Un jour tout à fait banal, comme les autres, j'ai entendu des cris dans la rue. Des cris dans tous les sens et de tous les types. J'ai alors passé la tête par la fenêtre et ce que j'ai vu était terrifiant... Les gens courraient dans tous les sens, ils hurlaient à l'agonie et se battaient même parfois. À ce moment là, je me disais que ce n'était « qu'un attentat », mais si ça avait été le cas, tout cela ne serait pas arrivé. Je me suis levé afin de sortir de ma chambre pour demander ce qu'il se passait, ma dernière séance de rééducation devait être ce jour-ci, je pouvais donc marcher à peu près normalement. C'est à ce moment que je me suis rendu compte d'une chose : l'hôpital était vide, enfin comparé à l'ordinaire. Il n'y avait que quelques personnes à l'intérieur, dont la plupart étaient des patients convalescents.
J'ai dû descendre deux étages afin de trouver la première infirmière. Celle-ci était à l'accueil et ne se comportait pas d'une manière très normale. Pour tout dire, elle avait l'air carrément étrange : elle regardait de tous les côtés si il n'y avait pas quelque chose, ou quelqu'un. Je me suis donc approché d'elle, encore en tenue de malade, c'est-à-dire avec une blouse blanche et bleue absolument immonde qui laissait ressortir mes fesses. Elle m'a regardé avec des yeux plutôt effrayés pour une infirmière qui voyait un patient dans les couloirs. Lorsque je suis arrivé à son niveau, elle s'est cachée sous son bureau en prenant des ciseaux dans le pot à matériel juste à côté d'elle. La pauvre était plutôt jolie, brune, le visage fin, cheveux bouclés mais sans plus accompagné de yeux marron réellement apeurés.
Je me suis penché vers elle et lui ai parlé gentiment : « Bonjour, il se passe quoi dehors ? » La femme se leva vers moi en tenant les ciseaux fermement. Elle avait l'air en même temps surprise, et heureuse et me répondit avec un grand sourire « Les gens commencent à se manger entre eux ! Le monde va s'autodétruire ! C'est l'apocalypse ! » avant de partir en courant avec ses ciseaux à la main, sans oublier de lâcher un grand cri strident, elle était redevenue complètement effrayée en regardant derrière moi. De manière logique, je me suis tourné en cachant mes fesses, au cas où il y avait quelqu'un. Et en effet, quelle ne fut pas ma surprise en voyant le vieil homme qui était dans la chambre en face de la mienne et qui venait de se faire poser une prothèse au genou, avancer vers moi comme si il n'avait eu aucune opération, en boitant certes un peu, mais en avançant bien trop vite pour son état. Donc, celui-ci avançait vers moi avec un regard vide, voir sans vie, les bras en avant dans ma direction et en poussant des grognements sombres.
« Monsieur ? Vous allez bien ? »
Aucune réponse, ça devenait plutôt étrange et flippant. Maintenant que j'y pense, les personnes qui se battaient avec d'autres dehors étaient comme lui : ils avaient les bras en avant, à essayer d'attraper des gens qui courraient.
« Monsieur ? »
Toujours rien.
« Si vous ne répondez pas, je vais devoir attaquer ! »
Il devenait beaucoup trop proche de moi à mon goût. J'ai donc reculé jusqu'à toucher le bord du bureau de la secrétaire. Il continuait de s'approcher, trop, trop, trop ! Il était maintenant à moins d'un mètre de moi et essayait de me prendre dans ses bras même pas tremblants, comparé à d'habitude. Je l'ai donc poussé vers l'arrière et me suis mis derrière le bureau afin de me protéger. Il est vite revenu à la charge, en grognant plus fort cette fois. Sauf qu'il n'a pas essayé de contourner le bureau, ni même de l'escalader pour venir m'attraper, il n'a fait que rentrer dedans et essayer de passer au travers. Ses doigts étaient à quelques centimètres de mon visage, et j'ai pu voir qu'ils étaient plutôt noirs, un peu bleutés, comme si le sang avait arrêter de passer dedans.
C'est à ce moment que j'ai compris : on avait affaire à des zombis. C'est au même moment que j'ai entendu une femme crier, sûrement l'infirmière de tout à l'heure, avant de continuer de crier à plusieurs reprises. Mais étrangement, ce n'était pas si effrayant que ça. L'homme devant moi ne pouvait pas me toucher, alors je pouvais bien faire quelques tests afin de voir si il s'agissait vraiment des fameux morts-vivants avides de chaire. Pour cela, j'ai pris mon téléphone que j'avais dans la main depuis que j'étais sorti de ma chambre et j'ai allumé l'application lampe torche. J'ai ensuite mis la lumière au niveau du visage du vieil homme pour voir si ses pupilles se dilataient, ce qui n'était pas le cas, ce qui voulait dire qu'il était très certainement mort.
J'ai alors attrapé une boite de mouchoirs qui était sur le bureau et je l'ai lancé sur un mur pour faire du bruit. Mais l'homme, enfin ce qui ressemblait à un homme, n'a pas bougé d'un poil, ses oreilles ont un peu bougé, mais il continuait d'essayer de m'attraper le visage. Donc quand il a une cible devant lui, il se fiche du son... J'ai alors décidé de planter un crayon dans sa main, pour voir si il ressentait la douleur, ce qui n'était pas le cas. Il avait vraiment tout d'un zombi, mais le seul moyen d'en être sûr serait de lui enfoncer quelque chose dans la tête. Sauf que je n'étais pas vraiment en mesure de le faire à ce moment. Mais j'ai essayé. J'ai attrapé un autre crayon et ai poussé les bras du « zombi » vers l'extérieur pour me mettre au milieu et lui planter dans l'œil. Alors que je ne pensais pas réussir, ça a marché. Le crayon s'est planté dans l'orbite oculaire droit de la chose, assez profondément pour toucher son cerveau étant donné que le corps s'est raidi avant de tomber, comme un véritable cadavre.
Je me suis précipité sur l'ordinateur pour faire des recherches sur ce qu'il se passait. Tous les sites parlaient « de la fin du monde » « l'heure de l'humanité » ou bien encore, l'évidente « Apocalypse zombie » pour ceux qui avaient un minimum de culture geek. C'était vraiment très compliqué d'y croire, alors je me suis pincé le bras et claqué à plusieurs reprises, après tout ça pouvait être un rêve, j'avais regardé la nouvelle saison de The Walking Dead pas longtemps avant que ceci n'arrive. Mais rien à faire, peu importe ce que je tentais, rien ne se passait, il s'agissait bien de la réalité...
J'ai donc soupiré, résigné à tenter de survivre et à mettre mon savoir à l'œuvre... D'un côté, j'avais toujours rêvé que le monde actuel soit détruit par un virus et qu'on doive vivre comme il y a des siècles, mais maintenant que j'y été, ce n'était pas aussi fun que ce que j'imaginais.
C'est au même moment que j'ai senti une main se poser contre mon épaule. Je me suis tourné par réflexe vers elle, juste à temps pour ne pas me faire mordre l'oreille par une autre de ces créatures. Je me suis jeté en arrière et donc, suis tombé. La chose a tenté de me mordre la jambe, mais je lui ai donné un gros coup de pied dans le visage. Sauf qu'il est revenu à la charge. Cette-fois-ci, il a voulu me mordre le cou, je l'ai empêché en lui bloquant la bouche avec mes mains, comme une sorte de muselière. Après quelques secondes à batailler pour qu'il ne me mange pas, j'ai vu, du coin de l'œil, des ciseaux que l'infirmière avait fait tomber avec le pot. J'ai donc placé ma main sous la gorge du monstre pour le bloquer et ai attrapé ces ciseaux salvateurs d'une main ferme avant de les planter dans le crâne de mon agresseur qui s'est écroulé sur le sol, trempant ma blouse avec du sang liquide et visiblement frais.
Je l'ai ensuite poussé de moi pour pouvoir me relever. Cette tenue commençait à être plutôt gênante, alors je suis retourné dans ma chambre pour mettre les vêtements que mes parents m'avaient rapporté. Je les ai enfilé en regardant si mon voisin d'en face n'était plus dans son lit, au cas où la bête que j'avais affronté n'était qu'une copie ou je ne sais quoi. En voyant que, non, il n'y était plus, j'ai soupiré une nouvelle fois. Je me suis rendu au bureau pour retirer les ciseaux du crâne de la bête avant d'envoyer un message à tous mes contacts. « C'est la fin du monde, prenez tout ce que vous pouvez, rendez-vous au lycée. »
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Jour De Survie
AksiMaintenant que j'y pense, tout s'est passé très vite. Un peu trop vite même... D'aussi loin que je m'en souvienne, personne n'était prêt à ça. Enfin presque personne. Je crois. Tout à commencé il y a... Je ne m'en souviens pas tout compte fait...