11. Le test

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Le lendemain, nous avons chevauchés nos chevaux toute la journée sans s'arrêter. Nous nous sommes uniquement arrêtés pour la nuit, mais nous n'avons pas pris le temps de nous reposer ou remplir nos gourdes. Francis démontre un effort envers ma demande à nous précipiter. Il veut probablement autant que moi arriver avant qu'il ne soit réellement trop tard.

Je m'endors rapidement cette nuit-là. Étant épuisé d'une grande journée au soleil à suivre le chemin sur la carte avec nos boussoles.

Un craquement m'a réveillé, une branche près de moi vient de se faire piétinée et je me redresse rapidement.

Une main se plaque contre ma bouche par derrière et apeurée je m'écris. Celui qui me retient est plus fort que moi, mais j'arrive à le morde au poignet.

Je m'écarte rapidement et me retourne pour regarder mon assaillant.

Il s'agit d'un des soldats.

Je recule et me plaque contre quelque chose de dur derrière moi. Est-ce le tronc d'un arbre? Pourtant il n'y en avait pas.

Il s'agit d'un deuxième soldat.

-Qu'est-ce qui...

Celui derrière moi ramène mes bras derrière mon dos pour retenir prisonnière.

Paniquée, j'appelle Francis à l'aide. Un troisième garde s'avance vers les deux qui me maintiennent.

-Traites ! Francis vous fera tuez pour vos actions! Je suis la future reine de France et ceci est un acte de trahison!

Ils se mettent tous les trois à me déshabiller, tout en me bousculant entre eux. Je crie et je tente de m'enfuir. Mais ils sont plus nombreux, et plus forts.

Mais où est Francis?!

-Ça suffit.

Les trois gardes s'arrêtent tandis que Francis s'approche d'un pas lent et nonchalant.

Je fronce les sourcils et remonte le haut de ma robe qui a été déplacé avec brusquerie.

Les gardes retournent s'asseoir avec les autres comme si rien ne s'était passé et Francis ancre ses pieds dans le sol devant moi, les mains croisées derrière le dos.

Confuse et dégoûté à la fois, je le dévisage dans la noirceur de la nuit.

-Qu'est-ce que c'était? Tu leur as commandé de me brusquer? C'est toi qui leur as demandé de faire ça?

J'ai envie de crier, mais je tremble de peur et je n'ai pas la force de me dresser contre lui. Pas dans cette situation de vulnérabilité.

-Tu m'as fait réfléchir hier. Quand tu m'as dit que tu pouvais te défendre seule.

Je cille et ouvre la bouche d'horreur et de déception.

-Tu viens de me prouver que ce n'est pas le cas.

Je m'avance et le frappe.

-Tu allais laisser les soldats me violer pour avoir le privilège de me dire que tu as gagné un argument!?

Il empoigne mes poignets fermement afin que je cesse de le persécuter et répond les dents serrées :

-Non, je n'allais pas les laisser te violer, seulement t'effrayer. Tu me crois capable de te faire autant de mal?

Il est déçu à son tour par cette confession et il me relâche brusquement.

-C'est ce qu'ils allaient faire...

-Non. Je leur ai dit de faire semblant, de t'effrayer. Pour voir comment tu te défendrais. Tu as été convaincu par leurs actions, tu as eu peur, et tu n'as pas pu te défendre.

-Tu leur as dit de cessé. Que serait-il arrivé autrement?

-Ils n'auraient pas fait ça, parce que je ne leur ai pas ordonné.

-On n'en sait rien, ils étaient plutôt convainquant et peut-être que l'un d'eux vénère ce type d'activité en secret !

Francis ferme la bouche et je perçois cela comme sa fermeture à répliquer. Il réfléchit à mon propos et semble me donner raison en ne répondant pas.

Je pense à Bash, et ma gorge se noue. Francis croit peut-être que ce n'étais qu'un jeu stupide, qu'un test que j'ai échoué. Mais il ne sait pas à quel point j'ai pris ce jeu au sérieux et à quel point j'ai eu peur. Il ne peut pas savoir, il ne peut pas comprendre. Il n'est pas une femme entourée d'hommes qui vient de ''tenter'' de lui faire du mal. Et le fait que Francis est pensé à ce type d'acte pour m'effrayer, me fait encore plus paniquer. Alors même que je dormais, au moment où je suis le plus faible.

Bash est le seul dont je suis certaine qui ne me ferait jamais de mal. Même pour me tester. S'il avait été là, il aurait frappé Francis pour avoir seulement pensé à faire une telle chose. Il m'aurait éloigné des gardes et m'aurait protégé dans ses bras.

-Ne fais plus jamais ça.

J'ai ravalé mes sanglots pour paraître plus forte. Cet exercice n'a fait qu'augmenter mon désir de partir seule.

Reign | Bash & Mary | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant