Reign | Bash & Mary | TERMINÉE

4. Le départ

-S'il te plaît Bash, ne t'en va pas.

Une semaine a passé. Le temps que Bash guérisse de sa blessure, il avait pris sa décision de partir et quitter le pays.

Je n'ai pas eu l'occasion de le convaincre, il a passé la majorité de son temps à dormir et reprendre des forces, puis Francis n'était pas d'avis que je passe plus de temps avec Bash qu'avec lui après réflexion.

Francis commence à en avoir assez. Il déteste me savoir près de son demi-frère sachant ce que je ressens. Il a confiance en moi pour ne pas le trahir, mais il n'a pas confiance en Bash qui lui pourrait me convaincre de m'enfuir avec lui.

Bash pourrait me convaincre de tout, en effet.

Je dois faire une croix sur mes sentiments pour Sebastian. J'aurais dû le faire bien avant, mais si j'en fus incapable, je ne sais pas comment je pourrais maintenant. Il peut bien me répéter que nous ne pouvons pas être ensemble, que tout ça ne sert à rien, je n'arrive pas à me passer de lui pour autant. Je suis liée à lui, que je le veule ou non.

-Il n'y a plus rien ici pour moi.

Il prépare son cheval, qui est revenu indemne de l'attaque.

-Si, il y a moi.

J'insiste, sauf qu'il évite mon regard. Il sait que s'il voit mes yeux, j'arriverai à le convaincre. Car il y verra la vérité, la raison, l'amour.

-Tu n'es pas à moi.

J'ai envie de lui dire que je le suis, mais les gardes sont tout près et je ne peux prendre le risque que l'on m'entende déclarer de telles paroles. Elles pourraient me coûter la vie. Ce n'est pas nécessairement Francis qui pourrait me sacrifier, mais son père Henry le roi.

Et si Francis décidait de ne plus avoir pitié de moi pour mon affection envers son demi-frère, il pourrait conspirer derrière mon dos. Parce qu'il doit probablement s'agir de pitié, pour qu'il tente d'accepter mes sentiments.

Mon cœur bat à tout rompre. Bash s'en va, et il ne reviendra peut-être pas. Il mariera une paysanne et sera heureux, tandis que je penserais à lui et regrettera de n'avoir pu changer les choses. Je ne peux les avoir tous les deux, le roi a droit de posséder une maîtresse en addition à son mariage, mais pas la reine. Et comment cruel serait-ce si Bash était mon amant alors qu'il est le demi-frère de Francis.

-Je ne suis pas à toi, royalement. Mais...

Je regarde autour de nous, à la recherche d'oreilles indiscrètes ou de villageois curieux.

-Mon cœur est à toi.

Ses yeux, magnifiques, changent du triste à une lueur d'espoir qui me pince le cœur. Je réalise à quel point j'ai le pouvoir de le faire changer d'émotions avec de simple paroles. Bash au premier coup d'œil parait confident et provocateur, mais au fond de son cœur, il est vulnérable, sensible et bon.

-Mary, vient avec moi en Italie.

Je ferme les yeux. Je ne peux pas, j'ai un devoir. Je suis reine. Francis est mon mari, mon ami, mon pilier. Bash est celui qui me ferait commettre des bêtises par amour pour lui, qui me donne envie de m'abandonner à lui, parce que je lui fais confiance, parce que je sais qu'il prendra soin de moi. Francis est celui qui peut me rassurer quand tout va mal et m'aider à reprendre le contrôle, à dormir en toute sécurité auprès de lui sachant qu'il sera toujours dévoué et qu'il ne partira jamais. Francis est mon pilier et Bash est comme une porte que l'on ouvre pour quitter et que l'on referme pour partir. Bash est une aventure, un plaisir coupable. Pas étonnant que Francis attend avec impatience le départ de celui-ci, il sait que j'abuse de la présence de son frère à ma guise et je ne devrais pas. Je ne devrais pas faire subir cela à mon mari.

Je soupire.

-Je t'...

Bash avance vers moi rapidement pour m'empêcher de prononcer les mots, une brigade de soldat passent près de nous et je me retiens de dire ces paroles tant lourdes.

Au lieu de quoi, il me serre dans ses bras, mais son étreinte est froide. Est-ce dû à sa blessure? Il ne me sert pas aussi fort qu'à l'habitude. Peut-être ne veut-il pas se souvenir de ce que sait que de me serrer dans ses bras. Son étreinte est légère et mon cœur flanche lorsqu'il se sépare et monte sur son cheval.

Il va me quitter et je n'en n'aurais pas eu assez.

-Quand reviendras-tu?

-Quand le moment sera venu. Le destin nous le dira.

Je porte une main à mes lèvres lorsque son cheval s'éloigne en galopant à toute allure.