Reign | Bash & Mary | TERMINÉE

34. Le cauchemar

-Bash stp ne tombe pas malade !

Je pleure tandis que mon amant s'étouffe dans son propre sang.

-Je t'interdis de me faire ça !

Je tente de capter son regard pendant que je porte mes mains à son visage, mais son regard est lointain, il est en train de mourir et il souffre.

Son dernier souffle, pesant, s'évapore dans la l'air autour de nous et je retiens mon cri.

-Non...

Je le tâtonne de partout avec mes mains, refusant d'y croire. Sauf que ses yeux ne mentent pas, ils sont vides de vie. Il n'est plus là, il est parti.

-Non, non, non.

***

Je me réveille en criant.

Les sanglots viennent non longtemps après m'être rapidement redressé de ce cauchemar.

Bash tout près de moi se réveil et se rapproche.

-Mary? Mary qu'est-ce qui se passe?

Je pleure davantage, complètement déboussolée et blessée.

Il me serre dans ses bras, sans trop comprendre. Je le repousse bêtement avant de revenir dans ses bras et accepter ses caresses. Je n'arrive plus pendant un moment à distinguer mon rêve de la réalité. Ça semblait si réel.

Nous sommes au milieu de la nuit, je le constate qu'à présent.

-Mary tu trembles.

-J'ai...

Je me replonge dans ce cauchemar et je hoquet de terreur.

-Qu'y a-t-il? Tu es malade?

Il s'écarte pour prendre mes mains dans les siennes et il inspecte mes doigts.

Je n'y vois rien, il fait nuit noire dans notre chambre et il ne semble pas y avoir de lune ce soir. De plus, j'ai les yeux embrouillés par mes larmes qui coulent en abondance.

Les doigts de Bash se fige sur les miens et celui-ci se crispe.

Il me regarde dans la nuit et j'aperçois une lueur brillante dans ses yeux. Je n'y vois pas très clair, mais je le trouve magnifique. Il sera toujours magnifique, qu'il fasse nuit, qu'il fasse jour. Qu'il soit jeune, qu'il soit vieux. Qu'il soit un ange ou qu'il soit un démon. Bash sera toujours mien, peu-importe ce que la vie nous réservera.

Il dépose un baiser sur mon front et j'arrive à me calmer.

-Tout va bien. Tout va aller.

-C'était un cauchemar. Tu...

Une larme coule.

-Tu étais mort.

Il se tend et je sens son corps rigide contre le mien dans le lit.

-Je te suppliais de rester, mais... tu étais parti et....

J'enfuis ma tête dans mes mains.

-N'y pense plus. C'est terminé maintenant. Je suis là, avec toi.

J'hoche frénétiquement la tête pour m'en convaincre.

Afin de me changer les idées de cet atroce rêve et ce moment gênant, je relève la tête pour regarder les yeux luisant de Bash dans la noirceur et je l'embrasse.

Il hésite un moment avant de répondre à mon baiser. Normalement, lorsque je l'embrasse, il reçoit mes baisers avec envie et il les accueils amplement. Mais ce soir, il semble réticent et distant. Pourtant, j'ai besoin plus que jamais de le sentir maintenant, vivant, tandis que je viens de vivre sa mort dans ma tête.

Je me dis que je suis trop brusque, trop rapide. Je ralentis donc mon activité afin de lui faire plaisir. Je me calme et je réussis à l'embrasser avec envie et passion. Il semble mieux apprécier, je peux sentir ses muscles se détendre pendant que les miens fondent.

Ses lèvres contre les miennes me donne un sentiment de sécurité et de réconfort. Je suis libre d'être avec lui, Francis est au courant, le roi Henry a accepté notre union quoique qu'il y ai eue des règlements... Mais ce soir j'embrasse Bash avec la certitude de ne rien faire de mal ou d'hypocrite puisque tout le monde sait à présent. Je l'aime, il m'aime, et nous sommes libres de nous aimer.

Je glisse un doigt sur son torse et parcours son corps, ses muscles ferment et tendus par l'envie me donne le tournis. Il me laisse le toucher ainsi, passant ma main sur sa cage thoracique, pour ensuite flatter ses côtes et ses hanches. L'envie monte en moi et j'agrippe sa nuque de mes deux mains pour recommencer à l'embrasser fougueusement.

Je le pousse pour me positionner au-dessus de lui et il dépose ses mains sur mes hanches, tout près de mes fesses.

Je sens la dureté de son intimité sous moi et je lui retire son pyjama pour qu'il n's'y sente pas trop serré.

J'enlève également ma robe de chambre, laissant ma poitrine à découvert et bien autres choses...

Je le fais gémir une fois que je me glisse en lui. Je ferme les yeux, tentant d'oublier tout le reste, me concentrant sur sa respiration saccadée.

Bash touche mon visage de ses mains, le prenant comme une délicate fleur et j'ouvre les yeux sur les siens qui me regardent avec amour, avec passion. Simplement ce geste, simplement ce regard, je sais qu'il m'aime et il n'a pas besoin de me le dire. Il pourrait ne jamais me le dire, je saurais toujours. Les paroles peuvent faire plaisir, mais les gestes se font ressentir.

Il me fait basculer sur le dos et il me regarde de toute son ampleur. Je suis nerveuse, mais ce n'est pas une nervosité reliée à la gêne ou à la peur, c'est une nervosité reliée à mon attente envers Bash pour la suite des choses. Une nervosité impatiente.

Il me touche de ses grandes mains et je me donne à ses caresses. Ma peau absorbe le moindre de ses toucher.

Il me fait vite oublier mon cauchemar.

***

Lorsque je me réveille, un soleil tapant vient s'infiltrer par les fenêtres. Mes yeux se plissent et je m'assois.

Bash dort paisiblement près de moi et je le contemple pendant un long moment de confort.

Je porte une main à sa joue pour le caresser, mais je m'arrête à mi-chemin.

Mon coeur semble tomber indéfiniment dans ma poitrine alors que j'aperçois le bout de mes doigts légèrement noircis.

Je me mets à trembler comme une feuille. Je ne peux plus détachée mes yeux de mes doigts. Je ne peux pratiquement plus bouger tant je suis effrayée.

J'arrive enfin à lever mon autre main vers moi pour en vérifier l'état.

Mes doigts de la main gauche sont aussi noircis.

Je ne pleure pas. Je crois avoir verser toutes les larmes de mon corps hier soir. Je suis en état de choc, tellement en état de choc que je suis figée, paralysée.

Bash se retourne et c'est à ce moment qu'une larme coule le long de ma joue, silencieusement. Que je sois tombée malade me troublais, mais que Bash le soit aussi me terrorise.

Je regarde ses cheveux en bataille sur l'oreiller et je m'écarte rapidement. Je saute hors du lit telle une gazelle et je m'éloigne de mon mari.

Depuis quand suis-je malade? Et comment? Nous sommes restés cloîtrés dans nos appartements, nous avons fait tout ce qu'il fallait pour ne pas...

Nostradamus est venu nous voir. Il aurait pu me transmettre la maladie? Mais, il avait proclamé être immunisé.

-Bash...

J'ai chuchoté, je suis terrorisé.

-Bash....

Il dort.

-BASH!

Il sursaute et se retourne. Il remarque la distance avec laquelle je m'éloigne du lit et il se redresse.

Je pleure alors que je lui montre mes doigts.