Avant même que l'aube ne se lève, et que tout le monde est profondément endormi, je me penche au-dessus du corps de Francis pour subtilement lui dérober la carte dans sa poche de manteau.
Je n'ai pas dormi de la nuit après ce qui s'est passé, je n'ai pas été capable de fermer l'œil une seule seconde.
Ils ne m'entendent pas partir, car je fais le minimum de bruit et je dénoue mon cheval de son tronc avec calme. Je flatte l'animal pour qu'il reste tranquille et qu'il reste discret.
J'ai un léger pincement au coeur lorsque je m'éloigne de notre campement avec le cheval. Je viens de laisser Francis derrière, sans carte pour retrouver son chemin vers l'Italie ou faire le chemin du retour à la maison. Je vais prier pour qu'il le connaisse par coeur, et je ne parle pas du chemin pour l'Italie.
Je chevauche toute la journée. Et la nuit. Je ne m'arrête pas, quoique dans la pénombre, je dois ordonner au cheval de ralentir pour mieux voire où l'on se dirige. Mais c'est mieux de continuer d'avancer a petit pas que pas du tout.
Je bois quelques gorgées dans ma gourde et grignote des biscuits secs.
J'ai sommeil, mais je refuse de cesser.
J'ai maintenant une longueur d'avance sur Francis, s'ils se sont mis à ma poursuite.
J'ai peur. Je suis seule. Mais quand je pense à Bash, un sentiment d'invincibilité m'envahi et une force surnaturelle me permet de continuer. Une chaleur dans mon coeur lorsque je pense à lui me permet d'oublier le froid de la nuit.
Je dois faire un arrêt au milieu de l'après-midi suivant pour dormir, mais je ne dors pas vraiment. Je refuse de plonger dans un profond sommeil, au risque de me réveiller trop d'heures plus tard ou que Francis me retrouve et je veux éviter son sermon. Il me sermonnera autant qu'il voudra une fois que j'aurais retrouvé Bash, car à ce moment-là, rien n'aura plus d'importance.
Je reprends mon chemin et suit les indications sur la carte. Je continue, jusqu'à ce que j'arrive à destination.
Lorsque je vois le village, mon coeur tombe dans ma poitrine. Je suis impatiente et soulagée à la fois.
Mon cheval court le plus vite qu'il le peut selon mes ordres vers le village en descendant la côte.
Je débarque ainsi en trombe dans le village Italien.
Les paysans me dévisagent. Je dois avoir mauvaise mine, je ne me suis pas beaucoup reposé pendant ces derniers jours à voyager et je n'ai pas beaucoup mangé non plus. Je dois sembler affamé et perdue.
-S'il vous plait... Savez-vous où se trouve Sebastian... C'est le bâtard du roi de France, il est souffrant... une famille l'a recueilli...
Les gens s'éloignent à mon approche et certain m'ignore, préférant ne pas se mêler de ce qu'ils ne peuvent pas comprendre.
Je supplie les paysans que je croise et vois, mais ils me dévisagent et s'éloigne.
La nouvelle de mon arrivé à dû alerté les gens concernés, car tout t'a coup, une jeune fille viens dans ma direction d'un pas décidé et rapide. Je la regarde avec espoir. Ce doit être elle, celle qui a répondu à ma lettre, celle dont Bash doit marier.
-Mary Stuart?
Je gémis en même temps de soupirer lorsqu'elle prononce mon nom. Je ne lui demande même pas le sien, je cherche frénétiquement dans son regard une réponse.
-Comment... Comment...
Je suis essoufflée. Émergée par mes émotions, je ne tiens plus debout et mes genoux flanchent.
La fille me rattrape juste avant que je ne m'écrase au sol et m'aide à rester debout.
Je suis épuisé. Comme je ne l'ai jamais été. Je suis affamé aussi.
-Comment va-t-il...
Ais-je peine à demander.
Elle m'amène avec elle, nous nous dirigeons lentement vers l'une des maisons de pierre qui fait office de résidence dans le village.
-Tu as fait un long voyage jusqu'ici, est-tu seule? Tu sembles mourir de faim. Nous allons nous occuper de toi.
-Non. Il faut que je voie Bash...
Elle ne répond pas à ma demande et me fait entrer dans la maison de pierre. Mes paupières se ferment et j'ai le sentiment que je vais m'évanouir de nouveau.
L'on m'assied sur une chaise de bois dans une cuisine et la jeune fille me prépare un verre d'eau.
Je remarque tout juste la présence de ses parents dans la pièce, ils tirent leur révérence lorsque je croise leurs regards. Je suis trop faible pour leur dire de ne pas en faire autant.
Je me rends compte que je me suis peut-être directement lancé dans un piège. Le piège que j'ai cru évident et convaincant avant de partir. Mais maintenant que je regarde ses gens, ils semblent le plus inoffensifs du monde. Les parents sont âgés, et leur visage sont candides. La jeune fille me semble altruiste et généreuse. Je déduis tout cela après une première rencontre plutôt rapide.
Je bois le verre qu'elle me tend et mange les raisins que les parents m'ont donné directement de leurs réserves.
Une fois un quelque peu rassasiée, je prends le temps d'analyser l'endroit où je me trouve. Nous sommes dans la cuisine, il y a une fenêtre qui mène à l'extérieur au-dessus du plan de travail. Derrière moi il y a la porte d'entrée et trois autres portes sur les côtés de la maison. Elles sont tous fermées.
-Je suis navré d'être arrivé ici sans prévenir. Mais il fallait agir vite. Merci, pour la lettre.
Je regarde la jeune fille et elle me répond :
-Tu peux m'appeler Emma.
Je réponds immédiatement :
-Où est-il?
Elle pointe la seule porte sur le mur gauche de la maison. Les deux autres portes donnent sur le mur droit.
Je suis prise d'une peur qui fige mes muscles et m'empêche de me lever de chaise.
-Est-il...
Je ne veux pas le savoir.
-Est-il vivant?
-Oh ! Bien sûr ! Nous avons fermé la porte simplement pour le laisser se reposer en paix.
Je m'agrippe à la chaise pour m'aider à me lever. Je tremble.
Je vais ouvrir la porte. Tranquillement, je regarde dans l'entrebâillement et constate ses paupières fermées. Par la suite, j'ouvre complètement la porte et celle-ci grince.
Ses yeux s'ouvrent lourdement, et je me précipite à ses côtés.
-Oh ! Bash !
Je chuchote, je crains qu'il ne s'en aille si je trouble son repos.
Il a refermé les yeux, mais il les ouvre lentement de nouveau vers moi cette fois.
-Mary... Tu es là.
Il porte une main faible à ma joue pour me toucher, et vérifier l'authenticité de ma présence.
Il sourit et je pleurs.
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Reign | Bash & Mary | TERMINÉE
Hayran Kurgu''Il n'y a plus rien ici qui puisse te retenir.'' ''Si, il y a toi.'' Mary est amoureuse de Bash, le bâtard du roi de France. Mais elle est vouée au Prince Francis depuis ses 6 ans. Elle doit se marier avec Francis afin de réunir leur deux pays et a...