle portait un couteau qu'elle tenait en poignard. Bon, c'était pas un groupe à prendre à la légère, et j'avais un mauvais pressentiment. Celui qui me menaçait jeta un coup d'œil derrière moi avant de déclarer d'un ton plutôt furieux :

« Toi la fille, pose ton couteau de lancer » J'ai écarquillé les yeux, comment il avait pu voir ça ? La formation était faite pour qu'elle soit au milieu et qu'elle puisse lancer son couteau avant que quelqu'un s'en aperçoive. C'est un soupir qui accompagna le bruit du couteau qui tombait au sol. Par vision périphérique, j'ai vu que mes compagnons levaient les mains en l'air, sans doute incités par le F.A.M.A.S toujours pointé sur eux.

« -Maintenant vous allez nous suivre, on doit vous parler. Cette fois, c'est la fille qui avait parlé.

-On ne vous veut pas de mal, on a juste entendu chanté alors on est venu voir, on ne veut pas d'ennuis. Avais-je tenté de marchander.

-C'est trop tard, vous en avez. »

Cette voix venait d'un autre homme qui était apparu du même endroit que la fille, un roux qui faisait bien deux têtes de plus qu'elle et qui imposait une certaine masse musculaire et une certaine prestance.

Après avoir débattu visuellement avec mes hommes, j'ai baissé la tête avant d'acquiescer.

« D'accord, on vous suit... »

*****

Nous avons été mené à travers divers couloirs tous plus sombres les uns que les autres, mais aucune présence de mordeur, ni même de vivant.
Après une dizaine de minutes à faire des allers retours dans le but de nous perdre nous, ne connaissant pas les lieux, ils ont fini par nous ouvrir la porte sur une salle ressemblant à un entrepôt de stockage. Au centre de cet endroit faiblement éclairé par de rares fenêtres se trouvaient plusieurs canapé et lit et au milieu de ceux-ci, une femme. Elle portait une tenue en tissu, comparable aux femme de l'antiquité, aux reines Égyptiennes. Elle avait les cheveux longs, châtain, relevés en un chignon complexe.

Je sentais la pointe de l'épée me toucher le bas du dos plus fort que d'habitude, signe que je devais avancer, ce que je fis. Je suis rapidement arrivé en face de la femme qui fut rejoins par ses compagnons sur les canapés. Ils avaient tous une arme qu'ils pointaient vers nous, la femme en toge ayant sorti un pistolet de sous un coussin.

L'homme roux prit la parole.

« Bien, nous pouvons commencer les négociations... »

Jour De SurvieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant